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mercredi 24 mai 2023

Klarna lance le sevrage de crédit

Klarna
Bien sûr, il s'agit avant tout d'une opération de communication et de séduction, relativement superficielle, mais cette idée, soufflée à un des fondateurs de Klarna par un parlementaire britannique, d'introduire dans son application une option de verrouillage du crédit a au moins le mérite, pour le consommateur, de faire un pas dans la bonne direction.

Le principe est similaire à celui qui s'est répandu dans les banques depuis quelques années à l'intention des joueurs compulsifs (ce qui, au passage, laisse entrevoir un parallèle intéressant et inquiétant sur les comportements). Au lieu de proposer aux utilisateurs de bloquer leurs paiement pour des jeux d'argent, ce sont ici les facultés de règlement fractionné qui sont visées. Et, afin de rendre le choix suffisamment contraignant pour être efficace, il ne peut être annulé que via un appel au service client.

Comme pour les victimes d'addiction, le raisonnement initial consiste à supposer qu'une personne qui succombe trop fréquemment à une fièvre acheteuse grâce aux facilités de paiement offertes est à même, à tête reposée, lorsqu'elle prend conscience de sa situation d'endettement, de prendre la décision rationnelle de se « désintoxiquer ». D'autres circonstances, telles qu'une période consacrée à mettre de l'argent de côté pour un projet important, fournissent également des motifs de mise en œuvre du système.

Cerise sur le gâteau, celles et ceux qui enclenchent la pause sont, dans la foulée, renvoyés vers un espace de ressources et de support susceptible de les aider s'ils se trouvent effectivement en difficulté. Sans qu'en soit précisé le contenu, j'imagine que ce sont des solutions classiques qui sont déployées dans cette perspective : références d'articles, de sites web, d'associations… et autres outils d'assistance budgétaire, tous destinés à apprendre à maîtriser le crédit et sortir de l'ornière de ses excès.

Klarna Opt-Out

La jeune pousse affirme sa fierté de prendre soin de la sorte du bien-être financier de ses clients, sans manquer d'insister sur son engagement en la matière en l'absence de réglementation spécifique (dont elle aimerait qu'elle ne voie jamais le jour). Comme toujours, elle établit sur ce terrain la comparaison avec les acteurs traditionnels, en particulier de cartes de crédit, qu'elle invite à la rejoindre dans son initiative. La ficelle est un peu grosse alors qu'elle diversifie ses activités et peut donc se permettre de perdre quelques clients sur le financement, contrairement à ses concurrentes.

En conclusion, la démarche laisse une impression mitigée, surtout que le mécanisme mis en place est loin d'être la panacée. À l'ère de l'analyse intelligente de données, il est possible de faire beaucoup mieux et, en particulier, de ne pas attendre que l'individu réalise spontanément ses erreurs pour l'accompagner : au lieu de se contenter, dans les évaluations de fiabilité, de vérifier si l'emprunteur est capable de faire face à ses remboursements, il faudrait aussi envisager de déterminer s'il adopte un comportement dangereux pour son équilibre budgétaire et, a minima, émettre une alerte dans ce cas.

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