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mardi 30 septembre 2025

Singapour avance sur la sécurité quantique

MAS
La première urgence du secteur financier face à l'émergence promise de l'informatique quantique est de pallier les faiblesses des mécanismes de sécurité existants qu'elle expose. Mais la technologie offre également une opportunité, que l'autorité monétaire de Singapour (MAS) commence à explorer, de développer de meilleures protections.

L'exploitation de propriétés quantiques de la matière ou de la lumière laisse entrevoir une véritable révolution dans la manière d'envisager les traitements de l'information et la possibilité qu'elle esquisse de briser les algorithmes de chiffrement en vigueur aujourd'hui dans notre univers numérique est suffisamment effrayante pour que les entreprises les plus sensibles et les gouvernements cherchent à mettre en place des parades, usant de méthodes classiques, avant que le danger ne se concrétise.

Cependant, en parallèle, les applications de ces même facultés font rêver quelques visionnaires. Il y a ceux qui pensent à une démultiplication de la puissance de calcul au service, par exemple, de prévisions météorologiques ou d'évaluation des risques sur un portefeuille financier. Et puis il y a les spécialistes de la cryptographie qui imaginent de créer des solutions susceptibles de rendre les communications inviolables, éliminant de fait toutes les limitations des méthodes de protection exploitées actuellement.

Alors que, jusqu'à présent, ces projections futuristes restent largement cantonnées à des expérimentations dans des laboratoires de recherche, voilà justement ce que la MAS a voulu mettre en œuvre avec quatre banques locales (DBS, HSBC, OCBC et UOB), ainsi qu'un opérateur de télécommunication et une société experte du domaine, dans le but d'en comprendre le fonctionnement, d'en évaluer la faisabilité et la valeur, et, plus généralement, de préparer l'esquisse d'une stratégie de manière éclairée.

MAS – QKD PoC

Sans surprise, les résultats obtenus révèlent un certain nombre de difficultés restant à résorber avant de pouvoir penser à une quelconque industrialisation. Un obstacle majeur, en particulier, est dû à la portée relativement limitée des échanges considérés (quelques dizaines de kilomètres, en pratique) : pour des connexions à longue distance, il faudrait impérativement déployer des nœuds intermédiaires, dont l'intégrité devrait pouvoir être garantie. Autre défaut de jeunesse, l'hétérogénéité du marché qui devra laisser place à une standardisation autorisant l'interopérabilité.

Dans le contexte qui le concerne directement, le régulateur singapourien se montre tout de même volontariste. Il souligne notamment l'intérêt de technologies quantiques en vue de sécuriser les communications entre centres de production informatiques et autres implantations des institutions financières. Mais il devra encore convaincre les dirigeants des établissements placés sous sa tutelle d'adhérer à ses convictions, ce qui exigera de leur part un engagement important, en termes de budgets et de ressources.

lundi 29 septembre 2025

Citi se met à l'IA agentique

Citi
Moins de trois ans après le lancement en fanfare de ChatGPT, toutes les institutions financières de la planète (ou peu s'en faut) ont déployé des solutions d'intelligence artificielle générative à l'intention de leurs employés. Mais la prochaine génération est là, matérialisée par l'IA agentique, et Citi commence déjà à l'introduire dans son catalogue.

Comme celles de ses consœurs, la plate-forme – propriétaire – de la banque permet jusqu'à maintenant à ses collaborateurs d'interroger une sorte de chatbot, en langage naturel, afin d'accéder rapidement à une information, de résumer un texte ou de préparer une présentation, entre autres activités désormais classiques pour sa catégorie. Sa prochaine incarnation, baptisée Citi Stylus Workspaces, promet une intégration avec les autres outils de l'entreprise de manière à faciliter l'exécution de tâches.

Grâce à cette extension, les intéressés pourront, toujours à partir d'une « simple » directive rédigée en anglais, demander à leur assistant virtuel de réaliser les différentes étapes d'un workflow plus ou moins complexe, en le laissant interagir directement avec les systèmes impliqués. Dans une certaine mesure, il s'agit donc d'une évolution des logiciels personnels d'automatisation robotisée de processus (RPA) qui, de leur côté, s'enrichissent aussi de capacités d'intelligence artificielle depuis quelque temps.

Précisons tout de même que, selon toute vraisemblance (la communication officielle n'étant pas claire sur cet aspect), le nouveau dispositif se contentera de connexions à des applications « administratives » (sont ainsi spécifiquement cités l'annuaire d'entreprise, la recherche en ligne, un utilitaire de traduction, l'analyse de données…). Il ne semble donc pas question, au moins dans un premier temps, de laisser les agents intelligents toucher aux fonctions bancaires, probablement trop sensibles.

Citi Stylus Workspaces

Citi joue d'ailleurs la prudence sur l'ensemble de sa démarche. La mise en place de sa solution sera progressive, à partir de ce mois de septembre, à destination de quelques milliers de salariés. Ceux-ci bénéficient au préalable d'une formation adaptée, décrite comme indispensable pour garantir un maximum d'efficacité mais certainement conçue en parallèle pour expliciter les limites de l'IA agentique et s'assurer que les dérives (inévitables) seront contenues et n'auront pas de conséquences graves.

Sans surprise, l'objectif visé par l'établissement consiste à optimiser la productivité et la performance de ses effectifs… et, quoi qu'en disent les optimistes, de réduire ces derniers et les coûts afférents. Et comme toujours, j'alerterai sur le danger d'une telle vision qui, d'une part, évite de remettre en question des pratiques (notamment des procédures) potentiellement obsolètes en confiant à des automates le soin de louvoyer dans leurs complexités et, d'autre part, veut se débarrasser des personnes qui connaissent le fonctionnement intime de l'entreprise et seront indispensables quand viendra l'heure de comprendre ses arcanes pour envisager une modernisation tardive.

dimanche 28 septembre 2025

Floa expérimente l'épargne par projet

Floa
À l'approche de grands changements pour son métier d'origine, à savoir le paiement fractionné et autres formes de « petits » crédits, Floa s'engage doucement dans une nouvelle voie avec le lancement prochain d'une application (web) d'épargne par projet, pas extraordinairement originale mais néanmoins rare dans l'hexagone.

Le principe est maintenant bien connu : après enregistrement de l'utilisateur, sans aucun engagement ni limitation (nul besoin, en particulier, d'être client de Floa), ce dernier est invité, à travers une interface intuitive et ludique, à définir son ou ses rêve(s) – une sortie un peu exceptionnelle ou un grand voyage, un cadeau de Noël ou un nouveau téléphone… – assorti(s) d'un prix et d'une échéance, proche ou lointaine.

Il va ensuite spécifier les modalités d'épargne lui permettant d'atteindre son objectif. Il précisera ainsi le montant et les événements déclencheurs des versements sur sa cagnotte, ces derniers pouvant être sélectionnés parmi un vaste choix comportant, par exemple, l'activité sportive, les habitudes d'achat, la météo… Le virement sur le compte ouvert à l'inscription passe vraisemblablement par un mécanisme de banque ouverte.

Afin de maintenir l'engagement du consommateur, le logiciel ajoute de petites touches ludiques dans l'expérience, sous la forme de jauges de suivi ou de messages d'encouragement au franchissement de certains paliers. Enfin, une fois la somme visée accumulée (sachant que le retrait anticipé est également toujours autorisé), une carte virtuelle permet de la dépenser dans quasiment n'importe quelle enseigne.

