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lundi 11 septembre 2023

Un GAB relié au système de paiement indien

UPI
À l'occasion de la « Fête de la FinTech » qui se déroulait récemment à Mumbai, Hitachi Payment Services a dévoilé [PDF] un distributeur de billets constituant le chaînon manquant du système de paiement unifié (UPI) « digital » indien. Elle devrait aussi intéresser la plupart des initiatives similaires autour de la planète, affectées par la même lacune.

Chaque déclinaison possède ses spécificités locales mais tous les projets du genre, à vocation plus ou moins universalistes, sont nés d'une ambition identique, à savoir de concevoir et déployer une méthode de paiement moderne, donc électronique, facile à utiliser, disponible partout et tout le temps, instantanée, sécurisée, indépendante des grands groupes monopolistiques (souvent étrangers)… susceptible de remplacer, à terme, les espèces et d'éliminer leurs inconvénients historiques de support physique.

En la matière, l'Inde semble avoir réussi son pari, lancé aux alentours de 2015. Aujourd'hui, l'interface centralisée mise en place par l'organisme mixte public-privé NPCI rassemble 473 établissements, qui proposent un porte-monnaie mobile compatible à leurs clients, leur permettant d'effectuer des transferts gratuits en quelques gestes sur leur téléphone. Selon les dernières statistiques, la barre des 10 milliards de transactions mensuelles (pour l'équivalent de 180 milliards de dollars) est en passe d'être franchie.

Pourtant, comme toutes ses équivalentes, la démarche a oublié, jusqu'à maintenant, un facteur essentiel afin de remplir sa mission : assurer la transition entre les deux générations d'instruments, depuis le matériel vers le virtuel. Dans le cas des pays émergents, l'enjeu est de maintenir l'accès aux pièces et billets qui restent prédominants dans l'économie et le resteront encore longtemps. Dans les pays développés, il s'agirait plutôt d'éradiquer la dépendance à la carte qui est, elle, apte à gérer le lien.

Hitachi Money Spot

Naturellement, le vecteur privilégié pour une telle passerelle est l'automate bancaire, pour l'instant réservé exclusivement aux porteurs de cartes. C'est donc sur un de ses « Money Spots » qu'Hitachi a présenté sa démonstration (opérationnelle), ouvrant la perspective d'offrir la possibilité aux millions d'utilisateurs d'une des différentes applications compatibles avec l'UPI (distribuée par leur banque) de retirer grâce à celle-ci une somme d'argent en liquide, prélevée en temps réel sur leur compte courant.

Concrètement, le consommateur sélectionne l'option ad hoc sur le terminal puis précise le montant désiré. Il ne lui reste alors qu'à capturer le QR code affiché à l'écran depuis son porte-monnaie virtuel (quel qu'en soit le fournisseur, interopérabilité oblige), à choisir, s'il en détient plusieurs, le compte à débiter et, enfin, à valider l'opération par la saisie de son code secret, de manière à obtenir les billets demandés. Accessoirement, le mécanisme réduit fortement les risques de fraude ou de vol qui affectent les cartes.

C'est un angle mort de la vision traditionnelle de la dématérialisation complète des paiements : elle prend en compte les échanges entre personnes, les règlements présentiels ou en ligne… mais ignore presque toujours, selon les marchés, un des usages importants de l'outil à remplacer et/ou un moyen de migration en douceur. L'approche indienne peut apporter une réponse… bien qu'il faille rester prudent sur un déploiement généralisé des GAB adaptés (l'effort technologique requis restant cependant modéré).

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