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samedi 22 juillet 2023

La banque investit la rénovation énergétique

Halifax
Comme l'automobile, l'immobilier fait partie des premiers domaines extra-financiers dans lesquels de nombreux établissements tentent de prendre pied avec leurs stratégies « beyond banking ». Après l'acquisition de bien, les travaux de rénovation énergétique semblent commencer à trouver une place privilégiée dans leurs panoplies.

Ainsi, pour ne prendre que deux exemples récents, le Crédit Agricole, en France, présentait il y a quelques semaines sa plate-forme « j'écorénove mon logement » tandis que, ces jours-ci, Halifax entame une expérimentation autour de l'installation de panneaux solaires. Dans les deux cas, comme pour les autres du même genre, l'objectif est de rendre le sujet plus accessible pour les consommateurs, de manière à les encourager à améliorer leur empreinte environnementale sur un poste particulièrement critique.

Pour la banque verte, le point d'entrée est un simulateur – étonnamment pertinent, d'après mes tests – permettant, à partir de quelques questions simples sur le logement et sur la situation personnelle de ses résidents, de suggérer des scénarios de travaux à effectuer, assortis d'estimations des coûts, des aides disponibles et des bénéfices possibles (budgétaires et écologiques). Grâce à cet outil abordable, les visiteurs peuvent mieux appréhender, de manière pragmatique, les opportunités qui s'offrent à eux.

Si le Crédit Agricole se contente de conclure son parcours avec un annuaire d'entreprises labellisées, la filiale dédiée au crédit hypothécaire de Lloyds choisit pour sa part de centrer son approche sur l'exécution des chantiers photovoltaïques, à travers une collaboration avec le spécialiste « Effective Home ». Son raisonnement suit toutefois une logique similaire : il s'agit de lutter contre la méconnaissance, voire la mythologie, dont est victime l'énergie solaire en proposant une étude préalable gratuite, à distance.

Effective Home x Halifax

Inévitablement, les deux institutions mettent en avant leurs solutions de financement en appoint de leur démarche. Il serait pourtant hasardeux d'y voir une justification – et encore moins une légitimation – de leur positionnement sur un terrain étranger à leurs métiers originels. Quand la britannique mentionne son commissionnement (à hauteur de 6%) sur les références transmises à son partenaire, il faut également en conclure que la vente additionnelle de crédits n'assure pas un modèle économique viable (et que l'engagement contre le réchauffement climatique n'est pas un argument suffisant).

Pour terminer sur ma question favorite du succès des aventures des banques loin de leurs bases (ou « pourquoi un individu lambda achèterait ce produit via sa banque ? »), je ne peux que reconnaître que la rénovation énergétique de l'habitation possède un potentiel intéressant, au moins à court et moyen terme. Entre les incertitudes qui entourent le domaine, l'absence d'interlocuteur de confiance « naturel » sur l'ensemble du périmètre (technologies, travaux, subventions…) et l'enjeu financier important de tout projet, l'accompagnement d'un acteur a priori sérieux peut emporter la décision.

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