Floa profite en outre de son positionnement pour introduire une option atypique dans Save&Pay : une fois la moitié du montant cible engrangée, il et possible d'effectuer l'achat désiré, donc en avance sur l'échéance enregistrée, grâce à un coup de pouce maison matérialisé par un paiement en 3 fois (sans frais ?). Par ailleurs, elle fait bénéficier ces clients un peu différents de promotions dans ses enseignes partenaires.

Floa Save&Pay

Cette démarche est astucieuse : non seulement constitue-t-elle un moyen d'inciter les adeptes de l'outil d'épargne à exploiter les autres offres de la jeune pousse mais celle-ci capitalise sur la connaissance préalable du comportement de son client potentiel afin d'affermir sa confiance en sa capacité de remboursement. Correctement manipulée, cette faculté devient un puissant facteur d'accompagnement dans la maîtrise de la santé financière individuelle, sur 3 axes de l'épargne, des dépenses et de l'endettement.

Alors que la directive européenne sur les crédits aux consommateurs, avec ses exigences de protection renforcée des emprunteurs, doit entrer en vigueur l'année prochaine, Floa prend un peu d'avance, pas nécessairement sur son calendrier mais, ce qui me paraît plus intéressant, sur ses finalités. Elle ne se contente pas de mieux vérifier la solvabilité de ses clients : sa nouvelle application, dont la sortie est prévue en 2026, les pousse subtilement vers l'adoption d'une attitude saine avec l'argent.

En conclusion, j'exprimerai essentiellement l'espoir que cette initiative connaisse un sort plus heureux que celles, similaires, qui l'ont précédée dans le groupe BNP Paribas, que ce soit Didid, par Fortis, en Belgique, aujourd'hui disparue, ou les collaborations entamées avec la startup Dreams en Suède (et, précédemment, en Ukraine), qui donnent l'impression d'avoir avorté. Idéalement, les enseignements de ces antécédents auront dûment été pris en compte dans cette nouvelle itération sur le même thème…

samedi 27 septembre 2025

Barclays s'inquiète des risques naturels

Barclays
Quand les institutions financières se préoccupent de l'environnement, elles se concentrent généralement sur les émissions de gaz à effet de serre. Néanmoins, elles commencent maintenant à appréhender les impacts financiers des risques naturels, ce qui conduit Barclays à dévoiler et partager sa méthodologie d'analyse… en construction.

Avec son périmètre restreint à deux secteurs au sein de l'espace européen – minier, d'une part, et énergétique, d'autre part, sur un échantillon d'une trentaine d'entreprises d'un côté (pour 250 sites) et d'une quarantaine de l'autre (pour 9 000 installations) –, l'exercice menée par la banque britannique s'apparente plus à un pilote qu'à une étude finalisée. Ceci explique bien entendu pourquoi ses résultats sont publiés, en espérant que d'autres reprennent le flambeau en vue de l'enrichir, sinon le compléter.

À travers le prisme adopté, de l'identification des conséquences des risques évalués sur la performance des investissements, on pourrait craindre une perspective tronquée, écartant notamment toute mesure de la contribution des industries considérées – et, par extension de la chaîne de responsabilité, des établissements qui les financent – à la dégradation des écosystèmes. Heureusement, même si ce n'est pas le but visé, les différents angles d'exploration retenus, plutôt exhaustifs, peuvent couvrir cet aspect.

Ainsi, bien que les critères primaires pris en compte soient les sécheresses et les inondations, qui affectent directement les implantations, ils sont accompagnés d'une série de facteurs dits de transition. Outre l'altération de conditions opérationnelles, ceux-là reflètent aussi les changements sociétaux susceptibles de toucher les activités. Il s'agira par exemple des politiques de gestion de l'eau, particulièrement critiques, des réglementations sur la pollution ou de l'émergence de l'économie circulaire.

Barclays – Nature-Related Financial Risks

La première conclusion que retient Barclays n'est pas très encourageante. En effet, il s'avère que, pour une analyse précise, à l'échelle du site géographique, les données accessibles sont parcellaires, rarement cohérentes, ce qui limite la capacité à garantir des mesures exactes et donc des estimations d'impact fiables. Des métriques et des protocoles standardisés seront rapidement nécessaires pour améliorer la situation. Malgré tout, les informations disponibles produisent des ordres de grandeur utiles.

En effet, les auteurs soulignent que les scénarios envisagés, sur les deux secteurs de référence, révèlent des corrections significatives sur les rendements. D'autre part, ils admettent clairement que les enjeux relatifs à la nature et au climat sont étroitement liés et que, pour cette raison, il doivent être abordés en alignement les uns avec les autres. S'ensuit une recommandation à l'engagement et à la collaboration, dans l'industrie et au-delà, en vue de progresser sur le sujet. C'est tout ?

On aurait espéré que Barclays, forte de ses évaluations, commence à définir un plan d'action, en concertation avec les entreprises concernées, de manière à réduire les risques qu'elle a identifiés. Sa démarche laissée, de la sorte, inaboutie, en espérant qu'elle soit poursuivie par d'autres, s'avère finalement un peu consternante : des menaces, relativement bien circonscrites, pèsent sur ses bénéfices à moyen terme – sans parler de son image – et elle attend que d'autres prennent le relais ?

vendredi 26 septembre 2025

ChatGPT devient coach personnel

OpenAI
Jusqu'à maintenant les différentes incarnations de l'intelligence artificielle générative ont toujours adopté une position réactive : l'utilisateur pose une question et obtient une réponse. Aujourd'hui, OpenAI change la donne : ChatGPT Pulse, réservé aux abonnés « Pro », offre à ces derniers ses conseils personnalisés chaque matin.

Concrètement, la nouvelle expérience est tout à fait similaire à celle à laquelle vous vous attendriez si un coach vous prenait par la main à votre réveil et vous énumérait un certain nombre de suggestions afin d'organiser votre journée. Il peut s'agir d'actions à exécuter ou bien de tâches que vous pourriez lui confier, que ce soit, par exemple, pour vous faire gagner du temps sur votre planning professionnel ou pour vous assister dans la réalisation de vos objectifs individuels, à court ou à plus long terme.

Quelques exemples : ChatGPT Pulse est capable, de manière proactive, de vous proposer de poursuivre une conversation que vous auriez abandonnée en cours de route, de vous soumettre un résumé des informations qu'il juge pertinentes par rapport à vos centres d'intérêt, de vous guider pas à pas dans la préparation d'un menu diététique pour votre soirée à la maison ou encore de vous prodiguer un plan d'entraînement progressif pour un triathlon auquel vous avez décidé de participer dans 3 semaines.

Afin d'atteindre son ambition de personnalisation, l'IA exploite évidemment les données à sa disposition. Ainsi, ce sont d'abord les historiques des interactions précédentes qui servent de référence primaire. Mais les clients sont aussi invités à connecter leurs applications – agenda et lecteur de courriel en tête – dans le but de fournir les recommandations les plus appropriées. Chaque source peut en outre être configurée, laissant à la personne le soin de préciser ce sur quoi elle accepte d'être aidée.

