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mercredi 23 janvier 2019

Les tâtonnements du paiement instantané

Boursorama
Alors que la plupart des banques françaises ayant mis en place les virements instantanés (« Instant Payment ») prétendent facturer cet « avantage », Boursorama reste fidèle à son image d'alternative la moins chère du marché en l'offrant gratuitement à ses clients. Mais son implémentation réserve tout de même une (mauvaise) surprise…

Comme je l'ai déjà évoqué récemment, il ne semble pas raisonnable de faire payer les consommateurs pour un service accessible sans frais par d'autres moyens (tels que les porte-monnaie virtuels, notamment). Suivant cette logique, l'option retenue par Boursorama Banque représente probablement la seule voie possible pour garantir une adoption large de ce nouveau mode de transfert, qui, pour ses utilisateurs, deviendra aussi naturel que la notification immédiate des dépenses par carte (là où elle existe).

En revanche, pourquoi ces virements sont-ils limités à 500 euros, quand le plafond maximal fixé par les fournisseurs des solutions sous-jacentes est de 15 000 euros ? La première raison qui vient à l'esprit est liée à la sécurité : la banque voudrait réduire son exposition – et celle de ses clients – à la fraude, sur des opérations irrévocables, pour lesquelles elle ne serait donc pas tout à fait certaine de maîtriser entièrement les risques encourus, face à des défis inédits par rapport aux systèmes historiques.

Le Virement Instantané selon Boursorama Banque

Que cette hypothèse soit vérifiée ou non, la décision de Boursorama Banque permet d'ouvrir une réflexion intéressante sur les usages potentiels des transferts instantanés. Restreints à des montants inférieurs à 500 euros, ils peuvent en effet refléter un positionnement délibéré de la banque, soit en concurrence directe des solutions de paiement de pair à pair (dont Paylib, auquel elle participe), soit comme une alternative – aujourd'hui théorique – aux règlements par carte dans le commerce de détail.

À l'inverse, certains cas d'utilisation – certes plus sensibles à la fraude – sont écartés d'emblée par ce critère. On pensera, par exemple, au recours aux chèques de banque pour des transactions importantes entre particuliers (telles que l'achat d'un véhicule d'occasion), qui mériterait pourtant d'être transformé, et d'une manière encore plus radicale que celle que proposent les startups spécialisées sur ce créneau.

Les différentes variantes de déploiement de l'« Instant Payment » dans les banques révèlent donc peut-être leurs orientations stratégiques, vraisemblablement basées sur des priorités établies à partir des comportements existants des clients. En conséquence, l'histoire n'en est qu'à son préambule et il faut s'attendre à voir progressivement apparaître des initiatives variées pour mettre à profit les capacités offertes par cette innovation, au-delà de la seule satisfaction de virements plus rapides pour les clients.

1 commentaire:

  1. Boursorama relèverait prochainement le plafond des virements instantanés à 1500 ou 2000 euros… Approche progressive pour valider la protection contre la fraude ?

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