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C'est pas mon idée !

mercredi 15 janvier 2025

Au jeu avec la vie privée, tout le monde perd

Apple
À l'occasion d'une récente mésaventure avec son assistant vocal Siri, Apple a appris à ses dépens que, quelles que soient sa bonne volonté et les mesures qu'elles prend afin de conquérir et maintenir la confiance de ses clients, celle-ci est inéluctablement érodée par les pratiques moins vertueuses de la majorité des acteurs du marché.

L'histoire commence en 2019 par une petite erreur qui prend rapidement des dimensions incontrôlées : une fuite révèle que des extraits de conversations avec Siri – parfois intimes et sans que leurs auteurs aient conscience d'être écoutés et encore moins d'être enregistrés – sont transmis à des opérateurs humains afin de contrôler la qualité de fonctionnement des algorithmes de reconnaissance vocale. Les victimes estiment d'abord ne pas avoir été clairement informées de cette possibilité.

D'une certaine manière, Apple ne conteste pas cette appréciation puisque le programme de surveillance est suspendu peu après et l'entreprise promet d'instaurer des mécanismes plus transparents (effectivement mis en place depuis) permettant à l'utilisateur d'accepter explicitement et de manière proactive la transmission de ses échanges avec l'agent virtuel à des fins exclusives d'amélioration du service. Mais une fois l'emballement déclenché, un tel discours de réassurance ne pouvait pas suffire.

Un groupe de consommateurs a ainsi déposé une plainte arguant que le contenu de leurs conversations était exploité dans le but de leur soumettre des publicités ciblées. Apple a résolument réfuté ces affirmations et rien n'autorise à penser qu'il s'agisse d'un mensonge de sa part… mais elle a tout de même mis un terme aux poursuites engagées, sans reconnaître la moindre culpabilité, moyennant une compensation de 95 millions de dollars, destinée uniquement à éteindre la polémique.

Apple et Confidentialité

En réponse à ces derniers rebondissements, la marque à la pomme vient de publier un communiqué détaillant tous ses efforts en matière de protection de la vie privée et de la confidentialité des données que ses outils sont amenés à manipuler. Sans être totalement irréprochable, son historique en la matière est plus que satisfaisant et son usage comme argument marketing est légitime. Mais, comme le souligne un article de ComputerWorld, dans le monde contemporain, un rien fait basculer l'opinion.

Parce que nous sommes tous aujourd'hui habitués au web et aux AppStores infestés de services et d'applications qui abusent sans vergogne de nos données personnelles – phénomène qui empire avec le développement de l'intelligence artificielle – et parce que le moindre soupçon est instantanément amplifié et transformé en fait irréfutable, le plus petit écart peut se transformer en scandale international et mettre à bas des années de travail voués à établir une relation de confiance au long cours.

Si j'aborde ce sujet ici, c'est en raison, naturellement, de l'écho qu'il rencontre dans les institutions financières. Entre les informations extrêmement sensibles qu'elles détiennent, leurs velléités récurrentes de mettre à profit celles-ci dans de nouvelles lignes d'activité et la valeur critique pour leur survie de la confiance de leurs clients, elles sont extraordinairement exposées à ce même risque d'être accusées à tort d'abus. Il doit donc être soigneusement considéré dans chaque initiative (notamment avec l'IA) et il faut sans cesse rassurer, preuves à l'appui, afin de le réduire. Espérons toutefois que les craintes qu'il est susceptible de susciter ne handicapent pas trop l'innovation.

mardi 14 janvier 2025

Steppin combine bien-être physique et mental

Steppin
Prenez, d'un côté, les applications qui tentent de vous convaincre de faire de l'exercice régulièrement et, de l'autre, les outils qui veulent vous aider à maîtriser le temps que vous perdez sur l'écran de votre smartphone. Mélangez les deux et vous obtenez Steppin dont l'ambition est ainsi d'améliorer votre bien-être général.

Concrètement, une fois que vous avez installé son logiciel sur votre appareil et établi vos paramètres personnels, vous ne pourrez plus accéder aux applications les plus addictives, qui vous entraînent dans une spirale de consultation décérébrée sans fin, qu'à la condition préalable d'avoir effectué un certain nombre de pas, leur total déterminant même la durée de votre immersion dans le trou noir de l'internet mobile.

