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mercredi 22 octobre 2014

Quand une banque se met au crédit P2P

RBS
Entre multiplication des solutions (dans le monde entier), introduction en bourse (pour Lending Club, aux États-Unis) et mise en place d'un cadre réglementaire favorable (en France), la finance participative a le vent en poupe. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que les banques traditionnelles commencent à s'intéresser de près au sujet…

Jusqu'à maintenant, les quelques établissements qui se sont lancés dans l'aventure se sont, pour la plupart, contentés de conclure un partenariat de « référencement » avec un spécialiste (souvent pour la recommandation de clients non éligibles à un crédit conventionnel). Il s'agit même du modèle sur lequel repose en grande partie le succès de l'un des leaders mondiaux du secteur (Lending Club). Or, s'il faut en croire un article récent du Financial Times, la britannique RBS a des ambitions plus précises.

En effet, selon les informations du quotidien, la banque s'apprêterait à mettre en place sa propre plate-forme de financement des PME, avant la fin de cette année. Apparemment, le socle technique devrait être fourni par un partenaire, qui sera certainement l'une des (nombreuses) startups locales du crowdfunding. Il est vrai qu'après les déboires qu'elle a connus ces derniers temps avec son cœur de système, RBS a d'autres priorités informatiques que de développer un site de crédit P2P…

Toujours est-il que l'institution veut devenir un acteur à part entière de ce marché en émergence. L'idée est pleine de bon sens, d'autant que le législateur britannique – encore une fois visionnaire – est déterminé à contraindre les banques à suggérer des solutions tierces (concurrentes, le cas échéant) aux clients dont elles rejettent les demandes de prêt. Alors, plutôt que de voir ces derniers partir vers d'autres cieux, une meilleure idée n'est-elle pas de combler leurs attentes avec une offre alternative ?

L'initiative représente aussi un moyen pour RBS de tenter de reconquérir une clientèle de PME qui subit depuis plusieurs années une contraction du crédit et se sent délaissée par les banques. Elle vient d'ailleurs compléter d'autres actions visant au même objectif, dont, par exemple, la création de 8 accélérateurs disséminés dans le pays, destinés à mettre gratuitement à la disposition des entrepreneurs des espaces de travail, des programmes de mentorat et un accompagnement dédié de support et de conseil.

Dernier aspect à ne pas négliger dans cette approche, les apporteurs de fonds sur la plate-forme de financement P2P (en grande majorité des particuliers, en principe) représentent également un enjeu important, même s'ils ne s'intègrent pas dans les circuits d'épargne classiques. En effet, les clients existants auront ainsi accès à un nouveau « produit », différent et original, possible facteur de fidélisation. En parallèle, l'offre est susceptible d'attirer une clientèle additionnelle, avec toutes ses opportunités…

Les arguments ne manquent donc pas pour légitimer un positionnement des banques sur les prêts P2P – même sans le (futur) aiguillon réglementaire spécifique au Royaume-Uni – où elles peuvent apporter la confiance qui manque encore afin de convaincre le grand public d'investir dans ce type de solutions. A l'inverse, il reste tout de même à vérifier si l'irruption des institutions financières traditionnelles sur ce marché ne sera pas perçue comme une tentative d'étouffement d'une concurrence naissante…

Demande de prêt

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