En dépit de son aspiration à devenir une entreprise de développement logiciel à l'égal des géants du web, BBVA est « assez mauvaise » en la matière, selon l'aveu même de son directeur technique (CTO), Iñaki Bernal. Une comparaison objective n'est pas aisée à réaliser mais il semblerait qu'il lui reste effectivement du chemin à parcourir.
Pour comprendre l'enjeu, il est intéressant de s'arrêter sur deux nombres révélateurs : le groupe espagnol opère ses différents métiers à partir de plus de 400 millions de lignes de code logiciel, produites et gérées par quelques 11 000 développeurs (sur 140 000 employés au total), auxquels s'ajoutent progressivement de 15 000 à 20 000 personnes qui, dans la gestion des risques, dans le marketing, dans les opérations… voient leur rôle évoluer vers l'informatique, par exemple avec la « data science ».
Afin de fixer les idées sur ce que ces volumes représentent, Iñaki Bernal se réfère à Facebook et ses 60 millions de lignes de code. Pour ma part, je préfère regarder du côté de Google, qui, par la diversité de ses services, est tout de même un peu plus proche d'un modèle de banque que le réseau social. Et dans ce cas, selon des informations glanées en 2015, ce sont 2 milliards de lignes, prises en charge par environ 25 000 ingénieurs, qui motorisaient le moteur de recherche, GMail, YouTube, Google Maps…
Outre que l'écart brut entre les deux entreprises – aussi imparfait soit le critère de mesure employé – permette de relativiser la complexité supposée d'une institution financière, ce qui ressort de manière saillante est la différence de productivité, plus de deux fois supérieure chez Google que chez BBVA, confirmant le constat de médiocrité évoqué en introduction. Il ne faut pourtant pas se précipiter vers des conclusions hâtives : le niveau des développeurs recrutés n'est pas nécessairement seul en cause.
Comme en écho à l'appel d'Iñaki Bernal à abandonner l'approche traditionnelle de la banque, en silos et verticale, Google a en effet un avantage déterminant dans sa construction : toute son organisation et tous ses moyens sont centrés sur la production logicielle. Cette stratégie se traduit, par exemple, par la centralisation de tout le code (les 2 milliards de lignes !), qui est ainsi accessible à tous, et une automatisation à outrance de toutes les tâches répétitives (lors des déploiements, notamment).
Le défi de la banque « digitale » est donc de renverser son modèle selon deux dimensions : la focalisation historique sur les produits commercialisés doit laisser place, vers l'extérieur, à l'obsession de servir les besoins du client et, vers l'intérieur, à une mise en priorité de l'efficacité informatique, inspirée des géants du web. Et quand BBVA estime qu'elle gèrera 100 pétaoctets de données en 2020 (contre 4,5 aujourd'hui), cette transformation devra avoir été accomplie pour espérer en capter les opportunités.
Pour comprendre l'enjeu, il est intéressant de s'arrêter sur deux nombres révélateurs : le groupe espagnol opère ses différents métiers à partir de plus de 400 millions de lignes de code logiciel, produites et gérées par quelques 11 000 développeurs (sur 140 000 employés au total), auxquels s'ajoutent progressivement de 15 000 à 20 000 personnes qui, dans la gestion des risques, dans le marketing, dans les opérations… voient leur rôle évoluer vers l'informatique, par exemple avec la « data science ».
Afin de fixer les idées sur ce que ces volumes représentent, Iñaki Bernal se réfère à Facebook et ses 60 millions de lignes de code. Pour ma part, je préfère regarder du côté de Google, qui, par la diversité de ses services, est tout de même un peu plus proche d'un modèle de banque que le réseau social. Et dans ce cas, selon des informations glanées en 2015, ce sont 2 milliards de lignes, prises en charge par environ 25 000 ingénieurs, qui motorisaient le moteur de recherche, GMail, YouTube, Google Maps…
Outre que l'écart brut entre les deux entreprises – aussi imparfait soit le critère de mesure employé – permette de relativiser la complexité supposée d'une institution financière, ce qui ressort de manière saillante est la différence de productivité, plus de deux fois supérieure chez Google que chez BBVA, confirmant le constat de médiocrité évoqué en introduction. Il ne faut pourtant pas se précipiter vers des conclusions hâtives : le niveau des développeurs recrutés n'est pas nécessairement seul en cause.
Comme en écho à l'appel d'Iñaki Bernal à abandonner l'approche traditionnelle de la banque, en silos et verticale, Google a en effet un avantage déterminant dans sa construction : toute son organisation et tous ses moyens sont centrés sur la production logicielle. Cette stratégie se traduit, par exemple, par la centralisation de tout le code (les 2 milliards de lignes !), qui est ainsi accessible à tous, et une automatisation à outrance de toutes les tâches répétitives (lors des déploiements, notamment).
Le défi de la banque « digitale » est donc de renverser son modèle selon deux dimensions : la focalisation historique sur les produits commercialisés doit laisser place, vers l'extérieur, à l'obsession de servir les besoins du client et, vers l'intérieur, à une mise en priorité de l'efficacité informatique, inspirée des géants du web. Et quand BBVA estime qu'elle gèrera 100 pétaoctets de données en 2020 (contre 4,5 aujourd'hui), cette transformation devra avoir été accomplie pour espérer en capter les opportunités.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Afin de lutter contre le spam, les commentaires ne sont ouverts qu'aux personnes identifiées et sont soumis à modération (je suis sincèrement désolé pour le désagrément causé…)