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lundi 25 avril 2011

Conseils pour vos expériences de crowdsourcing

Crowdsourcing
Dans un récent billet, Darin Stewart, analyste chez Gartner, nous relate une intéressante expérience de crowdsourcing organisée par le magazine Wired en 2007, dont nous pouvons tirer avec lui quelques enseignements et conseils qui seront utiles pour toutes les initiatives de ce genre et, peut-être, aussi dans d'autres contextes.

L'objectif du projet, baptisé "Assignment Zero", était de produire 80 articles de qualité sur le thème du crowdsourcing en faisant appel aux contributions collaboratives de la "foule" des internautes. Au terme de l'expérience, 12 semaines plus tard, seuls 7 articles ont été produits. Que s'est-il passé ?

L'intérêt pour le sujet n'est pas en cause : dès la première semaine, 500 participants potentiels s'étaient manifestés. Mais face aux objectifs fixés, ces personnes se sont trouvées démunies, sans bien comprendre ce qui était attendu de leur part. Alors que les initiateurs du projet pensaient que les contributeurs allaient s'auto-organiser, ceux-ci se sont au contraire "observés", pour finir par abandonner quand ils ne se passait rien.

Heureusement, dans le cas d'"Assignment Zero", les organisateurs ont perçu assez rapidement la mauvaise direction que prenait leur projet et compris quelle avait été leur erreur. Ils ont donc, à mi-chemin, changé de stratégie pour tenter de corriger le tir.
Leçon n°1 : se rendre compte rapidement de ses erreurs et les corriger au plus tôt.
Le problème observé étant l'absence d'organisation, les équipes du magazine ont fait appel à 30 éditeurs professionnels pour "piloter" les interventions des internautes. Attention, leur rôle n'était pas de diriger les équipes de volontaires. Il s'agissait plutôt de guider et structurer les contributions, afin de donner un sens à l'effort demandé, cruellement absent dans la première partie de l'expérience.
Leçon n°2 : être clair et précis sur ce qui est attendu des participants et "guider" le projet.
Par la suite, les "guides" ainsi assignés aux différents thèmes à traiter ont découvert que c'est malgré tout la communauté qui reste maîtresse de la direction que va prendre le projet et de son périmètre. La plupart des sujets lancés ont du être abandonnés, faute d'intérêt, et l'attention des animateurs s'est alors concentrée sur ceux qui généraient le plus de contributions (d'où les 7 articles finalement produits).
Leçon n°3 : accepter de ne pas avoir un contrôle total sur le projet et proscrire tout dirigisme.
Si ces conseils sont directement applicables pour toutes les expériences de crowdsourcing (par exemple d'innovation ouverte), je pense qu'ils peuvent aussi être profitables dans toutes les initiatives "collaboratives".

La première partie du projet "Assignment Zero" rappelle ainsi le syndrome classique des organisations qui mettent en place de nouveaux outils en espérant une adoption spontanée et un succès automatique. Fournir des explications claires sur les objectifs et impliquer quelques animateurs "professionnels" pour guider l'utilisation sont, dans ce cas également, des règles essentielles pour éviter les échecs...

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