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lundi 9 septembre 2019

MoneeZen part à l'assaut du découvert bancaire

MoneeZen
Les millions de consommateurs français qui dépassent régulièrement le découvert autorisé sur leur compte courant disposent désormais d'une nouvelle solution qui, si elle ne résout pas leurs difficultés financières, devrait a minima leur coûter moins cher. MoneeZen, disponible en version beta depuis début août, démarre sur les chapeaux de roue.

Le fonctionnement du service rappelle immanquablement celui de Dave, aux États-Unis (jusqu'à son histoire fondatrice reposant sur des mésaventures d'étudiants). Ainsi, l'utilisateur est-il d'abord invité à connecter ses comptes bancaires pour suivre sa situation : même sans abonnement, les algorithmes de la startup vont surveiller chaque jour les transactions réalisées et l'évolution du solde… afin d'être prêt à émettre une alerte – par messagerie et par SMS – quand la tendance s'approche de la zone rouge.

La démarche devient réellement intéressante à ce moment-là, du moins pour les clients qui auront souscrit à l'offre payante (facturée 1,99 euros par mois). En effet, ils se voient alors offrir la possibilité d'obtenir une avance de trésorerie, de 50 à 300 euros pour 1 à 25 jours, destinée à éviter les frais et commissions exorbitants que leur imposent les banques (sans parler des risques d'inscription au fichier des incidents). Naturellement, c'est une analyse du comportement financier à partir de ses comptes qui permet de déterminer la fiabilité du demandeur, et de lui répondre dans la journée.

Comme il advient fréquemment, depuis quelque temps, avec les innovations touchant au crédit à court terme, les prêts accordés ne sont pas soumis à intérêts, mais un tarif fixe est appliqué à chaque transaction (variant entre 1,5 euro pour un emprunt de 50 euros et 3,90 euros pour 300 euros). En prenant en compte l'adhésion mensuelle, les charges totales finissent par paraître élevées… quoique, bien sûr, sans aucun comparaison possible avec les coûts – et les désagréments – qu'engendre un découvert.

Accueil MoneeZen

Initialement, le financement des prêts repose en priorité sur les fonds propres de la jeune pousse et sur des apports d'investisseurs institutionnels, mais MoneeZen veut aussi développer un autre pan d'activité. Dotée d'un agrément d'intermédiaire en financement participatif, elle propose aux particuliers – sous forme expérimentale, pour l'instant – de contribuer à sa mission, avec un modèle d'épargne bloquée (pendant 1 an), à rendement attractif (jusqu'à 8,5%), dont elle promet que le risque est maîtrisé.

Bien que des alternatives existent déjà (les américains ont la carte de crédit, les français la carte à débit différé, notamment), des sommes gigantesques s'évaporent chaque mois dans les frais de découvert et les timides progrès des banques en matière de prévention ont peu de chances de changer radicalement cet état de fait. Le marché que vise MoneeZen est donc incontestablement ouvert à des approches nouvelles et le succès apparent de Dave montre que l'avance d'argent contextuelle parvient à séduire.

Enfin, il reste un certain potentiel d'innovation derrière le concept, et je ne pense pas uniquement à la surprenante absence d'une application mobile dédiée. Par exemple, les abonnés payants les plus fidèles et les plus sûrs ne pourraient-ils pas bénéficier d'une option (« zen » ?) grâce à laquelle ils mettraient le crédit en pilote automatique, avec un transfert de fonds immédiat dès la détection d'un risque de découvert ? Certes, il ne faudrait pas qu'un tel système devienne une incitation au surendettement…

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