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mardi 25 décembre 2012

Citi consolide ses infrastructures

Citi
Longtemps, les DSI ("Directions des Systèmes d'Information") ont vécu dans le luxe et l'opulence, pouvant dépenser (presque) sans compter, bien plus parfois qu'on ne pourrait l'imaginer. Mais ces temps sont désormais révolus, les budgets sont constamment en baisse et l'expression (tarte à la crème) "faire plus avec moins" est devenue le quotidien de tous les responsables informatiques.

L'une des plus importantes institutions financières au monde, l'américaine Citigroup, fournit un exemple particulièrement représentatif des opportunités réelles de promouvoir l'innovation (technologique) tout en réduisant les coûts (et pas seulement par des coupes sombres dans ses effectifs). Un article de la revue Wall Street & Technology revient sur son gigantesque plan quinquennal de rationalisation, actuellement en voie d'achèvement.

Pour se faire une idée de l'ampleur du chantier, imaginez-vous, aux alentours de 2007, un ensemble de 70 centres de production informatique (data centers), hébergeant plusieurs dizaines de milliers de serveurs... Un patchwork d'infrastructures accumulées au fil des ans et des acquisitions, dont l'efficacité globale n'a jamais été une préoccupation, au point où certains serveurs sont utilisés à 2% de leur capacité (et restent en attente pendant 98% du temps).

Avance rapide jusqu'à 2012, il reste 20 centres de production et 40 000 serveurs ont été virtualisés, c'est-à-dire que leur charge de travail peut-être consolidée sur des machines mutualisées, dont les capacités sont enfin exploitées à leur pleine mesure (la moyenne d'utilisation est passée de 10 à 50%). Le stockage a subi le même traitement : le taux d'utilisation, initialement de l'ordre de 10% (90% de l'espace disque était gardé "en réserve"), atteint maintenant 60%.

Entre les deux, un projet titanesque a vu la création de 8 nouveaux centres. En effet, la revue complète de l'existant et des besoins, prenant en compte les hypothèses de croissance des activités, a permis d'identifier les installations vieillissantes qui ne répondaient plus aux exigences et de conclure que, dans de nombreux cas, il était préférable d'en créer de nouvelles, beaucoup plus efficaces (aussi du point de vue environnemental). A la clé, les économies réalisées sont telles que le programme de rationalisation a été auto-financé !

Centre de production informatique de Citi à Francfort
Centre de production informatique de Citi à Francfort

L'effort de virtualisation a été un préalable indispensable à la consolidation des centres de production, d'autant plus qu'il est intervenu à un moment où le nombre de transactions à traiter à augmenté à un rythme soutenu (même si les montants moyens engagés ont baissé). Grâce à cette approche, Citi considère disposer aujourd'hui (avec un peu d'exagération) d'un cloud privé lui permettant de répondre aux variations d'activité auxquelles elle prévoit d'avoir à faire face.

Il s'agit d'ailleurs là d'une raison qui conduit à limiter la charge des serveurs à 50% de leurs capacités, ce qui lui laisserait la possibilité, si cela s'avérait nécessaire, de basculer tous les traitements d'un centre sur un autre. Autre limitation de l'exercice, le nombre total d'implantations pourrait techniquement être encore réduit de moitié mais les réglementations de certains pays imposent une installation locale...

Il s'agit là d'une belle démonstration de rationalisation dans une grande banque mais quel est le rapport avec l'innovation ? Il tient dans un chiffre : alors qu'il y a 5 ans, Citi dépensait 60% de son budget informatique dans la maintenance et le fonctionnement des infrastructures, la banque peut aujourd'hui consacrer cette même part de ses ressources au développement de nouvelles applications. Une performance que beaucoup pourraient envier...

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