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mardi 26 mai 2020

Kubera, pour garder une trace de son patrimoine

Kubera
Après un incident dans lequel il aurait pu perdre la vie, Rohit Nadhani, entrepreneur à répétition, a immédiatement désiré consolider et maintenir un inventaire de son patrimoine, afin d'en faciliter la transmission si le pire survenait… Son expérience l'a conduit à fonder Kubera, qui se focalise exclusivement sur cet objectif.

Bien sûr, il existe déjà des solutions qui sont en mesure de remplir un tel rôle… mais elles présentent toutes un défaut majeur, du moins pour qui se préoccupe uniquement de son héritage ou qui souhaite établir une frontière nette entre fonctions distinctes : leur modèle économique implique qu'elles sont conçues prioritairement dans un autre but, par exemple le conseil en investissement personnalisé, ou, pire, qu'elles exploitent les informations collectées à des fins commerciales (publicitaires, notamment).

Avec Kubera, il n'y a aucune ambiguïté : aucun autre usage des données enregistrées n'est envisagé et l'utilisateur est invité à payer directement pour le service de conservation (dans une approche de type « freemium »). Dans son principe, il s'agit d'un simple coffre-fort numérique, dans lequel il est possible de stocker des références de contrats importants (propriétés, assurances, dettes, portefeuilles…), ainsi que les documents associés (dont les testaments), et de définir les conditions de leur partage avec un tiers.

Au niveau de la mise en œuvre, les technologies modernes facilitent la tâche, qui peut s'avérer fastidieuse si elle est réalisée manuellement. En particulier, le recours à un agrégateur de données bancaires (Plaid, en l'occurrence) permet d'intégrer en quelques gestes simples les comptes de toute sorte détenus dans plus de 10 000 institutions financières dans le monde… et d'en assurer le suivi de la valeur dans le temps (il s'agit d'ailleurs de la partie de l'offre qui est facturée, à hauteur de 10 dollars par mois).

Accueil Kubera

Par défaut, tout le contenu stocké avec Kubera reste strictement confidentiel et ne peut être consulté que par son propriétaire initial. L'idée sous-jacente est que, en matière de patrimoine, nombreux sont ceux qui préfèrent ne pas fournir d'information détaillée à leurs proches, par crainte d'encourager les critiques, de déclencher des polémiques ou de susciter d'autres réactions négatives. Mais, dans ce cas, il faut anticiper sa disparition et la plate-forme fournit donc un petit moteur de règles dans cette perspective.

Dans la section « bénéficiaire » du site, l'utilisateur va d'abord indiquer la ou les personnes à qui l'ensemble de son dossier sera remis, avec leurs détails de contact (adresse de messagerie, numéro de téléphone…) et les critères qui déclenchent l'envoi, avec une possibilité d'enchaînement de séquences. Exemple : en l'absence de connexion pendant 2 mois, un rappel est émis par courriel, puis, sans réponse, un proche reçoit un lien de téléchargement et, s'il ne réagit pas après 5 essais, un deuxième est alerté…

Bien que la solution de Kubera comble un vide certain, elle s'adresse à une cible relativement étroite, composée d'individus disposant d'un patrimoine significatif (pour lequel un suivi manuel n'est plus suffisant) et qui veulent le garder confidentiel. Il reste à voir si une approche autonome, par un acteur indépendant, sera viable. À défaut, le concept constituerait une addition idéale dans les catalogues des banques privées.

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