Free cookie consent management tool by TermsFeed

lundi 1 octobre 2012

Brèves : flops d'automne (ou pas !)

Ma précédente série de brèves remonte à plus d'un mois et, depuis, l'actualité n'a pas cessé de s'accumuler. Au lieu de m'attarder sur quelques nouveautés un peu fades, je vous propose pour cette édition de revenir sur 3 informations retenant l'attention par leur ineptie (pour employer un mot un peu excessif), qui n'est d'ailleurs peut-être qu'apparente dans certains cas, mais est toujours instructive.


Delta Airlines
La première n'est, à première vue, pas liée au secteur financier : TechCrunch s'inquiète d'une tendance en cours de généralisation parmi les compagnies aériennes américaines (la dernière touchée étant Delta Airlines), qui voit celles-ci bloquer aux "agrégateurs" de "miles" et autres "bonus" l'accès de leurs sites web réservés aux voyageurs fréquents.

Les motifs invoqués pour ces exclusions vont de la sécurité (les utilisateurs devant fournir leurs codes d'accès aux espaces privés des différentes compagnies pour consulter leurs avantages sur le site de l'aggrégateur) aux risques pour les performances du site. Il ne faut pas s'y tromper : ce ne sont là que des prétextes et la vraie raison est que les compagnies aériennes ne veulent pas perdre une miette du trafic sur leurs services en ligne, générateurs de revenus grâce aux publicités ou aux ventes additionelles.

A y regarder de près la situation n'est pas très différente dans la relation entre les banques et les solutions de PFM (gestion de finances personnelles) indépendantes. Les secondes utilisent les codes d'accès aux services en ligne des premières pour agréger les données financières de leurs utilisateurs et deviennent de ce fait l'espace privilégié de gestion des comptes, en lieu et place des sites des banques.

Or, si ces dernières commencent à imaginer de nouvelles sources de revenus basées sur les relevés d'opérations (par exemple), elles pourraient être tentées de réagir comme les compagnies aériennes... Ce qui serait un mauvais coup porté aux startups du secteur et, surtout, un terrible service à rendre à leurs clients, au moins tant qu'elles sont incapables de proposer des fonctions de PFM à l'état de l'art (multi-banques, en particulier).


SFR
L'annonce suivante aurait été digne d'un 1er avril : SFR vient de dévoiler une carte MasterCard prépayée à ses couleurs, équipée d'une interface NFC (sans contact), en se targuant d'être ainsi à la pointe de l'innovation. Dans l'état de quasi-détresse dans lequel se trouve l'opérateur ("grâce" à Free), on aurait pu imaginer d'autres priorités stratégiques...

Le plus grave est cependant le message implicite que transmet ce lancement : "le paiement sans contact sur mobile est encore très lointain, tout ce que nous pouvons vous offrir aujourd'hui est une carte de paiement". Un choix d'autant plus contre-productif que la légitimité apparente que peut avoir un opérateur dans le porte-monnaie sur mobile est totalement inexistante avec une carte...

Carte SFR PayCard


Emu
Dernière de cette liste, "emu" est une n-ième incarnation des "Square-like", avec une particularité, de taille : toutes les transactions sont gratuites (ou presque, un forfait fixe de 6,50 € est prélevé au-delà des premiers 1250 € encaissés). Techniquement, la solution fait fi du lecteur de carte et opère en fait sur un modèle en ligne (le commerçant saisit sur son mobile les informations de la carte, qui sont traitées sur les serveurs de la startup).

Les transactions par carte ayant un coût potentiellement bien plus élevé que les frais facturés, et en supposant qu'il ne s'agisse pas d'un canular ou d'une escroquerie, il faut conclure que la société a une idée derrière la tête concernant son modèle économique. Peut-être la quasi-gratuité ne durera-t-elle pas, mais la posture adoptée au lancement n'aurait alors pas beaucoup de sens. Reste une option : "emu" veut monétiser les données de paiement.

Le principe serait révolutionnaire (quoiqu'un peu comparable à l'approche de Google avec son Wallet) puisqu'il transformerait les paiements, qui génèrent des marges très faibles, en produit d'appel (de commodité), gratuit, pour des offres marketing ou autres services à valeur ajoutée, qui peuvent être extrêmement profitables. Et voilà peut-être la seule voie possible pour des "petits" acteurs des paiements, qui ne traitent pas les volumes d'un MasterCard ou d'un Visa !

Au fait, emu serait déjà en test en France...

3 commentaires:

  1. Sur le premier point et les outils de PFM, certaines banques ne suivent pas cette tendance et poursuivent plutôt une démarche d'ouverture (via API notamment).
    On peut citer Paypal bien sûr, mais aussi Credit Agricole avec CA Store, Axa Banque...
    A voir où le marché global ira

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour Damien,

    Tu es sur de ce que tu avances concernant paypal ?

    Merci,

    Léa de http://www.assurance-sante.fr

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour Léa.
    En partie oui : https://cms.paypal.com/fr/cgi-bin/?cmd=_render-content&content_ID=developer/howto_api_overview
    Mais je ne sais pas ce que l'API couvre : couvre-t-elle le suivi de compte, je ne pense pas.

    Pour Axa et CA Store, je suis sûr par contre.
    http://nicolasguillaume.typepad.fr/nicolas_guillaume/2012/01/bank-as-a-service-crdit-agricole-lance-ca-store-castor.html

    http://blog.octo.com/octo-accompagne-axa-banque-sur-son-api-bancaire/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=octo-accompagne-axa-banque-sur-son-api-bancaire

    RépondreSupprimer

Afin de lutter contre le spam, les commentaires ne sont ouverts qu'aux personnes identifiées et sont soumis à modération (je suis sincèrement désolé pour le désagrément causé…)