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dimanche 19 mai 2013

Hello bank! invite à la co-création, en Allemagne

Hello bank!
Lorsque BNP Paribas l'a dévoilée jeudi dernier, Hello bank! était présentée comme une initiative européenne. Or cette caractérisation ne doit pas masquer le fait que chacun des pays concernés – Allemagne, Belgique, France et Italie – va en réalité déployer sa propre banque digitale, indépendamment des autres.

L'autonomie ainsi établie explique notamment que la déclinaison (plutôt décevante) proposée en Belgique ne préjuge en rien de ce que sera Hello bank! en France le 17 juin (jour officiel de son lancement). Et la vision qu'en a Cortal Consors en Allemagne est radicalement différente de celle de ses consœurs. Une situation parfaitement logique puisque, dans son cas, il s'agit de développer une offre bancaire totalement nouvelle, aux côtés de son métier historique de courtier en ligne.

La nouveauté se traduit par l'introduction d'un compte courant et d'un compte d'épargne. Mais ceux-ci sont intégrés dans les services en ligne et mobile de Cortal Consors et non sous une enseigne distincte. En fait, la marque "Hello bank!" est exclusivement utilisée pour exposer la démarche d'innovation en cours. Elle trouve son apogée dans une approche de co-création qui occupe entièrement l'espace du site hellobank.de, sur lequel les services bancaires n'ont donc aucune place.

L'objectif affiché est aussi ambitieux que le dispositif retenu : il s'agit d'inventer la "banque du futur" en quelques semaines, aussi concrètement que possible. L'opération se déroule en 2 phases. La première, déjà en cours et qui durera 1 mois, est sous-titrée "vos questions sont la réponse". Elle consiste à recueillir sur le site web de Hello bank! les questions que se posent les consommateurs sur la banque et à identifier les 3 plus importantes, grâce aux votes communautaires.

Hello bank! by Cortal Consors

La deuxième partie, dite "l'atelier", se déroulera en une petite semaine, du 17 au 21 juin prochain. Elle rassemblera une équipe pluri-disciplinaire – incluant 2 internautes volontaires, une spécialiste du design, un expert de la banque, un créatif, un chercheur en psychologie, un architecte informatique, un fondateur de startup... – pour travailler sur les 3 questions sélectionnées à l'issue de la première phase. A chacune d'elles sera consacrée une journée entière, après un premier jour de prise de contact.

Là encore, les consommateurs seront invités à accompagner les réflexions, cette fois en proposant leurs idées pour traiter les sujets retenus. En partant de leurs suggestions, les participants à l'atelier développeront des esquisses de produits ou services. Le soir venu, les concepts ainsi élaborés seront soumis aux suffrages des internautes et les 2 meilleurs feront l'objet de véritables prototypes, préparés durant la nuit. Le dernier jour, les 6 prototypes seront présentés et proposés au vote final du public.

Comme il est d'usage dans les initiatives de ce genre, il est prévu de récompenser les personnes qui participeront activement, afin de stimuler les contributions. Que cela ait un effet ou non (les prix mis en jeu sont relativement modestes), les questions affluent à un rythme soutenu (plus de 200 en 3 jours).

Il est impossible de prédire si les résultats de l'opération de Cortal Consors seront à la hauteur des espérances mais, quoi qu'il en soit, il faudra retenir son format "éclair" : le principe d'un atelier de co-création promettant de délivrer 6 prototypes d'innovations en 5 jours est, à ma connaissance, inédit dans le secteur financier. Si la phase d'industrialisation indispensable pour concrétiser ce premier effort réussit à maintenir la cadence, cela représentera une belle démonstration d'agilité...

2 commentaires:

  1. Avant de penser à la banque du futur, il faudrait déjà être attractif sur le banque du présent. BNP a (ou avait ?) un secteur de veille technologique dit l'Atelier. Donc, avant d'être à la pointe de le technologie (donc beaucoup d'investissment, donc beaucoup de bugs, donc cher), il faut démontrer qu'on peut déjà faire une banque compétitive, soit au niveau de ses propres concurrents français, demain européens et après demain mondiaux. En ces temps de crise, l'inovation doit d'abord servir à mieux rémunérer son client par des économies de fonctionnement (comme ING). Je me rapelle que EDF nous avait réuni pour réfléchir à comment faire payer plus cher son électricité au moment de l'ouverture du marché à la concurrence. Son idée était de faire payer plus cher au consommateur l'énergie issue des moyens de productions dit durables ("écologiques" à l'époque). Résultat : la mesure n'a pas été prise en compte, mais EDF a vérouillé le marché en étouffant commercialement la concurrence par un lobbying puissant auprès du gouvernement français.

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