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lundi 27 juillet 2015

Abra invente le cash mobile

Abra
Comme s'il s'agissait des pièces d'un puzzle, Abra assemble une pincée de Bitcoin avec une vaste collection d'idées de services « P2P » – déjà aperçues ça et là : transferts internationaux, change, paiements, GAB… – et aboutit de la sorte à une solution inédite permettant littéralement de rendre le cash aussi mobile qu'une monnaie électronique.

Dans la série des analogies, la plus appropriée consisterait peut-être à comparer Abra à un m-Pesa pour les pays développés et les smartphones. En effet, comme dans le cas du célèbre porte-monnaie mobile africain, la startup s'appuie sur un immense réseau d'agents locaux pour opérer sa magie. Mais, au lieu de compter sur les représentants d'un opérateur de télécommunication (Safaricom, au Kenya), c'est une communauté virtuelle de simples particuliers qui va remplir ce rôle, dans le monde entier.

En pratique, l'utilisateur qui installe l'application mobile proposée par Abra va, en réalité, créer un compte en Bitcoin – sans qu'il ait besoin, à aucun moment, d'en avoir conscience. Ce qu'il voit, en revanche, est la possibilité de déposer des fonds, par carte bancaire ou en espèces, qu'il va ensuite transférer instantanément – dans le quartier voisin ou à l'autre bout de la planète – à un de ses contacts, ce dernier pouvant alors récupérer l'argent envoyé, toujours en cash, dans la devise de son choix.

Accueil Abra

Dans ce schéma, les conversions entre devises fiduciaires et Bitcoin sont exécutées par les agents « P2P » du réseau Abra. Ces derniers sont des utilisateurs spécialisés, volontaires, qui auront été accrédités et formés par la jeune pousse pour gérer ces opérations. Ils peuvent (apparemment) fixer eux-mêmes leurs conditions commerciales (sous forme de commissions), qui apparaîtront dans l'application mobile avec leur localisation et leur disponibilité, à l'image d'un outil de recherche de GAB humains.

Naturellement, comme avec tous les dispositifs similaires, se pose inévitablement la question de la confiance et de la sécurité, lors des échanges d'argent liquide entre inconnus. Sans réponse décisive, la viabilité du système reste très incertaine. Toujours est-il que la démonstration par Abra d'un concept de système financier opérationnel, sans banque, et même sans aucun intermédiaire institutionnel (la startup n'étant qu'un fournisseur de technologie et n'intervenant pas dans les mouvements de fonds), est extrêmement intéressante, a minima d'un point de vue académique…

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