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mercredi 27 juin 2012

AmEx simplifie les paiements des entreprises

Payve
En annonçant le lancement de Payve, American Express s'écarte de ses activités traditionnelles autour des cartes de crédit, sans pour autant renier totalement son cœur de métier... Cette nouvelle offre propose en effet aux moyennes et grandes entreprises (américaines, pour l'instant) de simplifier leurs processus de paiement, grâce à une plate-forme centralisée.

L'idée est tellement élémentaire que j'avoue ne pas comprendre qu'elle puisse être considérée innovante. Et pourtant... Dans toutes les entreprises, le règlement des factures est une "corvée" inévitable, rarement optimisée. En particulier, les comptes bancaires et les moyens de paiement (virement interbancaire, national ou international, chèque...) à employer et même, parfois, les procédures vont varier selon les destinataires. Le premier rôle dévolu à Payve est donc de fournir une interface et une approche unifiées aux organisations, sans pour autant changer leurs "habitudes" en matière de règlements (et notamment en conservant les relations existantes avec leurs banques et leurs fournisseurs).

Pour ce faire, l'entreprise transmettra ses "instructions" de paiement à American Express, qui se chargera de les exécuter en respectant les modalités spécifiées (choix de l'établissement bancaire et du support), y compris, par exemple, par l'émission de chèques pour le compte du donneur d'ordre. Afin de faciliter l'intégration dans les Systèmes d'Information, le système est présenté comme compatible avec les principaux progiciels de gestion du marché (qui seront donc capables, peut-on supposer, de produire les fichiers au format attendu par Payve).

Mais ce bénéfice de rationalisation des règlements n'est que la partie émergée de l'iceberg Payve. Car la stratégie sous-jacente a un objectif beaucoup plus ambitieux, et lucratif. Aujourd'hui, dans les entreprises ciblées, plus de la moitié des paiements sont toujours effectués par chèque, et American Express veut profiter de sa (future) position centrale pour promouvoir, auprès des fournisseurs avec lesquels elle se trouvera ainsi en contact, les systèmes de paiements électroniques, plus efficaces et plus économiques, et plus particulièrement le sien, baptisé BIP ("Buyer Initiated Payments").

En tentant de séduire les "payeurs" avec une solution (attractive) qui simplifie leur gestion, AmEx veut donc surtout gagner un accès à d'autres entreprises auxquelles elle peut espérer vendre ses services de paiement électronique (et par carte). La méthode adoptée est certes un peu sournoise mais probablement très efficace. Les banques pourraient largement s'en inspirer pour accélérer la transition du chèque vers d'autres moyens de paiement, plus rentables pour elles.

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