Introducing ChatGPT Pulse

L'outil est donc réservé à ceux que n'effraie pas l'idée d'un mastodonte de l'intelligence artificielle fouillant dans les détails de leur vie privée telle qu'elle est révélée par les événements qui jalonnent leur quotidien, les échanges qu'ils entretiennent avec leurs proches et les entreprises avec lesquelles ils sont en relation… et autres informations qu'ils partageraient. Ils devront se satisfaire de la promesse de pouvoir activer ou désactiver leur coach quand ils le désirent (s'ils ne sont pas tombés dans l'addiction).

Nonobstant cette réserve, importante, il ne faut pas énormément d'imagination pour envisager que, demain, parmi d'autres évolutions possibles, ChatGPT Pulse réclame un accès aux comptes bancaires de ses adeptes et se transforme de la sorte en compagnon de bien-être financier. En prolongeant la vision, il n'aura ensuite guère de difficultés à prendre des initiatives – contrôlées – pour l'exécution des opérations qu'il préconiserait. Il sera alors probablement trop tard pour que les institutions financières se plaignent de désintermédiation. Elles doivent agir maintenant si elles veulent l'éviter !

jeudi 25 septembre 2025

Contrôle de bénéficiaire : Memo Bank fait mieux

Memo Bank
À quelques jours de l'entrée en vigueur de la réglementation qui l'impose, les banques européennes communiquent à qui mieux mieux sur leurs efforts de protection des comptes de leurs clients grâce à la vérification des bénéficiaires de virement. Plus rares sont celles qui, comme Memo Bank, montrent à cette occasion un réel engagement.

Depuis plusieurs années, les niveaux de fraude franchissent des sommets et l'usurpation des références bancaires en est un des instruments les plus populaires. Dans un monde idéal, l'industrie aurait mis en place les mesures de prévention nécessaires rapidement afin de mettre un terme à l'essentiel de la menace, d'autant plus qu'elles ne sont pas particulièrement complexes ni coûteuses à développer. Mais la passivité l'a emporté, rien n'a été fait spontanément, et le problème s'aggrave continuellement.

Comme il arrive fréquemment dans ce genre de situation, les autorités finissent par prendre l'initiative et imposent – hélas tardivement – leurs exigences. Ces dernières font alors évidemment face aux récriminations sans fin des établissements, se plaignant de la charge supplémentaire qui leur incombe de la sorte. Cette introduction contextualisée pour dire que quand l'échéance arrive, et quoi qu'essaient de faire croire les discours marketing, le mot d'ordre est « service minimum » et respect strict des textes.

Il existe pourtant une autre approche, même pour des acteurs qui n'ont pas pris les devants, dès l'émergence du risque. Pour Memo Bank, par exemple, sa mise en conformité n'est pas juste un exercice d'application d'une série de prescriptions et de cases à cocher, mais constitue une opportunité de réfléchir à la finalité de la nouvelle réglementation et de faire d'une contrainte un avantage authentique pour ses clients.

Memo Bank Protect

La néo-banque pour petites et moyennes entreprises déploie donc un dispositif plus complet que la plupart de ces concurrentes, parce que son objectif est de satisfaire non pas son organisme de tutelle mais son client. Au menu figurent ainsi un contrôle au plus tôt, lors de la création d'un bénéficiaire plutôt qu'à l'émission du virement pour éviter de prendre l'utilisateur au dépourvu dans ce qui peut être une urgence, et l'ajout d'informations annexes (d'adresse, par exemple) pour une meilleure précision.

Plus intéressant encore parce qu'il aborde une autre dimension de la lutte contre les malversations, Memo Bank Protect implémente un mécanisme de veille permanente sur les comptes enregistrés. Dès que l'un d'eux est suspecté d'une activité illicite ou dangereuse, le client est alerté, en dehors de toute exécution d'une opération avec la contrepartie concernée. Il devient de la sorte possible d'anticiper les incidents (ne serait-ce que les délais de traitement) afin de limiter les impacts sur l'activité normale.

Une telle démarche devrait être universelle, à la fois à travers l'ensemble de l'écosystème de la finance et pour chaque nouvelle réglementation (ou presque). En effet, il ne faut jamais perdre de vue que, hormis dans quelques cas d'égarement, la première préoccupation des autorités chargées de l'encadrement des pratiques est de protéger les clients. En conséquence, toute contrainte additionnelle devrait être interprétée comme un moyen d'améliorer la relation et de renforcer la confiance.

mercredi 24 septembre 2025

Alloy propose un KYC perpétuel

Alloy
Depuis ma première évocation dans ces colonnes de la notion de KYC perpétuel, il y a plus de deux ans, le sujet a relativement peu progressé dans les annonces et, vraisemblablement, dans les mentalités et panoplies de l'industrie financière. Alloy, fournisseur de technologies dédiées à la lutte contre la fraude devient ainsi une des premières de sa catégorie à présenter une offre en la matière.

Que ce soit, dans l'hypothèse la plus probable, exclusivement pour des raisons réglementaires – avec des exigences qui se renforcent régulièrement – ou, plus raisonnablement, dans le but de mieux protéger les clients de toutes sortes de malversations, les institutions financières ne peuvent plus se contenter d'une vérification d'identité et de légitimité à l'occasion des premiers contacts. Elles sont tenues de réitérer leurs contrôles au fil de la relation, à intervalles plus ou moins rapprochés.

Lorsque ces procédures indispensables sont essentiellement manuelles, les campagnes de réactualisation des informations sont obligatoirement coûteuses. Mais là n'est pas leur seul défaut : elles introduisent potentiellement des frictions indésirables dans les interactions avec les clients, à qui, dans de nombreux cas (voire une immense majorité), est demandé de fournir à nouveau des informations qui n'ont pas changé depuis des années. Autre faiblesse, cette approche « périodique » ouvre la possibilité de risques non détectés pendant de longues périodes, entre deux cycles de validation.

Alloy – KYC

Alloy veut donc résoudre toutes ces difficultés avec son produit. Celui-ci, (évidemment) propulsé par l'intelligence artificielle, au moins pour une partie de ses fonctions, se charge d'automatiser au maximum les contrôles récurrents, en évitant de solliciter les intéressés, et, grâce au suivi et à l'analyse de l'activité – bancaire ou non – de la personne, identifie les événements suspects. Elle se tient alors prête à déclencher immédiatement une séquence de rafraîchissement de la connaissance client.

Le système utilise pour ce faire des données issues de sources tierces et celles extraites des historiques de transactions détenus par l'établissement. Dans un registre différent, il est en outre conçu de manière à adapter ses méthodes et ses axes d'étude en fonction des évolutions réglementaires. Ce mécanisme s'applique non seulement, bien sûr, aux nouveaux clients, soumis à un KYC initial, mais aussi, si cela s'avère nécessaire, pour compléter les informations déjà collectées mais devenues insuffisantes.

Dans l'univers de la finance, il est bien rare de rencontrer une solution qui promette, avec une certaine crédibilité, de combiner une assistance à la conformité, des réductions substantielles de coûts opérationnels (assorties, éventuellement, d'améliorations de la performance, notamment par rapport à des traitements humains) et d'optimisation de l'expérience client. Comment ne pas aimer cette proposition alléchante d'Alloy ?

mardi 23 septembre 2025

Garanti optimise les avantages de ses cartes

BBVA
Dans les pays – dont fait partie la Turquie – où les cartes de crédit et leurs récompenses sur les paiements sont populaires, quelques startups ont commencé à imaginer comment aider les porteurs à sélectionner celle qui procure le meilleur avantage pour chaque transaction. Désormais, une banque leur coupe l'herbe sous le pied.

