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dimanche 29 août 2010

A quoi peut servir un iPad ?

Apple iPad
Après le déluge d'information subi lors de son lancement, l'iPad se fait désormais plus discret dans les média. L'usage de la tablette d'Apple en entreprise continue cependant à susciter l'intérêt, offrant un peu de recul par rapport aux visions initiales d'un raz-de-marée signant même pour certains la disparition prochaine du PC portable...

Alors, avec quelques mois de retours d'expérience, examinons quelques réflexions glanées sur le web à propos de l'utilisation de l'iPad pour des besoins professionnels.

Commençons avec les usages pour lesquels la tablette apporte une nouvelle dimension, selon Ted Schadler (Forrester) et les commentateurs de son article sur le sujet. Il en identifie 3 et son appel aux suggestions des lecteurs n'a pas permis d'en détecter plus (j'ai moi-même du mal à en trouver d'autres) :
  • Le support de présentation (notamment commerciale) individuelle (avec un seul interlocuteur), qui permet une interaction plus étroite qu'avec un PC, en face à face et sans le "mur" que constitue habituellement l'écran.
  • Le déplacement "léger" : en remplacement d'un PC, par exemple pour un voyage de courte durée, sans son encombrement et son poids.
  • Les besoins spécifiques des personnels mobiles et travaillant souvent debout : dans les entrepôts, les hôpitaux, les grandes surfaces... pour lesquels l'interface de la tablette est mieux adaptée qu'un PC portable.
Ted note néanmoins que, même pour ces applications, l'iPad n'est pas idéal : problèmes de compatibilité avec les outils de présentation "habituels" (Microsoft Powerpoint...), nombre limité d'applications professionnelles...

Pour aller plus loin, Mark McDonald (Gartner) évalue la capacité de l'appareil à remplacer un PC pendant ses vacances. Son expérience s'avère globalement positive, pour le traitement de ses messages, la production de quelques documents bureautiques, la lecture et l'annotation de documents PDF et l'utilisation d'applications web.

Il confirme cependant les limitations auxquelles on pouvait s'attendre : la rédaction de documents complexes ou longs peut devenir pénible (alors même qu'il utilise un clavier avec son iPad) et il a été particulièrement gêné par l'absence de notion de "fichier" dans le système d'Apple (les documents doivent être échangés par mail ou via un service de partage en ligne). Enfin, bien évidemment, Mark regrette l'impossibilité d'utiliser certaines applications d'entreprise non disponibles en ligne, ce qui conduira de nombreux utilisateurs potentiels à ne pouvoir utiliser l'iPad que comme deuxième machine.

Galen Gruman (Infoworld) s'est livré à une expérience similaire (pas en vacances, cependant) et ses conclusions sont identiques, notamment en ce qui concerne la gestion des fichiers et la production de documents, pour laquelle il a utilisé des applications complémentaires (QuickOffice et DocsToGo) et non seulement la suite iWork livrée par Apple.

Galen a aussi expérimenté l'application Receiver de Citrix, un "client léger" qui permet d'accéder aux applications d'entreprise sur le réseau (d'autres fournisseurs proposent des solutions semblables). Il s'en dit satisfait, bien que l'émulation de la souris par les mouvements des doigts sur l'écran ne soit pas adaptée à toutes les applications. Et cette solution n'est viable que dans les entreprises qui ont mis en place l'infrastructure Citrix nécessaire.

Quelques autres limitations sont également citées : le mauvais fonctionnement des Google Apps avec le navigateur Safari, l'absence de capacités d'impression (bonne nouvelle pour l'environnement !), la possibilité d'utiliser la sortie vidéo (par exemple pour projection) avec quelques applications uniquement...

Pour terminer, Shu Fhang Soh (Banking Review) s'attarde pour sa part sur le applications bancaires sur l'iPad. Il n'en ressort à mon avis que peu d'idées intéressantes puiqu'il est essentiellement question de fonctions identiques à celles qui prévalent déjà sur l'iPhone (et autres smartphones) : consultation des comptes, réalisation de virements, recherche d'agences ou de distributeurs...

Elle suggère l'utilisation d'outils de visioconférence ou de web conférence mobiles ou encore de mise à disposition de données enrichies (difficiles à présenter sur un écran de smartphone). Mais à ce stade, je m'interroge : pourquoi une banque proposerait-elle des services de ce type sur l'iPad avant de penser aux utilisateurs (100 ou 1000 fois plus nombreux !) de PC, même si ceux-ci sont moins mobiles ?

Pour l'instant, je resterai donc sur ma position : l'iPad n'apporte pas grand chose en entreprise... Mais je ne demande qu'à être surpris par des usages innovants qui pourraient réellement le rendre indispensable !

1 commentaire:

  1. Selon ComputerWorld, MicroStrategy, éditeur de solutions de BI, va remplacer 1800 PC portables par des iPads. Les usages restent "classiques", ciblant notamment les commerciaux et leurs besoins de présentation et de prise de note, mais une des principales raisons invoquées pour ce choix est le coût total de possession (TCO), qui serait réduit de 60%.

    Les estimations de MicroStrategy sont probablement correctes mais je m'interroge tout de même sur la logique sous-jacente : ne serait-on pas en train de comparer des choux et des carottes ?

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