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lundi 5 septembre 2022

TSB crée une place de marché a minima

TSB
Si les trublions de la banque (à l'instar de Starling Bank ou Lydia) ont compris de longue date l'intérêt d'ouvrir leurs plates-formes à des solutions complémentaires, les institutions traditionnelles semblent plus timorées. Et quand l'une d'elles se lance enfin, en l'occurrence la britannique TSB, elle adopte une approche minimaliste décevante.

Logiquement destinée à proposer à ses clients, particuliers et professionnels, des produits qui ne figurent pas dans son propre catalogue, la place de marché de TSB présente dès ses débuts une dizaine de partenaires directement au sein de son application mobile, couvrant des domaines aussi variés que la préparation de testament (avec Farewill), l'analyse de l'empreinte environnementale des dépenses (Cogo), le pilotage des abonnements et souscriptions (ApTap), la gestion financière d'entreprise (Revenu)…

Il faut d'emblée souligner que la banque fait preuve de souplesse dans sa démarche, puisqu'elle inclut aussi des services proches, sinon explicitement concurrents, de ceux qu'elle commercialise, par exemple dans le registre de l'assurance décès (avec Legal & General), de l'investissement (le robot-conseiller Wealthify), du crédit automobile (le comparateur Freedom Finance)… Elle reconnaît intelligemment que, même dans ces lignes existantes, elle n'est pas toujours capable de répondre à tous les besoins.

En revanche, la mise en œuvre opérationnelle est loin d'être à la hauteur des espoirs qu'elle suscite, puisque la place de marché s'avère n'être, en réalité, qu'une vitrine. Les utilisateurs qui souhaitent aller plus loin sont simplement redirigés vers le site de la jeune pousse choisie, où ils devront procéder à une inscription et un enregistrement complet classique. Outre le label de confiance implicite attribué par l'endossement de TSB, le seul avantage spécifique accordé consiste en éventuelles réductions sur les tarifs officiels.

TSB Marketplace

Il est certainement trop ambitieux, au stade actuel de maturité du secteur financier, d'espérer une intégration « profonde » (transparente) des services externes au cœur de l'application bancaire, qui reste pourtant la vision idéale. Mais le client apprécierait probablement une option lui permettant de transmettre automatiquement les informations nécessaires à sa souscription et lui épargnant de la sorte une procédure pénible et parfois entachée de complications (quand des justificatifs sont requis, notamment).

Le principe, pour l'instant évoqué au mieux comme une hypothèse possible pour l'avenir, serait d'autant plus pertinent que plusieurs des partenaires embarqués exploitent les capacités d'« open banking » (réglementaires) dans leur mode de fonctionnement : le recours aux mêmes mécanismes (ou des équivalents) afin d'échanger des données en toute sécurité en amont de la mise en relation relève de l'évidence…

En l'état, la place de marché est donc trop superficielle pour être réellement convaincante. La promesse de réaliser des économies suffira sans doute à capter quelques adeptes, mais ils ne seront pas solidement fidélisés de cette manière. Et les velléités exprimées d'étendre son périmètre à des offres extra-bancaires (il est question de téléphonie, entre autres) ne feront jamais du dispositif une « super app », telle qu'en rêve tant de monde, sans développer une intégration plus étroite, porteuse d'une véritable valeur ajoutée.

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