Naturellement, l'implémentation de Garanti BBVA ne prend en charge que les instruments qu'elle a elle-même délivrés. Elle permet donc, en particulier, aux consommateurs qui détiennent à la fois une carte Miles&Smiles, co-distribuée avec la compagnie aérienne Turkish Airline, et une carte American Express de ne plus avoir à se préoccuper de celle qui leur offrira le maximum de bénéfices lors de leurs emplettes dans les enseignes où elles sont acceptées, notamment pendant leurs voyages.

Cette facilité est autorisée par la « digitalisation » des paiements et elle est accessible uniquement lors du recours aux options de paiement électroniques de l'établissement. Ainsi, pour les paiements sans contact depuis son application mobile, le choix du support le plus approprié est entièrement automatique, sans aucune action supplémentaire requise. Pour les règlements via QR code ou GarantiPay, en revanche, une recommandation apparaît à l'écran, suggérant de changer de carte, si nécessaire.

Garanti BBVA SMART

Le dispositif n'est pas très complexe à mettre en œuvre mais il apporte un surcroît de sérénité et de satisfaction aux utilisateurs, en les soulageant d'une interrogation lors de leurs achats, voire l'inquiétude de commettre une erreur, et en leur donnant l'assurance qu'ils tirent le meilleur parti des produits qu'ils ont souscrits (et qu'ils payent). Pour la banque, l'ajout de SMART (le petit nom de la fonction) constitue un argument commercial de poids pour encourager un double équipement de sa clientèle.

En résumé, nous avons là un excellent exemple d'une évolution mineure conçue par Garanti BBVA dans l'objectif exclusif d'améliorer l'expérience de paiement des porteurs de carte. Là où l'institution se contentait jusqu'à maintenant de vendre ses solutions, sans se préoccuper outre mesure de leur usage, elle accompagne désormais ceux qui se sont laisser séduire dans leur exploitation optimale… de manière à garantir que ses promesses initiales – d'avantages exclusifs, en l'occurrence – sont bien tenues.

lundi 22 septembre 2025

L'IA qui gère les incidents de paiement

Yuno
Les processeurs de paiement tels que Yuno déploient des trésors d'ingéniosité afin de garantir que les transactions qui leur sont confiées aboutissent. Mais, quelle que soit la qualité de leurs algorithmes, les incidents sont inévitables. Son nouveau produit Nova entre alors en scène et aide l'acheteur déconfit à résoudre son problème.

Le taux d'abandon de panier est le cauchemar des e-commerçants, spécifiquement ciblés par la solution. Entre les provisions insuffisantes, les plafonds dépassés, les cartes refusées, les erreurs de traitement (y compris les excès de zèle des plates-formes de lutte contre la fraude)…, les clients frustrés renoncent à leur emplette et, parfois, jurent même de ne jamais revenir dans la boutique qui, selon leur point de vue, les a trahis de la sorte. S'il est possible de les recontacter ultérieurement, il est malheureusement souvent trop tard pour réparer le préjudice sur les ventes et l'image.

L'objectif visé avec Nova est donc en priorité de réagir instantanément quand une personne interrompt son parcours de paiement, voit son règlement rejeté (en dépit des stratégies de routage et de tentatives multiples mises en œuvre en arrière-plan), voire cherche à interpeller proactivement le service client. Son intelligence artificielle va donc l'appeler au téléphone ou essayer d'échanger avec elle via WhatsApp dans le but de corriger l'anomalie rencontrée et, au bout du compte, finaliser l'opération avortée.

Dans un monde de sollicitations incessantes, fréquemment indésirables, Yuno promet, outre un respect scrupuleux des exigences réglementaires (notamment sur le consentement actif), que son service prend le plus grand soin de personnaliser les interactions de son agent virtuel, au travers du choix de la méthode de communication, du recours à une des 70 langues supportées, de la sélection du script exécuté et de son adaptation, en temps réel, aux préférences et aux réponses de son interlocuteur.

Nova by Yuno

Afin de contribuer à l'amélioration continue de l'expérience utilisateur, Nova comporte également des capacités d'analyse sur l'ensemble des cas pris en charge. L'outil peut ainsi procurer aux marchands – comme à la jeune pousse elle-même – des clés précieuses sur les moyens non seulement d'éviter de reproduire à l'avenir les conditions conduisant aux échecs précédemment détectés mais aussi, idéalement, d'anticiper les réponses optimales aux incidents futurs, pour une meilleure réactivité.

À l'occasion de son déploiement expérimental auprès de quelques entreprises pilotes, orchestré depuis plusieurs mois, le système semble avoir démontré son efficacité. Il affiche par exemple une faculté à rattraper 75% des erreurs de paiement (sur la base des appels téléphoniques effectivement acceptés par le client concerné, toutefois) et, plus significatif, une augmentation de 8% du taux global de récupération des paniers perdus au sein d'une grande enseigne de la distribution en Amérique Latine.

Comme l'explique un responsable de cette dernière entreprise, le besoin que satisfait Yuno avec Nova ne consiste pas seulement à préserver son chiffre d'affaires. Il est aussi question de fournir une expérience la plus fluide et la plus fiable possible… ce qui inclut, même si on n'y pense pas systématiquement (ou, pour être plus direct, si on l'oublie régulièrement), de prolonger les efforts après la survenue d'une anomalie dans le parcours et de ne pas abandonner en chemin les victimes de ces situations.

dimanche 21 septembre 2025

La carte prépayée séduit les employeurs

U.S. Bank
Développée initialement dans le but de proposer aux consommateurs un instrument de paiement sans risque de découvert ou d'endettement involontaire, la carte prépayée trouve désormais une place privilégiée dans la panoplie des entreprises, qui plébiscitent sa souplesse pour répondre aux besoins d'une nouvelle génération d'employés.

Aux États-Unis, U.S. Bank constate ainsi une demande croissante pour ces outils – dont elle est un des principaux pourvoyeurs sur le marché – dans le monde professionnel et si une partie des motivations évoquées tient à la culture américaine, l'analyse peut néanmoins susciter un écho dans les habitudes des citoyens du monde.

Parmi les secteurs les plus séduits, les métiers de l'hospitalité (hôtellerie, restauration, loisirs…) figurent en bonne place, surtout en raison de leur forte dépendance aux pourboires. Alors que ceux-ci sont aujourd'hui largement intégrés dans les opérations de paiement par carte (sauf en France…), leur redistribution en espèces introduit des complications pour les employeurs (qui veulent réduire leur recours aux billets et pièces) et induit quelques inconvénients, de sécurité, par exemple, pour les bénéficiaires.

Dans ce contexte, le versement sur une carte prépayée apporte une solution presque idéale. Elle permet aux premiers de s'affranchir de toute manipulation de monnaie physique, en leur offrant en outre, avec les « bons » logiciels, des moyens de simplifier les procédures de paiement. Et elle procure aux seconds un support utilisable quasiment partout, provisionné instantanément, le cas échéant, sans les coûts exorbitants de l'encaissement de chèque (pour ceux qui ne détiennent pas de compte bancaire)… et qui laisse, si nécessaire, la possibilité de retirer des espèces sur un distributeur.

