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samedi 6 avril 2013

NewB : doux rêveurs ou disrupteurs ?

New B
La crise financière récente a suscité de forts mouvements de rejet vis-à-vis des banques, de la part des consommateurs de tous pays. Ces réactions ont favorisé – sinon déclenché – l'apparition d'une nouvelle génération d'établissements, tels que Moven et Simple aux États-Unis ou Holvi en Europe. La Belgique pourrait bientôt avoir le sien : NewB.

A la différence des autres cas cités, cependant, cette banque veut se construire en toute indépendance (sans s'appuyer sur les "infrastructures" d'une institution existante), sur un modèle coopératif. Autant dire que la tâche s'annonce ardue et que la route sera longue !

Dans un premier temps, l'objectif des fondateurs est de rassembler une communauté de personnes intéressées par le projet. Les amateurs sont donc invités, depuis quelques jours, à souscrire une part de la coopérative NewB (valorisée à 20€) pour marquer leur engagement et participer à la conception, puis la construction, de la future banque. A ce jour, plus de 33 000 citoyens belges ont répondu à l'appel, bien au-delà de la cible de 10 000 qui avait été envisagée initialement.

Une particularité notable de cette initiative est d'être également soutenue par des organisations (une soixantaine actuellement), comprenant des entreprises de la finance alternative, des syndicats, des associations à vocation sociale (Médecins du Monde) ou environnementale (Greenpeace)...

Accroche du site New B

La banque coopérative est apparemment un modèle inconnu à ce jour en Belgique mais NewB s'inspire de modèles équivalents à travers le monde (sont cités, par exemple, Umpqua Bank et le Crédit Coopératif). Outre la voix données aux clients-coopérateurs dans le fonctionnement de l'établissement, le projet veut résolument porter des valeurs éthiques : simplicité, transparence, honnêteté, proximité... La vocation de la banque est d'offrir les produits que veulent ses clients, de contribuer à l'économie réelle...

NewB réussit de toute évidence à conquérir le grand public (ses 33 000 contributeurs en une quinzaine de jours représentent déjà un beau succès), démontrant sans ambiguïté l'existence d'une attente pour une "autre banque". Il reste malgré tout à voir si le rêve peut devenir réalité. Les fondateurs (qui n'ont pas d'expérience bancaire, bien qu'ils affirment être conseillés par des experts) semblent naviguer à vue et il est difficile de déterminer s'ils évaluent correctement l'ampleur du chantier qui les attend (et la question se pose aussi pour les "investisseurs").

Quoi qu'il en soit, cette nouvelle initiative s'inscrit dans un mouvement global, en pleine expansion, d'émergence de banques qui veulent provoquer une rupture avec les traditions séculaires du secteur. Naturellement, les progrès technologiques favorisent cette tendance, en rendant plus facile la création d'un établissement mais, contrairement à la vague des "banques internet" des années 1990-2000, ces startups marquent maintenant leur différence sur le terrain des valeurs. Et, logiquement, les acteurs historiques risquent d'avoir cette fois beaucoup de difficultés à se défendre face à une telle concurrence.

1 commentaire:

  1. Il s'agit d'une réinvention du mouvement bancaire mutualiste Raiffeisen du 19 siècle, en retournant aux sources. Cela n'a évidemment rien à voir avec leurs ersatz dévoyés , tel que les Crédit Mutuel, Crédit Agricole et Banque Populaire (groupe BPCE, dont fait partie le Crédit Coopératif) en France, qui sont des banques traditionnelles, bien que non cotée en Bourse (sauf par leurs filiales). A ne pas confondre avec la Nef (France) ou GLS Bank (Allemagne), qui sont des organismes financiers destinés à soutenir des investissements "durables" (entreprises sociales ou écologiques), en donnant une partie des gains du placement (avec la fiscalité avantageuse du don). Etant donné la faiblesse des rémunérations des placements actuels, d'une part, et la perte de repères éthiques des organismes bancaires,d'autre part, ces organismes sont en plein boom en Allemagne (entre autre). Il est vrai qu'ils partent de très faibles collectes à l'origine. Quand la confiance est détruite, on revient aux valeurs essentielles, surtout que les rendements sont équivalents aux banques traditionnelles, la satisfaction morale d'avoir fait une bonne action pour son prochain et / ou par la planète en plus. Par ailleurs, les réseaux traditionnels commencent à s'y intéresser, en commercialisant des produits d'épargne et d'investissement avec le label Finansol (qui regroupe des investissement à objectif plus diversifié).

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