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vendredi 10 août 2012

L'assurance à l'usage devient plus accessible

Aviva
Le modèle de l'UBI ("Usage-Based Insurance"), qui propose aux clients de moduler leur prime d'assurance automobile en fonction de leur style de conduite, se répand rapidement dans le monde. Mais, jusqu'à maintenant, les solutions sont handicapées par un détail pratique : l'évaluation du comportement au volant nécessite l'installation dans le véhicule d'un accessoire, dont il faut gérer la logistique.

Or, lorsque je décrivais, le mois dernier, la nouvelle campagne Snapshot de Progressive (aux Etats-Unis), je me remémorais (et ce n'était pas la première fois) une application pour mobile, proposée par ALD Automotive : EcoDrive. Celle-ci utilise les capteurs du smartphone (notamment les accéléromètres) pour analyser les accélérations et les freinages (entre autres) et en déduire un profil "environnemental" de conduite. Les programmes d'UBI utilisant désormais les mêmes paramètres pour évaluer les conducteurs, pourquoi ne pas adopter la même technique ?

La question était probablement dans l'air, car c'est exactement ce que fait Aviva (au Royaume-Uni) avec son application RateMyDrive. Le principe de son offre est en tous points semblable à celle de Progressive : le prospect est invité à faire son auto-évaluation sur 200 miles de trajet, à l'issue de laquelle une note de "bonne conduite" lui est attribuée, qui lui donnera droit, le cas échéant, à une réduction (jusqu'à 20%) de sa prime d'assurance.

Aviva RateMyDrive

Seule différence, donc, au lieu de fournir au conducteur un appareil à connecter à son véhicule, c'est ici un logiciel installé sur son smartphone (Android) qui va capter les caractéristiques de la conduite : accélérations, freinages et prises de virage. Un petit bémol à noter dans la présentation de la technologie, tout de même : les mesures réalisées exploitent apparemment le GPS du téléphone (ce qui ne devrait pas être nécessaire) et, bien qu'il soit précisé que les trajets ne sont pas enregistrés, cet aveu risque d'entraîner la méfiance de certains utilisateurs.

Comme dans les autres implémentations récentes d'UBI, une fois l'évaluation réalisée (soit après 200 miles de conduite, dans le cas de RateMyDrive), la réduction de prime est acquise définitivement et le conducteur n'a plus besoin d'utiliser l'application. Se pose logiquement la question des tricheries possibles (qui peuvent d'ailleurs aussi affecter, dans une certaine mesure, les systèmes plus classiques avec accessoire) car rien ne prouve à l'assureur que les trajets "mesurés" sont réalisés sous la conduite du demandeur et dans le véhicule à assurer... Aviva ne détaille pas les moyens qu'elle met en œuvre pour éviter ce risque.

Quoi qu'il en soit, la compagnie a trouvé le moyen avec RateMyDrive de démocratiser le principe de l'UBI à moindres frais. Cela rend le système aisément applicable aux non clients, première cible de l'opération, qui vont ainsi pouvoir bénéficier d'un avantage sans équivalent dans la concurrence (le prêt sans engagement du dispositif matériel, comme le propose Progressive sur un autre continent, reste une exception).

Information repérée par A. Dyevre (merci !)

5 commentaires:

  1. Gare à big brother toutefois !
    A vouloir payer moins cher, on isntalle des capteurs dans sa petite vie.
    Que mon assureur connaisse mes déplacements en temps réel....Paglop...paglop...

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  2. C'est un choix de vie. Payer plus cher ou payer au plus près de son comportement réel.
    Ce qu'il y a d'intéressant derrière cela (en dehors du fait que les assureurs y trouvent leur compte bien entendu et après tout rien de plus normal) c'est la perspective d'améliorer le comportement des utilisateurs avec des gains réels en termes de sinistralité et de pollution en tout genre (environnementale, sonore, etc.).
    A l'arrivée, il n'y a pas de raison que tous ces gains ne se répercutent pas sur les cotisations des assurés.

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  3. @Patrice Bernard
    Je penses que le GPS est nécessaire pour permettre de valider que le conducteur a bien réalisé les 200 miles prévu. Sinon, je ne vois pas trop comment ils peuvent valider ce point.

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  4. Jacques Attali :

    Le pouvoir sera plus que jamais aux mains des compagnies d’assurance, qui exigeront que chaque individu apporte la preuve de son assiduité à se rapprocher des normes édictées. L’hypersurveillance, qui va s’amplifier jusque-là, laissera place à l’autosurveillance. Notre obsession sera alors de mesurer notre environnement, de mesurer les paramètres de notre corps pour nous maintenir dans la norme du bien-être. Déjà, aujourd’hui, certaines compagnies offrent une réduction sur la prime d’assurance si nous prouvons, facture à l’appui, que nous consommons des produits alimentaires permettant de diminuer le taux de cholestérol ...

    Source :

    http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/quand-jacques-attali-nous-parle-16745

    L’hypersurveillance, des normes édictées, plus aucune liberté ? sauf pour ceux qui pourront payer ? Un choix de vie imposé (il me semble ...)

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