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lundi 14 juin 2021

J'ai ma banque dans la peau !

Walletmor
Réservé jusqu'à maintenant à quelques originaux prêts aux expérimentations les plus folles, l'implant de paiement est désormais disponible pour le commun des mortels : la jeune pousse mi-polonaise mi-britannique Walletmor commercialise son produit depuis peu dans toute l'Europe (Suisse et Royaume-Uni compris). Êtes-vous prêt(e) ?

Pour deux cents euros, vous pouvez vous offrir le « porte-monnaie de demain ». Dès réception (dans votre boîte aux lettres), vous devrez l'activer et l'associer au compte iCard que vous aurez créé par ailleurs, via l'application mobile dédiée, la jeune pousse n'ayant pas, pour l'instant, de licence l'autorisant à opérer ses propres services de paiement. Puis, vous vous rendrez chez un spécialiste de chirurgie esthétique afin de faire installer le gadget sous votre peau, de préférence sur l'avant-bras ou sur le dos de la main.

La sécurité, sanitaire et financière, constituant le principal défi qu'il lui faut relever, le discours de Walletmor se veut rassurant sur tous les plans. Naturellement, son dispositif est d'abord présenté comme totalement inoffensif pour le corps humain (stérile, hypoallergénique, livré dans un emballage antiseptique…). Le recours à un professionnel pour la mise en place fait aussi partie de l'arsenal, tout comme la garantie d'une extraction à la portée du premier médecin généraliste venu (pour ceux qui changeraient d'avis).

Pas d'inquiétudes à avoir non plus pour son argent ou pour ses données personnelles. La puce embarquée est au standard NFC, identique à celle qui est incluse dans toutes les cartes modernes, ce qui la rend donc compatible avec tous les terminaux d'encaissement sans contact. Aucun émetteur, aucune capacité de géolocalistion, elle se contente de réagir aux requêtes émises par un appareil de lecture placé à proximité. En revanche, elle possède l'avantage d'être impossible à perdre et (a minima) difficile à dérober.

Accueil Walletmor

Outre le coût (à celui de l'équipement vient s'ajouter l'intervention chirurgicale), une poignée d'inconvénients inciteront probablement les amateurs de nouveauté à y réfléchir à deux fois. La documentation fait, par exemple, état d'un délai de cicatrisation de 4 semaines après la pose. Par ailleurs, il faut également savoir que la validité du module de paiement est limitée à 5 ans : après ce délai, il sera nécessaire de procéder à son remplacement (il est vrai que d'autres générations de matériel auront apparu d'ici là).

Du point de vue de l'innovation, l'implant de carte bancaire a-t-il une quelconque chance de s'imposer ? Deviendra-t-il un jour aussi banal que l'est le smartphone aujourd'hui ? Une chose est certaine : ses avantages par rapport aux méthodes existantes – en résumé, sa disponibilité permanente – paraissent trop limités pour justifier une ruée des consommateurs, surtout en regard des contraintes qui l'accompagnent, en l'état. Mais cet argument rationnel ne suffit pas à le rejeter : il est fort possible qu'une mode se propage et en fasse la prochaine révolution des paiements… Et quelle sera alors l'étape suivante ?

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