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vendredi 3 novembre 2023

Un autre vestige de la FinTech disparaît

Mint
Les échos du passé semblent ressurgir par vagues : au moment où j'évoquais, il y a quelques jours, le destin funeste du pionnier de la gestion de finances personnelles Wesabe, Intuit annonçait la fermeture définitive de son concurrent de l'époque, Mint, en conclusion finale de son rapprochement avec une autre filiale, Credit Karma.

En réalité, les deux jeunes pousses ont suivi des voies parallèles dès leurs origines, en pressentant l'importance que pouvait prendre l'analyse des données de comptes bancaires dans l'accompagnement des consommateurs avec leurs préoccupations d'argent. Elles se sont malheureusement trouvées dans la même impasse de l'absence de modèle économique viable, faute d'une quantité suffisante de clients prêts à payer pour le service, dont Mint ne s'est sortie que grâce à son acquisition par Intuit en 2009.

Cependant, pour sa parente, la question de la rentabilité subsistait et, en l’absence de réponse au bout de quatorze ans, aboutit logiquement à la seule décision envisageable : le retrait de l'application autonome impossible à valoriser et l'intégration, plus ou moins fidèle, de ses fonctions au sein d'une plate-forme aux capacités étendues… qui, elle, génère des revenus relativement conséquents en endossant un rôle de distributeur de produits financiers en arrière-plan de son positionnement d'assistant personnel.

Naturellement, on peut juger que l'évolution correspond à ce qu'il faut attendre du « PFM » en 2023, tel que je le défends régulièrement dans ces colonnes, incidemment. En effet, la promesse de Credit Karma est d'exploiter les informations disponibles afin d'identifier les situations de risque et les opportunités qui surviennent dans la vie de l'utilisateur et de lui recommander l'action adéquate. Malheureusement, cette dernière paraît biaisée car trop souvent associée à une opération lucrative pour l'entreprise.

Intuit Credit Karma

L'équation donne l'impression d'être insoluble : les outils d'aide proactive au pilotage de budget ne peuvent survivre que s'ils dégagent des bénéfices mais tous les moyens expérimentés pour ce faire présentent des inconvénients rédhibitoires. Cependant, depuis l'émergence de Wesabe et Mint, la bonne nouvelle est que le développement des solutions est devenu plus abordable, entre la généralisation du concept de finance ouverte et la disponibilité de technologies avancées de traitement de données.

Avec une baisse des coûts d'implémentation, d'autres pistes de profitabilité pourraient ainsi être explorées. L'adoption par les institutions financières traditionnelles vient immédiatement à l'esprit, en comptant sur leur intérêt pour le catalyseur de confiance et de fidélité que représenterait pour leurs clients une offre de conseil individualisé. L'état actuel du PFM dans les banques et leur manque d'enthousiasme pour son enrichissement n'incitent toutefois pas à l'optimisme sur un scénario de ce genre.

Il reste donc l'hypothèse d'une approche créative du problème, à inventer, qui viendrait plus vraisemblablement d'un trublion de deuxième génération capable de reprendre le flambeau des pionniers, de contourner les obstacles sur lesquels ils ont achoppé et de concrétiser enfin leur ambition initiale de créer un véritable compagnon de l'argent au quotidien. Je suis convaincu que le succès pourrait être absolument colossal.

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