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mercredi 24 février 2016

Quand une banque ouvre son capital à la foule

Mondo
Décidément, quand la néo-banque britannique Mondo affirme qu'elle souhaite que ses clients accompagnent son développement, elle ne plaisante pas. Après avoir lancé une version alpha de son offre, afin de recueillir leurs commentaires et suggestions, elle leur propose maintenant d'entrer à son capital, via une campagne de crowdfunding.

Sans chercher à adopter un modèle coopératif (comme NewB en Belgique), la démarche de Mondo n'est pas pour autant seulementt symbolique. En effet, elle s'inscrit dans une levée de fonds de 6 millions de livres sterling, dont 1 million – représentant 3,33% de l'entreprise (ce qui la valorise donc à 30 millions) – seront réservés au public, sur la plate-forme CrowdCube. Le reste sera apporté par le fonds d'amorçage Passion Capital, qui avait déjà investi les 2 millions du tour précédent (et possède ainsi 22% des parts).

En marge de l'injection d'argent frais, qui doit lui permettre de vivre jusqu'à l'obtention de sa licence bancaire (attendue vers la fin de l'année), l'objectif de la startup avec cette opération est de stimuler l'engagement d'une base d'utilisateurs solide. C'est la raison pour laquelle la campagne de financement plafonne les contributions à 1 000 livres (le versement minimum étant fixé, à l'inverse, à 10 livres) : le succès ne pourra être déclaré que si le nombre de participants est relativement conséquent.

Il ne s'agit pas non plus d'un « coup » sans lendemain : dans sa feuille de route, Mondo a d'ores et déjà prévu de récidiver. Dans la mesure du possible, elle recourra donc à nouveau au crowdfunding pour une partie de ses futures levées de fonds, celles-ci devant se succéder à un rythme annuel, au moins jusqu'en 2020 (pour un total d'investissement de l'ordre de 75 millions de livres, ce qui est dans les normes admises à l'heure actuelle pour la création d'une banque « complète »).

Campagne de financement Mondo

En parallèle de l'initiative, la communication qui l'accompagne permet d'en apprendre un peu plus sur les projets à long terme de la jeune pousse. D'une part, elle expose sa vision de totale autonomie – en particulier en matière de systèmes informatiques – qui doit lui offrir une agilité inédite sur le marché britannique. D'autre part, et dans un autre registre, elle dévoile ses ambitions internationales, d'abord en Europe, grâce au passeport que lui procurera sa licence (sauf en cas de Brexit ?!), puis aux États-Unis et en Asie…

En attendant la concrétisation de ces rêves de grandeur, la stratégie de Mondo est aussi originale qu'efficace. L'idée de faire appel à l'épargne de ses clients pour étoffer son capital est extrêmement brillante, à plus d'un titre (si la campagne réussit, toutefois) : en donnant des gages à l'autre investisseur de l'intérêt qu'elle suscite auprès du grand public, en établissant une base d'actionnaires-clients quasiment indéfectibles, à la fois co-concepteurs potentiels et futurs prescripteurs, et en diversifiant son tour de table…

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