Si les banques britanniques n'apprécient guère la réglementation qui leur impose d'indemniser les consommateurs victimes d'arnaques (dans la plupart des cas), elle a une conséquence bénéfique évidente : le déploiement d'armes de prévention et de défense atteint des sommets au Royaume-Uni. Metro Bank en offre un nouvel exemple.
Issu d'une collaboration avec le fournisseur spécialisé Ask Silver, le « Scam Checker » de l'établissement propose un principe inédit : quand l'utilisateur reçoit une sollicitation suspecte, quelles qu'en soient la forme et la source (courriel, courrier, prospectus, site web…), il prend une photo ou réalise une capture d'écran et la soumet à un chatbot (propulsé à l'intelligence artificielle, bien sûr !) qui, après une analyse presque instantanée, va rendre son verdict, communication anodine ou danger imminent.
Au-delà de son rôle de protection immédiate, complétée par un signalement auprès des instances officielles quand une escroquerie est identifiée, le dispositif prend également une posture pédagogique. En effet, les alertes émises s'accompagnent d'explications sur les critères qui déterminent un risque de malversation – aidant les victimes potentielles à apprendre à les détecter elles-mêmes à l'avenir – et de recommandations pratiques sur les moyens de se prémunir contre cette menace et ses équivalentes.
Naturellement, le « Scam Checker » présente un défaut classique pour le plein accomplissement de sa mission, à savoir qu'il n'entre en action que sur demande explicite. Il faudra donc que les clients de la banque adoptent le réflexe de l'interroger dès qu'ils rencontrent un événement inhabituel, ce qui en limite automatiquement la portée. Cette limitation est cependant à tempérer avec l'aspect ludique que peut revêtir la vérification d'un message ou d'une annonce via un robot conversationnel.
A contrario, la dimension éducative intégrée constitue un point extrêmement positif. En comparaison des campagnes de sensibilisation génériques, même quand elles s'appuient sur des exemples réels, le partage d'information et de conseils déclinés dans le contexte spécifique d'une situation qui touche directement le client est infiniment plus percutant et plus susceptible d'être absorbé. Ainsi, même si le service n'atteint qu'une fraction de la population visée, son impact pourrait n'en être pas moins significatif dans un domaine où l'ignorance représente une des clés du problème à résoudre.
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