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mardi 23 octobre 2018

Le score de crédit se modernise

Experian
Bien qu'elles n'en soient pas encore à exploiter des sources d'information alternatives, les grandes agences de scoring commencent à se rendre compte des opportunités qui s'offrent à elles à l'ère de la banque ouverte. Experian s'apprête ainsi à expérimenter une nouvelle référence, baptisée UltraFICO, pour une évaluation plus performante.

Traditionnellement, aux États-Unis, la mesure de la fiabilité des emprunteurs (qui se matérialise par leur score de crédit) repose sur une partie de leur historique financier, principalement celle qui concerne les prêts qu'ils ont souscrits, leurs cartes de crédit…, et leur comportement pour gérer ces dettes. Le système s'avère donc assez injuste pour ceux qui n'ont pas d'antécédents suffisants (dont les populations jeunes, bien sûr), alors qu'il agit comme un couperet définitif dans les décisions des institutions financières.

Capitalisant sur la prolifération de données individuelles en ligne, aisément accessibles, combinée à l'émergence de technologies révolutionnaires d'analyse statistique, une génération de trublions est née (comprenant des acteurs tels que Lenddo et Kreditech) avec l'idée d'appréhender le risque de crédit par des évaluations comportementales sur toutes sortes d'activités quotidiennes. Cependant, le gros du marché du crédit est toujours tenu par des établissements qui ne font confiance qu'aux instruments classiques.

C'est bien pour celui-ci qu'Experian introduit le nouvel UltraFICO, qui n'est, en réalité, qu'une extension du vieux score FICO, largement répandu outre-Atlantique. Son objectif est en effet, essentiellement, d'affiner ses calculs (de manière totalement transparente pour les institutions clientes), en particulier pour les personnes qui se situent dans des « zones grises », c'est-à-dire celles dans lesquelles quelques points en plus ou en moins peuvent faire basculer le verdict entre un accord et un refus d'octroyer un crédit.

Score UltraFico

Pour profiter de cette option, les consommateurs intéressés sont simplement invités à connecter leur compte courant, d'épargne et/ou d'investissement, afin de vérifier s'ils font preuve d'une approche responsable de leurs finances personnelles. Il n'est rien de très sophistiqué ici (pas d'intelligence artificielle, pour une fois !), puisque les critères retenus pour l'analyse sont le niveau moyen du solde, l'absence de découvert, la régularité des règlements de factures, la durée et la stabilité de la relation bancaire…

Dans une certaine mesure, l'UltraFICO donne plutôt l'impression d'être en régression par rapport à des tentatives précédentes (restées en laboratoire) d'utiliser des données extra-bancaires (que FICO testait elle-même en 2015) ou d'appliquer des algorithmes complexes sur les relevés de compte (comme le propose Equifax au Royaume-Uni). Mais qui est responsable de cet immobilisme ? Les établissements de scoring ou les institutions financières, qui préfèrent peut-être la sécurité d'outils éprouvés, même s'ils sont dépassés aujourd'hui, et ne tolèrent l'innovation que quand elle est incrémentale ?

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