U.S. Bank – Prepaid Payroll Cards

Bien entendu, les mêmes bénéfices profitent également aux nombreuses petites mains de l'économie de services – livreurs de repas, chauffeurs de VTC et autres travailleurs indépendants… – pour lesquelles la rapidité de perception de leur dû représente souvent un enjeu important. Enfin, il ne faut pas oublier l'exploitation en entreprise, maintenant ancienne, de la carte prépayée, avec des restrictions optionnelles, pour un meilleur contrôle et une gestion administrative facilitée des dépenses des salariés.

En dehors de son côté auto-promotionnel, le rappel d'U.S. Bank constitue une occasion de se remémorer qu'une innovation n'est pas toujours liée à la création d'un nouveau produit. Il peut s'agir aussi d'adapter les usages à des contextes différents, en capitalisant sur des environnements et des besoins qui évoluent en permanence, ainsi que sur des capacités technologiques en progrès constant… et qui, en l'occurence, permettent de créer rapidement des instruments de paiement, à coût raisonnable.

samedi 20 septembre 2025

LCL accompagne la vie des entrepreneurs

LCL
L'ouverture des institutions financières à des métiers sortant de leur périmètre naturel ne surprend plus énormément, en particulier dans le cadre d'offres aux professionnels et autres petites entreprises. La déclinaison du principe par LCL se distingue tout de même, en ciblant aussi les défis que rencontrent les entrepreneurs dans leur vie privée.

Dans leurs recherches de sources de revenus additionnelles, nombre de banques, dans le monde entier, ont mis en place des plates-formes – développées en propre ou à travers des partenariats – destinées à faciliter la gestion au quotidien des entreprises. L'inclusion de capacités extra-financières de pilotage de la comptabilité, de la facturation, des ressources humaines et de la paye, du marketing… tendent ainsi à devenir un standard dans les catalogues, suscitant une concurrence exacerbée.

Avec « Care Entrepreneurs », la filiale du Crédit Agricole se positionne résolument à l'écart de cette vogue, tout en s'inscrivant également dans le mouvement de diversification généralisé du secteur. D'emblée, son objectif exprime une vision originale : il n'est pas question ici de fournir aux clients des outils « administratifs » – dont il faut reconnaître qu'ils sont pléthoriques sur le marché – mais plutôt de leur proposer quelques solutions afin de soulager leurs problématiques spécifiques.

Entièrement construite à partir de collaborations avec des spécialistes, l'offre comprend à ce stade trois composantes. Si je passe sur la plus banale, consistant en un accès privilégié à des espaces de travail partagés adaptés à toutes sortes de besoins (y compris réunions, formations, conférences…), attachons-nous plus à celle consacrée à l'accélération technologique, proposant des programmes pédagogiques et des environnements sécurisés réservés au développement et au test de projets.

LCL – Care Entrepreneurs

Mais le dispositif prend donc également en compte un volet plus personnel des difficultés auxquelles les dirigeants de petites structures sont confrontés. Un module de soutien est ainsi dédié aux parents de jeunes enfants, qui, alors qu'ils n'ont pas la souplesse souvent accordée aux salariés, leur permet de bénéficier de conditions avantageuses pour obtenir des places en crèche (avec Babilou), complété par des options d'accueil d'urgence ou de relais pendant les périodes de vacances scolaires.

La communication de LCL ne permet pas de comprendre si ces services sont intégrés, d'une manière ou d'une autre, dans les applications de la banque ou s'il s'agit uniquement d'accords superficiels, laissant à l'utilisateur le soin d'adresser sa demande à chaque partenaire. Dans un autre registre, il serait intéressant de savoir si la démarche a une vocation stratégique à accueillir d'autres fonctions ou si elle s'arrêtera là.

Comme toujours, je m'interroge sur la pertinence et, partant, l'attractivité pour les clients visés d'une offre non financière de la part de leur banque. De toute évidence, les réponses aux questions précédentes et les promotions tarifaires (ou la gratuité ?) des produits inclus constitueront des facteurs importants. Il n'en reste pas moins que l'axe retenu a le mérite de la différenciation et du positionnement sur un territoire où les entrepreneurs se trouvent probablement démunis et parfois désemparés.

vendredi 19 septembre 2025

Les illusions absurdes des monnaies digitales

DBS
À nouvelle expérimentation avec une monnaie « digitale », en l'occurrence celle de DBS Hong Kong au sein du programme e-HKD de l'autorité monétaire locale, nouvelle occasion de consternation : la valeur démontrée paraît si absurdement dérisoire qu'on se demande qui peut croire aux discours triomphateurs accompagnant l'annonce.

Nous voici donc devant un projet pilote, apparemment organisé en champ clos, donc sans même quelques cobayes pour donner un peu de réalité aux résultats, qui promet de capitaliser sur la « tokénisation » (je cherche toujours un équivalent français) et la programmabilité du dollar virtuel pour optimiser le fonctionnement d'un système de bons d'achat spécialisés. Pour la démonstration, ces derniers sont émis par la plate-forme dédiée ZERO2, en contrepartie d'actions en faveur de l'environnement.

Ces récompenses comportent une limitation, supposée justifier les efforts déployés : elles ne peuvent être utilisées que pour des emplettes dans des commerces pré-déterminés (partenaires de l'opération). Le mécanisme mis en œuvre consiste donc à restreindre les transactions possibles avec les e-HKD distribués dans ce cadre (contrairement à ceux, identiques, qui seraient accessibles sous forme générique), grâce à un de ces contrats intelligents qui font tant rêver les passionnés de blockchain.

Or ce genre de capacité de filtrage de l'acceptation existe depuis des années sur le plus populaire des instruments de paiement traditionnels. Des centaines d'établissements à travers le monde entier – banques historiques et jeunes pousses confondues – en font la promotion dans leurs offres de cartes à destination des enfants ou des salariés d'entreprises, notamment. Et, dans tous ces cas, la spécification des autorisations accordées est en outre déléguée de manière plus ou moins sélective.

Si les responsables de ces initiatives tiennent vraiment à évaluer les mérites des monnaies « digitales », ils devraient se pencher en priorité sur des bénéfices inédits, sur des cas d'usage irréalisables avec les moyens universellement disponibles aujourd'hui, qui ont fait leurs preuves. Pourquoi chercher à défendre une innovation technologique si elle ne procure aucun avantage dans ses usages ? Pourquoi investir des budgets conséquents dans des tests répliquant ce que nous savons déjà faire ?

Une décennie plus tard, la blockchain et sa déclinaison sur les euros, dollars, livres sterling, yuans… continuent de projeter un mirage auprès de décideurs qui choisissent d'ignorer le principe élémentaire d'une innovation réussie : la focalisation sur ses applications et ses utilisateurs (ou clients) plutôt que sur l'ingénierie de sa conception. Des ressources considérables sont malheureusement gaspillées à poursuivre des chimères faute de commencer par la bonne question : quel est le besoin ?

e-HKD Pilot Programme

jeudi 18 septembre 2025

Orpi prépare ses services financiers

Orpi
Depuis longtemps, des banques cherchent à exploiter l'opportunité d'offrir un parcours complet aux acheteurs de résidence qui, initialement, comptent sur elles pour financer leur projet. La tendance inverse est plus rare, mais voilà que le réseau d'agences immobilières Orpi inscrit maintenant l'ajout de services financiers dans sa stratégie.

