La jeune pousse Coadjute vient de conclure un tour d'investissement de 10 millions de livres sterling, auquel participent trois institutions financières britanniques majeures (Lloyds Banking Group, Nationwide et NatWest), afin d'ajouter les démarches de crédit au sein de sa solution d'intégration du parcours d'achat et de vente immobilier.
Le concept rappelle celui qu'Arkéa a implémenté via sa filiale Teamzy, avec toutefois quelques spécificités notables. Il s'agit donc de rassembler dans un environnement commun tous les participants à une transaction et de leur fournir des outils unifiés, notamment de communication, de manière à optimiser les processus existants qui prennent aujourd'hui plusieurs mois, souvent perdus en divers retards de traitement, délais de transmission de documents et autres allers-retours inutiles.
Consciente de la difficulté de faire changer leurs habitudes aux intermédiaires concernés, la jeune pousse a retenu une approche aussi transparente que possible en établissant des passerelles entre sa plate-forme et les principaux logiciels qu'ils exploitent dans l'exercice de leur métier. De cette manière, chacun continue à travailler comme il l'a toujours fait… mais chaque événement, chaque action, chaque document est automatiquement et instantanément répercuté aux autres interlocuteurs (autorisés).
Coadjute complète son catalogue avec une messagerie, sécurisée (comme tous ses composants… et le recours à une blockchain mis en avant sur cet aspect n'est, comme toujours, qu'une plaisanterie irritante), et quelques connexions à des systèmes indispensables dans le cadre d'une opération immobilière, tels que le registre national des propriétés foncières, le référentiel des certificats énergétiques…, dont les informations peuvent alors être incorporées directement dans les dossiers.
Fondamentalement, Coadjute propose un simple socle d'échanges minutieusement adapté à un cas d'usage particulier et à ses différents participants. À première vue, il n'est en effet même pas question d'assistance à la gestion des processus, qui semble rester à la charge des entités impliquées (ce qui, il est vrai, leur évite toute rupture dans leurs pratiques)… et pourrait certainement faire l'objet d'une évolution future. Une telle mise en perspective démontre avec éclat les extraordinaires déficiences affectant le marché de l'immobilier et, a contrario, l'immense opportunité que représentent les initiatives d'amélioration de l'expérience de l'acquéreur (entre autres).
Celle-ci est évidemment fort attractive pour les banques, qui jouent un rôle important dans la chaîne de valeur et sont fréquemment à la source des frictions les plus pénibles. Cependant, comme le comprennent apparemment les trois enseignes désormais engagées avec Coadjute (ainsi que, à sa mesure, Arkéa), les compétences à réunir pour réussir sont trop éloignées de leur cœur d'activité pour être appréhendées de l'intérieur et la meilleure option consiste à passer par une collaboration avec des spécialistes.
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