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mardi 28 mai 2019

L'IA automatise le crédit documentaire

Standard Chartered Bank
En dépit des promesses de la dématérialisation, la manipulation de documents imprimés reste un pilier de nombreux processus bancaires. Le financement des échanges commerciaux étant un de ses métiers les plus encombrés de papier, Standard Chartered a cherché à en automatiser le traitement pour améliorer son efficacité opérationnelle.

À travers ses différentes implantations, réparties en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient, la banque, très en pointe dans le domaine, prend en charge plus de 36 millions de documents par an, dont elle extrait 200 millions d'éléments d'information nécessaires à l'analyse des dossiers de crédit qui lui sont soumis. La plupart des pièces transmises étant sous forme physique, leur exploitation était jusqu'à maintenant assurée par des personnes, avec les délais et les risques d'erreur que cela peut induire.

La possibilité de supprimer, ou, à tout le moins, limiter, les tâches manuelles en les remplaçant par des outils automatiques représente donc un enjeu considérable, autant dans le but d'offrir une meilleure réactivité aux clients que pour réduire les coûts de fonctionnement. Or, sans même invoquer l'intelligence artificielle que se targuent de mettre en œuvre Standard Chartered et IBM, son partenaire pour l'occasion, les solutions disponibles aujourd'hui permettent de se rapprocher concrètement d'un tel objectif.

Traitement automatique des documents pour le financement du commerce

En l'occurrence, le « Trade AI Engine », désormais actif dans plusieurs pays de présence de la banque, combine habilement un logiciel de reconnaissance de caractères, dont le rôle est de convertir les imprimés en documents électroniques exploitables par ordinateur, un moteur de catégorisation assisté d'un mécanisme d'auto-apprentissage, capable de classer les différents types de pièces reçues selon des critères pré-déterminés, et un module d'analyse du langage naturel, qui en extrait le sens et le contexte, afin de fournir au décisionnaire tous les éléments qui lui sont utiles afin d'exercer son jugement.

Loin des éclats de la « digitalisation » (qui recouvre plus que la seule automatisation des opérations), les institutions financières regorgent toujours, en 2019, d'une multitude de processus dans lesquels des « petites mains » assument tout ou partie des tâches (rarement les plus valorisantes), expliquant pourquoi des frictions incompréhensibles affectent certaines transactions. Tout autant que les systèmes informatiques obsolètes, cet héritage d'une autre époque doit impérativement être modernisé de toute urgence. À défaut, la menace de disruption (et de disparition) ne restera pas théorique longtemps.

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