Comme pour les acteurs du crédit, la démarche est motivée par deux facteurs concordants. D'une part, le marché de l'immobilier traverse depuis quelques années une période difficile, pour diverses raisons, créant une tension chez les professionnels qui pourrait être soulagée par l'introduction de nouvelles sources de revenus. D'autre part, une des difficultés rencontrées réside dans la complexité du processus d'acquisition, qui tend à décourager des clients potentiels et limite le volume d'opérations.

Contrairement aux quelques initiatives similaires engagées dans l'industrie, Orpi fait le choix d'intégrer les métiers nécessaires à l'expansion de son périmètre dans son propre giron. L'entreprise va donc créer une filiale dédiée au financement, via un modèle de courtage. Son objectif est de permettre à ses conseillers – préalablement formés – d'accompagner les aspirants à la propriété dans l'ensemble de leur besoin, en les aidant à trouver simultanément un bien et le crédit adapté pour réaliser la transaction.

Une deuxième filiale complète le panorama avec une gamme d'assurances couvrant tous les domaines pertinents, depuis la garantie multi-risque habitation jusqu'à celle destinée aux bailleurs, en passant, entre autres, par l'assurance emprunteur ou la protection contre les loyers impayés. Là encore, le principe consiste à pouvoir souscrire un contrat ajusté à l'opération envisagée avec le même interlocuteur (qui connaît donc parfaitement le dossier), sans effort ni tracasserie administrative supplémentaire.

Dans une perspective plus originale et plus offensive, Orpi annonce également son intention de développer une solution de gestion de patrimoine, à l'horizon 2027. Surprenante de prime abord, elle s'appuie sur un raisonnement logique, à double face : la résidence constitue souvent le premier actif des français et représente ainsi une porte d'entrée, aussi timide soit-elle, dans l'univers de l'investissement… sur laquelle il doit être possible de rebondir si la relation financière de l'achat a donné satisfaction.

Tous à la poursuite d'une expérience utilisateur plus fluide et plus rassurante pour les acquéreurs, qui ont mieux à faire que de coordonner une escouade d'intermédiaires et sont suffisamment stressés par les obstacles qui se dressent sur leur chemin, la proposition d'Orpi présente un avantage majeur par rapport aux banques qui tentent d'empiéter sur son territoire : elle est orchestrée autour d'une relation humaine qui, pour l'instant, reste importante lors d'un acte déterminant dans la vie d'un individu.

Accueil Orpi

mercredi 17 septembre 2025

Algoan anticipe la réglementation DCC2

Algoan
Son entrée en vigueur est planifiée dans un peu plus d'un an, mais la deuxième directive européenne sur les crédits aux consommateurs (DCC2) introduit des exigences suffisamment importantes pour que les acteurs concernés s'en préoccupent rapidement. Le spécialiste de l'analyse de données bancaires Algoan leur propose déjà une solution.

Parmi les grands changements par rapport au texte précédent (de 2008), figure une extension de son champ d'application, qui couvrira désormais les « petits » crédits et les produits de paiement fractionné ou différé (BNPL). Pour les entreprises visées, notamment celles appartenant à la seconde catégorie, il s'agira d'une véritable rupture avec un régime jusqu'alors peu encadré. La plupart d'entre elles devront donc mettre en place des processus réglementaires en partant d'un existant quasiment vierge.

Autre évolution majeure, sur le terrain de la protection des consommateurs, les modalités de validation de l'éligibilité des emprunteurs changent sensiblement de forme. Outre des obligations de transparence, matérialisées par des contraintes d'information et de recueil du consentement éclairé du client, en particulier dans les parcours en ligne, il deviendra impératif de contrôler la solvabilité des demandeurs à partir de données fiables et extensives, portant à la fois sur les revenus et les charges récurrentes.

Naturellement, Algoan se positionne sur ce dernier domaine, en capitalisant sur son expertise de l'analyse des données de transactions bancaires, collectées grâce aux interfaces de banque ouverte imposées par une autre directive européenne (la DSP2). Sur cette base et à travers 90 dimensions d'étude, elle restitue un résultat qui, d'un côté, évite aux consommateurs de s'engager dans des opérations au-dessus de leurs moyens et, de l'autre, donne aux prêteurs l'assurance, preuve à l'appui, de respecter la loi.

Algoan – Solvabilité

De toute évidence, l'approche développée par la jeune pousse est la mieux adaptée aux besoins des établissements nouvellement réglementés, pour lesquels la rapidité et la fluidité de l'expérience utilisateur sont des facteurs clés de succès susceptibles d'être remis en cause par des vérifications supplémentaires. Mais les fournisseurs de crédit plus classique devraient également profiter de l'occasion pour simplifier leurs méthodes… qui, justement, font pâle figure face à cette concurrence émergente.

Enfin, en dépit du rejet que suscite certainement le texte dans l'industrie, je crois qu'il faut se réjouir de son ambition de prendre soin de la santé financière des européens, ce que, contrairement à leurs affirmations, les acteurs du secteur ont du mal à promouvoir spontanément. Et là aussi réside une opportunité à saisir : en prolongement de la directive, ne pourraient-ils pas utiliser le contrôle de solvabilité comme un tremplin vers un accompagnement à 360° des clients dans leur relation à l'argent ?

mardi 16 septembre 2025

Google lance un protocole de paiement pour l'IA

Google
Plus d'un quart de siècle après la naissance du e-commerce, les standards de paiement web ne se sont toujours pas imposés sur le marché, laissant place à des mécanismes qui certes fonctionnent mais ne sont pas optimaux. Les ténors de l'intelligence artificielle veulent éviter la même erreur, quitte à tomber dans la précipitation : Google dévoile donc un protocole de paiement pour agents intelligents.

Le géant du web revendique la paternité de la spécification, publiée sous licence libre, mais il n'a pas travaillé seul. Une soixantaine de partenaires ont contribué au chantier, parmi lesquels figurent naturellement, outre quelques-uns des acteurs mondiaux du commerce en ligne et diverses entreprises technologiques, tous les grands noms des paiements – American Express, Ant International, Checkout.com, Mastercard, PayPal, Union Pay, Worldline… – à l'exception notable de Visa, toutefois.

C'est que celle-ci n'est pas la première initiative dans ce domaine. Quelques pionniers ont notamment exploré la possibilité d'exploiter les travaux du W3C que j'évoquais en introduction. La nouvelle venue choisit cependant une approche différente. Ainsi, il n'est pas question d'adapter un modèle imaginé pour un contexte historique de transactions via internet mais d'inventer un système nativement conçu pour un futur monde piloté par l'IA, même s'il s'appuie sur les normes de fait existant dans cet univers.

Il est vrai que les scénarios dans lesquels une personne confie à son compagnon virtuel des tâches impliquant un règlement – composer un voyage complet pour un budget prédéterminé, acheter un ticket de concert dès l'ouverture des guichets… – créent des contraintes spécifiques. En conséquence, le protocole AP2 (Agent Payments Protocol) inclut des capacités de délégation d'autorisation, de contrôle d'authenticité et de responsabilité, assortis de fonctions de gestion de preuve à tous les niveaux.

Google – Protocole de Paiement Agentique

L'objectif recherché consiste à instiller la confiance chez toutes les parties prenantes : le fournisseur de l'agent intelligent, le marchand, l'intermédiaire de paiement et le client. Par exemple, la demande formulée par ce dernier constitue une intention dûment consignée, assortie de conditions dans le cas d'un mandat sans validation humaine, tandis que le vendeur fait signer une confirmation de commande, à l'utilisateur s'il est sollicité ou à l'agent s'il en a l'autorisation, dont il fournit alors tous les détails.

