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lundi 11 mars 2024

B100 invente la « banque saine »

B100
Pour les établissements historiques qui n'ont pas encore créé leur enseigne 100% « digitale », il devient relativement difficile de trouver un positionnement différenciateur dans un marché désormais très encombré. La jeune espagnole ABANCA joue la fibre responsable afin de démarquer la sienne, qu'elle qualifie de « banque saine ».

Quand un nouveau client souscrit auprès de B100 (comme «  be hundred »… et espérer vivre 100 ans à 100%), il ouvre trois comptes simultanément : un compte de dépôt et sa carte de débit, évidemment, pour les opérations du quotidien, un compte d'épargne classique permettant de faire fructifier ses économies et un « compte de santé » destiné à capitaliser sur les efforts consentis afin de maintenir sa forme physique.

Comment ce dernier fonctionne-t-il ? L'utilisateur est d'abord invité à connecter l'application de la banque à l'outil de mesure d'activité de son téléphone. Puis il se fixe un seuil de nombre de pas quotidiens et le montant, prélevé sur son solde courant, qu'il souhaite mettre de côté à chaque fois qu'il le dépasse. Il bénéficie alors sur cette cagnotte d'une rémunération bonifiée. Les fonds restent bien sûr toujours disponibles.

Dans un autre registre, l'utilisation de la carte « Pay to Save » donne lieu à un versement de 25% des commissions d'interchange perçues par B100 à un projet de lutte contre la pollution des océans mis en place par la jeune pousse Gravity Wave. Par souci de transparence, le porteur dispose d'un suivi gramme par gramme du volume et de la localisation des plastiques qu'elle collecte grâce à sa contribution (et au total).

B100 – Pay to Save

Un telle démarche combinant une préoccupation environnementale avec le soin du bien-être individuel est particulièrement bien pensée dans l'époque actuelle et les mécanismes déployés à ce stade dans cet objectif possèdent en outre le double avantage d'être simples à comprendre et percutants. Cependant, ils ouvrent une perspective qui pourrait largement dépasser le cadre de ces premiers gadgets.

Sur le volet de la protection de la planète, au risque de me répéter, il semblerait important de compléter l'approche passive proposée par un accompagnement concret des consommateurs vers des comportements vertueux. A minima et bien que j'aie l'habitude d'en minimiser la valeur, une évaluation de l'impact écologique des dépenses en parallèle de la mesure du plastique récupéré qu'elles autorisent serait bienvenue.

Du côté du bien-être, je ne vous surprendrai pas en suggérant que son compartiment financier aurait une place naturelle dans le dispositif : pourquoi ne pas décliner, par exemple, le principe du versement automatique vers un super compte d'épargne autour de critères correspondant à de bonnes pratiques avec l'argent (règlement de factures en temps et en heure, absence de découvert, dépenses sous contrôle…) ?

En conclusion, B100 esquisse une solution extrêmement intéressante, parfaitement dans l'air du temps et résolument différente de ses concurrentes. Il reste toutefois à espérer qu'elle ne se réduise pas à un « coup marketing » et que ses promesses de santé, de la personne comme de la planète, soient au contraire prolongées durablement, à travers les innombrables opportunités que ces thématiques recèlent.

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