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vendredi 17 février 2012

Les données valent de l'or !

Les lecteurs assidus s'en souviendront peut-être, Kabbage offre des conditions attractives de financement aux e-commerçants, en évaluant leurs profils de risque à partir des données disponibles sur les principales plates-formes de vente en ligne (eBay, Amazon...).

Reconnaissant que les informations qu'elle peut recueillir ainsi ne sont pas toujours exhaustives (par exemple dans les cas de distribution via des sites spécialisés), la startup veut maintenant développer ses sources. Elle vient ainsi de signer un partenariat [PDF] avec UPS qui lui permet, moyennant l'autorisation de l'intéressé, de collecter et analyser l'historique des expéditions de colis, pour compléter sa vision de l'activité du commerçant et pouvoir ainsi, le cas échéant, lui proposer de meilleurs taux ou un prêt d'un montant plus élevé.

Un autre exemple récent, radicalement différent, d'exploitation de données dans le secteur financier est celui de Bank of America, avec son expérimentation BankAmeriDeals. Celle-ci, basée sur la solution de Cardlytics (elle aussi déjà évoquée ici), dont il s'agit de l'implémentation la plus importante à ce jour, permet de distribuer aux utilisateurs des services en ligne des coupons de réduction et autres promotions, ciblés selon leurs achats, tels qu'ils ressortent de l'historique des transactions bancaires.

Dans le premier cas, les informations fournies par un tiers représente pour celui qui les utilise un excellent moyen de compléter sa vision du client, de développer un service personnalisé et même, en l'espèce, de pouvoir cibler des commerçants qui sont à l'écart des systèmes de notation habituels et, finalement, s'ouvrir un marché vierge. Dans le second exemple, l'établissement financier va tirer un profit direct des données dont il dispose sur ses clients, par exemple en fidélisant ces derniers ou en se créant une nouvelle source de revenus.

Dans le monde d'aujourd'hui, les données représentent une richesse incommensurable et ne demandent qu'à être exploitées (de manière raisonnable, bien entendu) pour mieux répondre aux attentes des consommateurs. Or les banques sont dans une situation idéale pour récolter les bénéfices de cette tendance, qu'elles visent à améliorer le service à la clientèle ou qu'elles cherchent à générer de nouveaux revenus, qu'elles se positionnent en "consommatrices" ou en "productrices" d'information.

Pour conclure, j'ajouterai un mot à l'intention des banquiers français qui seraient tentés de balayer le modèle de Bank of America d'un revers de la main, en raison des interdictions réglementaires (réelles ou supposées, je ne suis pas juge) pesant sur l'exploitation des données client en France. Je pense que si, comme la rumeur en fait état sur Twitter, il est question d'1/2 milliard de dollars de revenus, il pourrait valoir la peine d'approfondir la réflexion, quitte à devoir adapter les modèles si cela s'avère nécessaire...

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