L'engouement universel autour de l'IA agentique et ses promesses de simplification des interactions avec toutes sortes de services rend inévitable la mise en place rapide de fonctions de paiement. On peut toutefois s'inquiéter d'une telle réactivité de l'industrie, alors que les risques de fraude s'avèrent extrêmement élevés avec les solutions disponibles aujourd'hui, ceux-ci n'étant (logiquement) pas pris en considération par le protocole proposé par Google, autrement qu'à travers l'assurance de savoir assigner sans ambiguïté la responsabilité des incidents à un des participants.

lundi 15 septembre 2025

Quelles limites pour les stablecoins ?

Banque d'Angleterre
La Banque d'Angleterre est, semble-t-il, plus que jamais décidée à accélérer la « digitalisation » de la finance et, si elle est, selon certaines sources, en passe d'abandonner son projet de livre sterling numérique, ce serait potentiellement au profit de « stablecoins » dont elle se préoccupe donc activement de définir les modalités d'encadrement.

Or, parmi les orientations envisagées pour ces dernières (évoquées de longue date), figure une restriction spécifique qui provoque ces jours-ci une levée de boucliers dans l'univers des cryptoactifs. Les autorités souhaiteraient en effet fixer, au moins dans un premier temps, un plafond de détention de ces monnaies virtuelles utilisées dans les systèmes de paiement, de l'ordre de 10 à 20 000 livres pour les particuliers et de 10 millions pour les entreprises (propositions à affiner avec les parties prenantes).

Officiellement, les acteurs concernés s'inquiètent d'une telle limitation en raison de la complexité, voire l'impossibilité, de sa mise en œuvre… ne serait-ce que parce que ces instruments sont supposés respecter l'anonymat de leurs utilisateurs. En arrière-plan, et sans contester la légitimité de ces récriminations, ne doutons pas qu'ils sont (surtout ?) peu enclins à accepter que leur marché potentiel soit placé sous contrôle, créant automatiquement une entrave gênante à leur croissance et à leur rentabilité.

La position de la banque centrale sur le sujet est elle-même pleine d'ambiguïté. Elle justifie son choix par le risque de précipitation des citoyens vers les nouvelles monnaies, susceptible, affirme-t-elle, d'induire un retrait massif – très dangereux – des liquidités conservées dans les banques. Qui peut croire à ce genre de scénario ? La réalité est certainement plus prosaïque : il s'agit d'éviter que les banques perdent leur raison d'être du jour au lendemain… et de leur donner le temps de trouver leurs marques.

La situation est le résultat direct de la stratégie adoptée : en écartant la solution d'un pilotage opérationnel sur une « monnaie digitale de banque centrale », dont elle pourrait fixer les règles de fonctionnement, et en optant, au contraire, pour des « stablecoins », offrant des services similaires, mais gérés entièrement par le secteur privé, le régulateur introduit une menace existentielle pour les institutions financières en place, qui ne sont pas préparées à une transformation radicale de leur environnement.

Le plus surprenant est que la Banque d'Angleterre paraisse aussi indécise et cherche à ménager la chèvre et le chou, ce qui débouchera presque sûrement sur un échec.

Bank of England

dimanche 14 septembre 2025

Forrester évalue les apps bancaires en Europe

Forrester
Le cabinet Forrester évalue régulièrement la qualité des applications mobiles des banques européennes et ses conclusions révèlent presque toujours des faiblesses critiques, qui leur coûtent la satisfaction de leurs clients. L'édition 2025 donne l'occasion de se pencher sur deux aspects importants : le bien-être financier et la sécurité.

Le constat général ne change guère d'une année à la suivante : dans son enquête auprès des consommateurs, ces derniers admettent à une large majorité (70%) que les services mis à leur disposition sur leur téléphone – qu'ils privilégient par rapport à tout autre canal – répondent à leurs besoins. Cependant, rares sont les établissements qui peuvent se vanter d'aller très au-delà du minimum syndical et d'offrir une expérience susceptible d'exercer une influence sur la fidélité de ses utilisateurs.

Afin de mieux comprendre ce ressenti, les analystes ont étudié en détail les solutions déployées par 11 des plus grandes banques du continent. La première au classement qui en résulte reste l'espagnole BBVA, distinguée notamment par son agent intelligent, proposant non seulement de naviguer dans l'historique de transactions et de répondre à toutes sortes de questions mais fournit également aux consommateurs, de manière proactive, des informations utiles sur leur situation, accompagnées de suggestions.

Mais les deux enseignes qui la rejoignent sur le podium de Forrester, l'italienne Intesa Sanpaolo et la polonaise PKO, ont également des arguments à faire valoir, capables de compléter cette première esquisse. Pour l'une, on retiendra son score de bien-être financier (qui permet surtout de mesurer son évolution au fil des efforts consentis) et sa comparaison avec les pairs, tandis que la deuxième s'illustre, entre autres, par des coups de pouce (« nudges ») d'épargne en temps réel (sur les dépenses ?).

Forrester – Adaptive Mobile Banking

Dans un registre radicalement différent, le rapport souligne les lacunes généralisées du secteur en matière de sécurité et de lutte contre la fraude. Il ne s'agit pas de mettre en question les protections des logiciels et des infrastructures mais plutôt les facteurs de confiance dans le grand public. Ainsi, les auteurs regrettent l'absence de systèmes d'alertes lors de l'apparition de nouvelles arnaques (avec les mesures de préservation à prendre), qui seraient beaucoup plus efficaces que les campagnes indifférenciées qui fleurissent ces derniers temps. Autre exemple, relevant d'une certaine désinvolture, il reste difficile, voire impossible, de signaler des malversations en cours.

Le cabinet ne manque pas, évidemment, de faire l'éloge du recours à l'intelligence artificielle par ce qu'il estime être les meilleurs élèves. Et il est vrai que, en particulier dans le registre de l'accompagnement des clients, les banques répètent à l'envi leurs prouesses en la matière. J'encouragerai pourtant les décideurs à éviter le piège qui leur est ainsi tendu : ce n'est résolument pas l'IA qui procure une avance à BBVA et ses deux dauphines, c'est une approche centrée sur le client et ses attentes qui est décisive. Sa mise en œuvre pourrait même probablement se passer de la technologie à la mode…

samedi 13 septembre 2025

Apate AI, une arme contre les escrocs

CommBank
Vous souvenez-vous de Daisy, cette grand-mère virtuelle recrutée par l'opérateur téléphonique O2 dans le but de faire perdre leur temps aux escrocs en tout genre ? Partant du même principe, Apate AI propose aux entreprises de mettre en place des chatbots chargés de collecter des informations en temps réel sur les arnaques du moment.

Le fondateur de cette jeune pousse, un spécialiste aguerri de la cybersécurité, raconte dans un entretien avec Info Bank Security comment l'idée lui en est venue. Lors d'un appel indésirable pendant un repas familial, il a décidé de jouer le jeu de son interlocuteur, avec toute la naïveté d'une victime idéale, afin de faire rire ses enfants. Après quarante-quatre minutes de cette comédie, il s'est dit qu'une telle stratégie étendue à grande échelle, grâce à un système automatique, pouvait avoir de la valeur.

