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mercredi 3 juillet 2024

L'IA, protectrice ou ruine du climat ?

Google
Depuis plusieurs années, Google prend sa responsabilité environnementale au sérieux et son nouveau rapport annuel [PDF] consacré au sujet en fournit encore une preuve difficilement contestable. Pourtant les grandes tendances qui se dégagent au fil de ses pages ont de quoi inquiéter pour l'avenir de la planète… bien que le géant du web s'efforce désespérément de rassurer ses lecteurs.

Fidèle à ses convictions historiques, l'entreprise poursuit ses efforts afin de concourir à la réduction des impacts des activités humaines sur le monde qui nous entoure, dans toutes ses dimensions (ce qui la distingue de bien d'autres opérateurs), par exemple à travers la conception de services contribuant à la lutte contre le réchauffement (tels que les système d'alerte aux catastrophes naturelles) et ses préoccupations concrètes vis-à-vis de la biodiversité ou de sa consommation d'eau (trop souvent oubliée).

Malheureusement, dans son cœur de métier, les nouvelles sont mauvaises. Ainsi, en dépit de ses investissements constants dans la production d'énergie renouvelable, son objectif d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2030 est désormais présenté comme probablement difficile à atteindre et ses estimations d'émissions de gaz à effet de serre expliquent clairement pourquoi, avec une hausse de 66% depuis 2020, dont 13% au cours des 12 derniers mois, pour atteindre 14,3 millions de tonnes d'équivalent CO2.

La principale cause de cette augmentation continue depuis 4 ans se situe dans le « Scope 2 » du référentiel international, à savoir, en l'occurrence, la consommation d'énergie des centres de données de Google qui a crû de 37% en 2023. Comme le souligne TechCrunch, les responsables évitent soigneusement d'entrer dans des détails quantifiés mais, selon toute vraisemblance, le développement de l'intelligence artificielle et de ses applications est au premier rang sur le banc des accusés.

Rapport Environnemental Google 2024

Le constat est d'autant plus alarmant que, au détour d'une tentative de minimisation de sa contribution à l'équilibre général (p. 12 pour qui veut vérifier), on découvre que les infrastructures de Google absorberaient environ 1‰ de l'électricité mondiale ! Une seule firme, parmi les dizaines qui s'engouffrent dans les promesses de l'IA, dont la plupart ne s'inquiètent guère de leur empreinte carbone, engloutit 1 MWh sur 1000 MWh produits sur Terre, avec toutes les conséquences que cela implique, dont l'impossibilité manifeste de les verdir à court terme. Et ce n'est que le début !

Naturellement, Google vante les opportunités d'optimisation environnementale que crée l'intelligence artificielle et qu'elle exploite déjà, évoquant notamment un potentiel d'action (à défaut de réduction ?) sur 5 à 10% des émissions de gaz à effet de serre globales. Cependant, avec ces deux parties de l'équation qui convergent dangereusement, il va falloir s'interroger en conscience sur chaque initiative engagée. Les analyses de retour sur investissement des projets d'IA, surtout à vocation climatique, devront impérativement intégrer les effets néfastes des technologies mises en œuvre.

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