En 2015, Amazon est capable de livrer en moins d'une heure une commande passée sur son site. Pourtant, dans la plupart des cas, il faut toujours attendre plusieurs jours pour qu'un transfert d'argent entre deux comptes bancaires soit effectif ! Quelles qu'en soient les raisons, cet anachronisme ne peut durer plus longtemps.
En premier lieu, les institutions financières ont beau répéter que leurs clients ne sont pas demandeurs, les signes indicateurs du contraire s'accumulent. Une étude commanditée par le spécialiste des infrastructures de paiement ACI Worldwide vient depuis peu ajouter sa contribution au débat. Selon l'enquête menée auprès d'une population britannique qui a déjà en partie accès à un réseau « Faster Payments » (presque) temps réel, une proportion significative de consommateurs est irritée par les délais de règlement, au point de se déclarer prête à changer d'établissement pour ne plus en souffrir.
À y regarder de près, les attentes exprimées ont de quoi se révéler encore plus inquiétantes pour les banques. Il n'est pas seulement question d'exécuter des paiements en quelques minutes, il faut également que les transactions soient immédiatement intégrées dans la situation financière. Cette exigence ne peut constituer une surprise, à l'ère des services mobiles utilisés pour consulter la position des comptes plusieurs fois par jour, mais elle ajoute à la difficulté de répondre aux besoins de la clientèle.
Les consommateurs ne sont pas les seuls intéressés à un changement de paradigme. Les instances publiques qui appellent à une disparition plus ou moins rapide et plus ou moins totale des échanges en espèces risquent rapidement d'avoir leur mot à dire dans les discussions. Comment imaginer d'abandonner un moyen de paiement instantané si les substituts envisagés n'offrent pas, a minima, des qualités équivalentes ? Et, là encore, la transparence de l'information est aussi critique que la transaction elle-même.
Enfin, une motivation supplémentaire, concernant toutes les parties prenantes, est celle de la lutte contre la fraude. Il n'est certes pas simple de concevoir et mettre en œuvre des mécanismes de protection opérant au fil de l'eau mais la situation actuelle est probablement rendue intenable en raison même des délais de traitement : quand il s'écoule plusieurs jours avant qu'un transfert ne soit effectivement enregistré, c'est autant de temps pendant lequel les malversations en tout genre passent inaperçues.
Bâtir une infrastructure de paiement qui – à l'image de celle du Royaume-Uni – est capable de gérer plus de 100 millions d'opérations par mois en toute sécurité n'est pas une mince affaire. Si les banques doivent de plus procéder à la refonte de tous leurs systèmes internes, conçus pour des traitements différés, le chantier paraît pharaonique. Hélas, il devient inévitable, au fur et à mesure que les acteurs les plus agiles (tels que BBVA Compass, à travers son partenariat avec Dwolla) s'engouffrent dans la niche du temps réel, d'autant plus attractive qu'elle répond à une demande croissante.
En premier lieu, les institutions financières ont beau répéter que leurs clients ne sont pas demandeurs, les signes indicateurs du contraire s'accumulent. Une étude commanditée par le spécialiste des infrastructures de paiement ACI Worldwide vient depuis peu ajouter sa contribution au débat. Selon l'enquête menée auprès d'une population britannique qui a déjà en partie accès à un réseau « Faster Payments » (presque) temps réel, une proportion significative de consommateurs est irritée par les délais de règlement, au point de se déclarer prête à changer d'établissement pour ne plus en souffrir.
À y regarder de près, les attentes exprimées ont de quoi se révéler encore plus inquiétantes pour les banques. Il n'est pas seulement question d'exécuter des paiements en quelques minutes, il faut également que les transactions soient immédiatement intégrées dans la situation financière. Cette exigence ne peut constituer une surprise, à l'ère des services mobiles utilisés pour consulter la position des comptes plusieurs fois par jour, mais elle ajoute à la difficulté de répondre aux besoins de la clientèle.
Les consommateurs ne sont pas les seuls intéressés à un changement de paradigme. Les instances publiques qui appellent à une disparition plus ou moins rapide et plus ou moins totale des échanges en espèces risquent rapidement d'avoir leur mot à dire dans les discussions. Comment imaginer d'abandonner un moyen de paiement instantané si les substituts envisagés n'offrent pas, a minima, des qualités équivalentes ? Et, là encore, la transparence de l'information est aussi critique que la transaction elle-même.
Enfin, une motivation supplémentaire, concernant toutes les parties prenantes, est celle de la lutte contre la fraude. Il n'est certes pas simple de concevoir et mettre en œuvre des mécanismes de protection opérant au fil de l'eau mais la situation actuelle est probablement rendue intenable en raison même des délais de traitement : quand il s'écoule plusieurs jours avant qu'un transfert ne soit effectivement enregistré, c'est autant de temps pendant lequel les malversations en tout genre passent inaperçues.
Bâtir une infrastructure de paiement qui – à l'image de celle du Royaume-Uni – est capable de gérer plus de 100 millions d'opérations par mois en toute sécurité n'est pas une mince affaire. Si les banques doivent de plus procéder à la refonte de tous leurs systèmes internes, conçus pour des traitements différés, le chantier paraît pharaonique. Hélas, il devient inévitable, au fur et à mesure que les acteurs les plus agiles (tels que BBVA Compass, à travers son partenariat avec Dwolla) s'engouffrent dans la niche du temps réel, d'autant plus attractive qu'elle répond à une demande croissante.
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