Opérant aussi bien à la voix que par messages écrits, l'agent déployé par Apate, propulsé à l'intelligence artificielle, bien entendu, est capable d'assumer plus de 88 000 personnalités différentes, parfaitement réalistes et adaptées au contexte culturel dans lequel il est déployé (entre autres en termes d'accent, d'humour, de vocabulaire local), de manière à convaincre les malfaiteurs qui le contactent – ou qu'il joint lui-même – qu'ils ont affaire à une personne en chair et en os unique et non à une simulation.

Un des objectifs de la jeune pousse est, naturellement, de piéger les escrocs en les entraînant dans des conversations sans fin… pendant lesquelles ils ne nuisent pas à des individus réels. Mais elle ne s'en tient pas là (elle aurait d'ailleurs du mal à créer un modèle économique ainsi). Ses outils analysent en permanence le contenu des échanges réalisés et en extraient une connaissance approfondie sur les méthodes employées, les comptes utilisés, les marques usurpées… qui intéresse ses clients.

Apate AI

Dans son pays d'origine, Apate a notamment séduit CommBank, qui exploite ses flux de données pour affiner ses mesures de défense – par exemple ses dispositifs de reconnaissance de facteurs suspects dans les paiements – et de la sorte mieux protéger ses clients. L'accès à une source aussi riche et réactive – des milliers d'interactions par jour produisant des résultats quasiment instantanés – représente un progrès colossal par rapport aux mécanismes actuels, imposant d'attendre qu'une personne ciblée fasse un signalement complet pour obtenir des détails sur chaque arnaque.

La startup se dit prête à mettre au point des scénarios ajustés selon les demandes des entreprises, en vue de leur fournir des résultats correspondant à leurs besoins particuliers. Cependant, la démarche adoptée exprimerait le maximum de son potentiel dans une logique de mutualisation entre tous les acteurs économiques, parmi lesquels les secteurs financier, des télécommunications et public sont prioritaires (en raison de leur sensibilité). Concrètement, l'ensemble des informations remontées par les chatbots seraient utiles à toutes ces organisations dans leur lutte contre la criminalité.

jeudi 11 septembre 2025

Revolut adopte le paiement par compte

Revolut
Le Royaume-Uni et – quoique avec un peu de retard – l'Europe possédant quelques années d'expérience en matière d'« open banking », le paiement instantané via le compte commence à s'y faire une place. L'adoption atteint maintenant un seuil qui conduit Revolut à l'intégrer dans sa plate-forme destinée à ses clients professionnels.

Le principe de fonctionnement n'est pas encore familier de toutes les catégories de population, mais il progresse, avec ses arguments de simplicité et de sécurité renforcée pour les règlements en ligne. Par exemple, dans l'implémentation de la jeune pousse, il suffit à l'utilisateur de cliquer sur l'option ad hoc pour être redirigé vers son application bancaire, où il lui reste à s'authentifier et valider la transaction (une capture de QR code à l'écran répliquant le mode opératoire en cas d'achat sur micro-ordinateur).

Mis en place sur la passerelle de paiement de Revolut, le système devient immédiatement actif pour tous les marchands qui l'utilisent sur leur site d'e-commerce. De la même manière qu'il apporte un surcroît de sérénité aux consommateurs, qui n'ont plus à fournir d'identifiants de carte exposés aux malversations, il offre à leurs fournisseurs une meilleure protection contre la fraude, grâce à l'obligation de connexion à l'espace bancaire, représentant normalement le summum de la sécurité.

Pourquoi une telle initiative aujourd'hui ? Même si le déploiement concerne, dans un premier temps, le Royaume-Uni et 13 pays du continent européen, la communication officielle laisse entendre que la progression des usages outre-Manche constitue le principal moteur de la démarche, sachant tout de même que l'extension dans l'UE, où existent des standards d'ouverture des fonctions de paiement (merci la DSP2 !), est relativement peu coûteuse une fois la première implémentation réalisée.

Selon plusieurs enquêtes récentes, quelques 14 millions de britanniques recourraient désormais au paiement via le compte chaque mois, pour un total d'environ 27 millions de paiements, en croissance de 80% sur un an. Et, pour ceux qui estimeraient, à juste titre, que ces valeurs relèvent de la goute d'eau dans un océan, les projections à court et moyen terme sont résolument optimistes. Je suppose que les volumes sont en voie d'atteindre un seuil qui rend le modèle économique attractif pour Revolut.

Après son enrôlement dans l'EPI et l'ajout de Wero à son catalogue pour les échanges d'argent entre particuliers, le trublion s'investit une nouvelle fois dans une stratégie centrée sur l'autonomie du vieux continent vis-à-vis des instruments de paiement quasi-monopolistique d'origine américaine. Et, avec ses millions de clients, dont une forte proportion de jeunes, il devient peut-être le premier ambassadeur du mouvement.

Revolut – Accept Payments

mercredi 10 septembre 2025

Le portefeuille disparaît avant les espèces

Link
Les débats sur la disparition plus ou moins rapide des espèces dans les transactions de la vie courante sont nombreux et les défis associés sont connus. Mais une enquête de l'opérateur de GAB britannique LINK révèle une autre dimension du sujet, à savoir l'abandon de leur portefeuille par une majorité de personnes, qui crée d'autres risques.

Les résultats ne devraient pas surprendre ceux qui regardent autour d'eux les changements de comportement dans la population. Typiquement, si près de six individus sur dix confirment qu'ils règlent au moins un achat par semaine avec des pièces et billets bien réels, ils ne sont que 48% à déclarer que leur porte-monnaie physique est un élément essentiel de leur quotidien (38% parmi les 18-24 ans) et plus de la moitié quittent fréquemment, voire toujours, leur domicile sans un tel accessoire.

Naturellement, ce sont les cartes et les téléphones qui occupent désormais la place principale dans les poches des citoyens, ce que confirment explicitement la moitié d'entre eux. Dans les détails, si, globalement, les supports mobiles inspirent de plus en plus confiance au fil des années (ils sont déjà 61% à l'admettre), les catégories plus âgées, en particulier au-delà de 65 ans, restent méfiantes vis-à-vis des seconds tandis que les jeunes tendent à délaisser les premiers (seuls 16% privilégient le plastique).

Link – Digital Payment

Or cette évolution introduits des dangers collatéraux, notamment quand des pannes frappent les infrastructures de paiement électronique. Pour le consommateur moyen, qui sort avec 20 livres en espèces (et n'en a pas plus de 10 en réserve à son domicile) et qui possède des instruments émis par une seule et unique institution, la moindre défaillance de service tourne rapidement à la catastrophe. L'incident récent du Crédit Mutuel - CIC et les réactions virulentes qu'il a engendrées illustrent combien la dépendance à sa banque a pris de l'ampleur dans l'existence de chacun.

Bien qu'elles ne soient heureusement pas toutes aussi graves – l'étude mentionne aussi le cas de la coupure d'électricité massive de ce printemps dans la péninsule ibérique – les interruptions sont plus nombreuses qu'on ne l'imagine et nécessitent des plans de remédiation. S'il faut en priorité mettre en place toutes les précautions possibles pour les éviter, il est illusoire de croire qu'elles peuvent être éradiquées. Il reste alors à encourager les consommateurs à se prémunir, par exemple en conservant toujours un minimum de cash (ce que recommande évidemment LINK… et certains gouvernements, par exemple suédois ou néerlandais) ou en diversifiant ses moyens de paiement.