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jeudi 22 décembre 2022

Mobilité durable : quel rôle pour la banque ?

BNP Paribas
Alors que le groupe BNP Paribas affichait récemment son ambition de dégager, d'ici à 2025, un milliard d'euros de revenus supplémentaires dans le domaine de la mobilité, de préférence durable, sa filiale belge présente les résultats d'une enquête destinée à vérifier l'intérêt des consommateurs pour ses éventuelles initiatives en la matière.

Les velléités d'expansion en dehors de son terrain de prédilection exprimées par la banque s'inscrivent dans une tendance quasi universelle, déjà observée au cours de ces dernières années à travers des déclinaisons diverses telles que celles de BBVA, CaixaBank, DBS… Et si l'automobile en constitue généralement le pilier – ce qui, pour la française se traduit par la forte implication de ses entités de leasing (BPLS) et de gestion de flotte (Arval) –, l'élargissement du périmètre n'est jamais très loin des réflexions.

Cependant, dans toutes les aventures de ce genre se pose immédiatement la question de leur pertinence du point de vue des clients. Au premier abord, l'importance du financement dans l'achat d'un véhicule et, de plus en plus, le recours à une approche de location, voire un modèle de service, font de la banque un interlocuteur incontournable dans le parcours d'acquisition. Mais ce raisonnement est-il suffisant pour convaincre les intéressés de réaliser l'intégralité de leurs démarches par son intermédiaire ?

Tel est, entre autres, l'objet de l'étude qu'a menée Fortis auprès d'un échantillon représentatif de 2 000 adultes, en la restreignant toutefois à une thématique spécifique de mobilité durable, sur laquelle il faut souligner d'emblée que les citoyens tendent à manquer d'information et ne savent pas vers qui se tourner pour l'obtenir. En l'absence d'acteur de référence incontestable, pour l'instant, ces lacunes offrent évidemment un avantage déterminant à toute entreprise qui se positionnerait afin de les combler.

BNP Paribas – Mobilité Durable

Dans cette perspective, les résultats enregistrés sur les attentes vis-à-vis de la banque paraissent relativement logiques : près de la moitié de ceux qui prévoient d'acheter une voiture neuve en 2023 auront recours à un prêt, aussi aimeraient-ils bénéficier de conditions privilégiées pour un choix écologique (comme pour l'assurance, d'ailleurs). Ils apprécieraient aussi un accompagnement dans la compréhension des aides disponibles (sont-elles vraiment complexes à appréhender ou est-ce un défaut de motivation ?).

Enfin, quand la communication officielle de Fortis titre sur la demande qu'émettraient deux tiers des belges d'être incités proactivement par les institutions financières à basculer vers la mobilité durable, que signifie-t-elle ? Considérant que seule une minorité envisage cette transition par conviction (les autres ne cédant essentiellement qu'à la pression politique et ses conséquences réglementaires et fiscales), il est difficile d'y voir un désir d'engagement profond au-delà de possibles avantages pécuniaires.

En conclusion, la banque sera certainement rassurée quant à sa légitimité (telle qu'elle est perçue par ses clients) à proposer des solutions étendues dans l'univers des mobilités… pourvu qu'elles aient un rapport direct avec sa dimension budgétaire. En revanche, rien n'indique qu'une incursion dans d'autres métiers est fondamentalement souhaitée ni qu'elle serait particulièrement bien accueillie. Voilà qui devrait contribuer à concevoir ces services extra-financiers dont rêve l'industrie de manière à séduire leur cible.

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