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mercredi 23 décembre 2015

Le jour où les néo-banques ont envahi le monde

Tandem
Jusqu'à présent, on pouvait croire le phénomène circonscrit. Hormis quelques pionnières aux États-Unis et une « épidémie » en Angleterre, les néo-banques ne semblaient pas vraiment atteindre le reste du monde. Mais, le 30 novembre dernier, tout a changé : le Canada, la Corée et l'Australie sont désormais touchés. Et ce n'est pas fini.

Sur le continent américain, tout d'abord, c'est Koho qui annonce un accord avec Visa, pour le lancement de son offre dans les premiers mois de 2016. S'il n'est question, à ce stade, que de déployer une carte prépayée, adossée – pour son infrastructure – à un établissement partenaire traditionnel, l'ambition est, sans surprise, de concurrencer les grandes banques canadiennes, grâce à un service focalisé sur l'amélioration des comportements financiers, en particulier parmi les populations jeunes.

Ailleurs, les initiatives sont plus avancées. Au Royaume-Uni, grâce à une réglementation adaptée, c'est maintenant presque devenu la norme pour les nouveaux entrants de viser l'acquisition d'une licence bancaire dès l'origine. L'une des plus récentes à avoir franchi le pas est Tandem. Sa promesse de conseil objectif et de transparence (y compris en intégrant des solutions concurrentes, si nécessaire) ressemble à celle de Koho, mais avec une autonomie qui lui procure naturellement une plus grande liberté d'action.

En Corée, la démarche est légèrement différente, le résultat est quasiment le même. C'est le régulateur qui a mis en jeu deux licences en vue de développer l'offre de banque en ligne. L'une des entreprises ayant remporté la compétition est Kakao, plate-forme de messagerie mobile leader du pays. Déjà présente dans l'univers des paiements, avec un porte-monnaie virtuel, la startup veut enrichir sa palette de services financiers, avec l'objectif de les intégrer au cœur des pratiques de communication de ses utilisateurs.

Enfin, en Australie, c'est également un établissement de paiement, Tyro Payments, qui part à l'assaut des « Big 4 », jusque alors bien peu menacées sur leur territoire. Sa stratégie est classique : licence toute fraîche en poche, la société vient de lever 100 millions de dollars (environ 66 millions d'euros) afin de conduire son projet. Ce montant représente un niveau de capital aujourd'hui considéré suffisant pour créer une banque de toutes pièces. La particularité de la nouvelle venue ? Elle s'adressera aux PME.

Ainsi, la révolution devient universelle : quels que soient les freins culturels au changement, les difficultés de financement, le poids de la réglementation, la lenteur des autorités de supervision…, partout il se trouve des entrepreneurs prêts à se surpasser pour imposer une autre vision de la banque, plus proche de ses clients et de leurs besoins. Les institutions qui se croient à l'abri des mutations en cours devraient prendre note : la nouvelle vague ne fait que commencer et elle finira par les engloutir…

Kakao

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