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lundi 27 avril 2015

Oscar, startup de l'assurance santé

Oscar
À l'ère numérique, il subsiste encore des secteurs qui se croient intouchables, protégés par la réglementation, par la supposée complexité de leurs métiers, par l'histoire… Parmi ceux-ci, l'assurance santé figure en bonne position. Évidemment, cela n'empêche pas un « barbare » nommé Oscar de s'y attaquer, aux États-Unis.

Fondée à New York il y a moins de 2 ans dans le sillage de la réforme du système de santé américain lancée par le président Obama, la jeune pousse aurait déjà conquis plus de 40 000 clients, représentant un chiffre d'affaire annuel (estimé) de l'ordre de 200 millions de dollars. Selon un article de TechCrunch, elle serait désormais en voie de développer son offre hors de son territoire d'origine, en commençant probablement par la Californie et le Texas (où elle attend son homologation), à l'occasion d'une récente quatrième levée de fonds, de 145 millions de dollars.

Sa vision est absolument typique d'une startup : un socle technologique qui chamboule les approches habituelles, un modèle économique disruptif, une focalisation sur l'expérience client, une agilité incomparable… et le tour est joué. Elle propose ainsi – en particulier via des applications web et mobiles à l'état de l'art – des télé-consultations et des checkups gratuits, l'accès aux médicaments de base et aux vaccins anti-grippaux sans visite préalable (et sans frais)… Et ne revenons pas sur son initiative en faveur de la prévention, à base de « quantification de soi », déjà évoquée dans ces colonnes.

Page d'accueil Oscar

Oscar n'est pas nécessairement le premier trublion à partir à l'assaut de l'assurance santé : d'autres avant lui ont cherché à prospérer sur les faiblesses d'acteurs historiques, empêtrés dans leurs systèmes et processus d'un autre âge, fameux pour l'exécrable qualité de leur service à la clientèle. Cependant, là où les pionniers positionnaient leurs solutions sur l'expérience utilisateur, en s'appuyant sur les produits existants de partenaires traditionnels, il s'agit ici de repenser le métier de fond en comble, quitte à devoir passer par de longues et coûteuses procédures réglementaires.

Lorsqu'ils découvriront Oscar, la surprise sera de taille pour les assureurs en place, qui, souvent, pensent naïvement que leur lourdeur est une protection contre la révolution numérique en cours. Au contraire, elle constitue une opportunité tellement tentante qu'elle justifie bien des efforts pour surmonter les obstacles se dressant sur la route d'un nouvel entrant ! Comme d'autres secteurs confrontés à la même menace (la banque, notamment), la prise de conscience va devoir maintenant pénétrer les organisations et déclencher une indispensable (et salutaire) modernisation en profondeur.

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