Fort d'une première collaboration, entamée en 2020, dans sa filiale ukrainienne, le groupe BNP Paribas lance maintenant en Suède une offre commune avec la jeune pousse locale Dreams, et enrichit au passage son approche comportementale de l'argent centrée sur l'épargne avec une nouvelle dimension de développement durable.
À ses débuts, aux alentours de 2016, la startup proposait aux consommateurs une application exploitant une compréhension scientifique de leur psychologie afin de renforcer, par l'intermédiaire de mécanismes de stimulation et d'incitation adaptés, leurs gestes d'épargne réguliers et, de la sorte, améliorer leur bien-être financier. Depuis sa naissance, sa promesse a séduit plus de 450 000 utilisateurs, principalement parmi la jeunesse, qu'elle aide à mettre de côté l'équivalent de 140 euros par mois en moyenne.
Selon toute vraisemblance, comme souvent dans la FinTech, le choix d'une commercialisation auprès du grand public de Dreams s'est heurté à la réalité d'un équilibre économique difficile à atteindre, ce qui a d'abord entraîné la réorientation vers un modèle de distribution indirecte (B2B). Désormais, avec le support financier et logistique de BNP Paribas, la vision initiale peut reprendre le dessus, en espérant que l'intégration dans un produit bancaire plus ou moins complet permette de viser la rentabilité.
Un des premiers jalons pour la co-entreprise consistera ainsi à associer une carte de paiement à la solution, de manière à encourager les porteurs à faire plus d'économies, notamment grâce à la capacité qu'elle fournit d'intervenir en quasi temps réel dans leur vie quotidienne. Incidemment, cet ajout laisse entrevoir l'arrière-pensée de BNP Paribas de prendre pied sur le marché scandinave de la banque de détail, avec une stratégie résolument originale, à la fois par la structure mise en place et son angle d'attaque.
Car, si l'objectif d'optimisation de l'épargne reste au cœur des préoccupations de Dreams Sustainable, il s'accompagnera aussi, comme le souligne le nom de l'entité conjointe, de fonctions consacrées à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (toujours dans le cadre des dépenses courantes, bien entendu). À ce stade, il est difficile de faire la part entre la sincérité de la démarche et la seule recherche d'un effet de communication mais, quoi qu'il en soit, elle supplante toute perspective purement bancaire.
Presque 10 ans après la création de Hello Bank! dans plusieurs pays européens, BNP Paribas s'engage dans une nouvelle aventure porteuse de réinvention de ses métiers traditionnels. Naturellement, le monde a radicalement changé entre ces deux événements : aujourd'hui, la « digitalisation » a évolué d'un avantage concurrentiel à une exigence élémentaire, tandis que la différenciation se joue dorénavant sur la prise en compte des attentes des (futurs) clients, entre autres en matière de bien-être et d'action pour l'environnement. À quand une déclinaison dans ses implantations historiques ?
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