Comme nombre de patrons "business", Bob Cline, VP des services et ventes internes de Nationwide Financial, était régulièrement confronté aux "lourdeurs" de son service informatique, bien équipé pour la mise en place de solutions stratégiques (par exemple l'outil de CRM de la banque) mais incapable de réaliser des applications tactiques à coûts et délais réduits. Et, comme dans la plupart des entreprises, les collaborateurs s'adaptent en créant des mini-applications avec les outils à leur disposition tels qu'Excel ou Access, en dehors de tout contrôle et sans cohérence.
Afin de limiter les risques inhérents à ces initiatives locales sans s'embarrasser des processus longs et rigoureux de sa DSI, Bob Cline a mis en place une équipe de 5 "Citizen Developers", dont le rôle est de créer les petites applications qui facilitent le travail sans "mériter" l'implication de l'informatique interne. Technophiles mais non spécialistes, ces 5 "développeurs" créent des solutions rapides et économiques avec des outils automatisés (sans programmation), tels que eglue ou WaveMaker. Bob Cline se défend vigoureusement de faire de l'informatique : la cible de son équipe dédiée est celle des applications à courte durée de vie ou destinée à une poignée d'utilisateurs. Ses relations avec les responsables informatiques sont parfois difficiles mais lorsqu'il a un besoin, il lui suffit de demander quelle alternative ils peuvent lui proposer pour rétablir l'équilibre...
L'idée d'introduire des équipes de développement "légères" au plus près des métiers, pour plus d'agilité, est loin d'être nouvelle (j'ai eu l'occasion de voir une expérience menée - et échouer - il y a plus de 20 ans dans une banque française). Ce qui change aujourd'hui, c'est l'approche du développement logiciel : entre des outils de plus en plus faciles à prendre en main et des utilisateurs de moins en moins intimidés par la technologie, la création d'application se démocratise et commence à imprégner les "pores" de l'entreprise.
Le DSI doit impérativement se préoccuper de cette tendance, qui fait partie du mouvement global de "consumérisation" de l'informatique d'entreprise. Les causes des échecs passés ne sont en effet pas éliminées par de nouvelles générations d'outils et il lui faudra à la fois accepter les applications développées en dehors de son périmètre et établir des "contrats" avec ses homologues du business pour fixer les règles du jeu et, en particulier, définir clairement les responsabilités sur les choix des produits, le suivi des applications, les possibilités de transfert...
Référence : InformationWeek
Intéressant ; Je me disais bien que ça arriverait un jour.
RépondreSupprimerPour moi, le signal est très clair, et c'est maintenant aux DSI d'entendre le message et de proposer cette offre de service (et l'organisation adaptée) si elles ne veulent pas voir une part progressivement plus importante de l'informatique de l'entreprise leur échapper.
Dans le même genre, je suis actuellement responsable d'un "projet" informatique, sous responsabilité de la DG et non de la DSI, qui consiste à traiter quelques dizaines d'évolutions fonctionnelles, représentant quelques centaines de J.H d'ici fin 2010... mais sans aucun budget. L'idée est de profiter des micro-disponibilités des gens de l'informatique (difficiles à identifier) pour réaliser ces petites ou légères évolutions.
@cro l'approche est extrêmement intéressante. Mais est-elle vraiment efficace ? (c'est une question ouverte, pas une mise en doute ;-)
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