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vendredi 18 juillet 2025

OpenAI veut s'infiltrer dans l'e-commerce

OpenAI
Les coûts faramineux de mise au point et d'exploitation de ses plates-formes d'intelligence artificielle – qui laissent ses comptes dans le rouge à hauteur de 5 milliards de dollars à la fin de 2024, pour un chiffre d'affaires de 10 milliards – conduisent OpenAI à explorer différentes pistes afin de générer des revenus. Sa prochaine tentative ? Un système d'encaissement intégré à ChatGPT.

Selon l'agence Reuters, il ne s'agirait pour l'instant que d'un projet, dont les premières itérations seraient en cours avec quelques partenaires, parmi lesquels apparaît le nom du géant du e-commerce Shopify. Le principe consisterait à proposer aux consommateurs un dispositif complet leur permettant de passer commande et régler leurs emplettes via l'assistant intelligent, cette dernière étape permettant à OpenAI de prélever une commission auprès des marchands auxquels il apporte des clients.

Au premier abord, le raisonnement se tient : la capacité de l'IA à réaliser des actions sur le web pour le compte de son utilisateur peut facilement être exploitée pour simplifier l'expérience d'achat en ligne, en passant par une interface conversationnelle universelle. Cette seule qualité justifie potentiellement une rémunération pour les boutiques qui en bénéficient. Pourtant l'idée laisse rapidement apparaître un certain nombre d'obstacles et autres difficultés, à la fois techniques et opérationnels.

En premier lieu, l'outil envisagé requiert un enregistrement préalable par les commerçants, qui doivent en effet mettre en place le nouveau module de paiement et l'intégration de leur site avec ChatGPT. La collaboration avec les places de marché (dont Shopify) rend ce préalable plus aisé à remplir mais ne couvre qu'une partie du marché… ce qui risque de créer un déséquilibre, voire un conflit d'intérêt, si l'IA censée être objective, se met à n'interagir qu'avec les fournisseurs ayant adopté sa technologie.

D'autre part, comme à chaque fois qu'une option supplémentaire d'encaissement est offerte aux distributeurs, elle ajoute à une accumulation déjà complexe à gérer (avec ses problématiques de suivi des versements, des demandes de remboursement, de contrôle de la fraude…), que la prolifération de solutions d'intelligence artificielle destinées au grand public risque encore de démultiplier. Il va falloir déployer quelques efforts en vue de convaincre les intéressés de se disperser de la sorte.

La démarche est similaire à celle qu'ont essayé d'emprunter, pendant un temps, les réseaux sociaux… dont on sait qu'elle n'a pas rencontré un grand succès. Et encore, dans ce dernier cas, les entreprises étaient encouragées à développer leur activité sur ces médias, en même temps que leur présence, en toute autonomie. En comparaison, la proposition de valeur d'OpenAI a de quoi inquiéter puisqu'elle implique également la désintermédiation des marchands. En réalité, il est plutôt question d'un modèle d'e-commerce totalement réinventé, qui peinera donc à séduire les acteurs en place.

OpenAI – Thinking

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