Naturellement, l'adoption de la solution repose exclusivement sur la volonté individuelle. Elle autorise donc chacun à fixer ses règles, plus ou moins permissives, à tous les niveaux. Il est d'abord possible de choisir les applications qui seront bloquées : réseaux sociaux pour les uns, jeux ou vidéos pour les autres, par exemple. D'autre part, l'effort nécessaire pour obtenir une minute d'accès est configuré librement.

Vous pourrez aussi décider de remettre les compteurs à zéro quotidiennement, de manière hebdomadaire ou jamais, selon vos préférences. Enfin, pour ceux qui auraient trop de difficultés à accepter le sevrage imposé (ou en cas d'urgence ?), un mécanisme permet d'outrepasser le verrouillage occasionnellement. Cependant, dans ce cas, la tricherie est enregistrée et rappelée à l'utilisateur afin de le culpabiliser (un peu).

Accueil Steppin

Il est désormais notoire que le temps d'écran des consommateurs – surtout, mais pas uniquement, chez les jeunes générations – est un important facteur de stress et de malaise, notamment lorsqu'il porte sur les médias sociaux. Steppin apporte donc un double bénéfice, pour la santé physique et mentale, en encourageant simultanément les personnes à bouger plus et à consommer moins de contenus « digitaux ».

L'idée pourrait peut-être intéresser les assureurs, en particulier ceux qui, pendant un temps (apparemment plus ou moins révolu) proposait des programmes d'incitation à la marche à pied (avec récompenses, pour les plus séduisants) et ceux qui incluent des prestations de relaxation, de yoga… Leur conviction de l'impact positif du bien-être des assurés sur leur modèle économique devrait représenter un argument de poids.

lundi 13 janvier 2025

Le Crédit Agricole s'essaie au co-investissement

Crédit Agricole
Dans le contexte actuel de tensions prolongées sur le marché de l'immobilier, rendant toujours plus difficile l'acquisition d'un premier bien, le Crédit Agricole propose désormais à ses clients une solution de co-investissement grâce à laquelle ils peuvent envisager de s'engager un peu au-dessus de leurs moyens sans risque de surendettement.

Développée par Khome, une des startups internes incubées dans le studio de la banque verte (la Fabrique), dédiée jusqu'à maintenant à l'exploitation des données au service de la gestion des risques immobiliers (à destination des acteurs institutionnels), Apport+ est mise à la disposition des caisses régionales, permettant à celles-ci d'offrir un complément de financement original aux projets de leurs clients.

En résumé, la banque, à travers sa structure foncière, propose de prendre une part – typiquement 10%, le plafond étant fixé à 20%, sans limite de budget – de la propriété concernée, inscrite dans l'acte notarial. L'acheteur est libre de revendre la résidence ou de se porter acquéreur de la fraction détenue par l'institution à tout moment, mais il devra impérativement effectuer ce choix au plus tard 10 ans après la transaction.

Dans le premier cas, 15% du montant de la cession seront rétrocédés à la banque (sans aucun autre frais ou remboursement), tandis que, avec la seconde option, le prix de rachat est fixé au standard du marché (dont l'évaluation s'appuie logiquement sur les compétences premières de Khome)… et, le cas échant, il peut être à son tour financé par la banque si les conditions habituelles d'emprunt immobilier sont réunies.

Apport+ by CA

Le dispositif est ouvert, sous le même format, à toutes les catégories de projet : résidence principale (pour abaissser le montant de l'engagement de départ, par exemple en vue de garder une réserve pour des travaux d'aménagement, ou afin de viser une plus grande surface), immobilier locatif (de manière à bénéficier d'un niveau de loyer plus élevé) ou résidence secondaire (pour une localisation plus propice…).

Cependant, après une première expérimentation au sein de la caisse Alpes-Provence, la cible privilégiée pour Apport+ sera celle des clients aisés ou des investisseurs, ce qui permet à la banque d'éviter les risques de surendettement… mais réduit singulièrement la promesse initiale de rendre l'acquisition immobilière plus accessible. Tant pis pour ceux qui auraient aimé profiter de l'aubaine pour leur premier logement à eux.

Ce dernier bémol vient hélas ternir une initiative a priori intéressante. Il ne fait guère de doutes qu'elle rencontrera son public et qu'elle a toutes les chances de s'avérer profitable pour le Crédit Agricole. En revanche, cette dernière n'aurait-elle pas oublié son slogan ? En effet, une démocratisation large de la solution, en particulier à l'intention de ceux qui soufrent de la situation du marché immobilier, aurait certainement été plus appropriée s'il était vraiment question d'agir « pour le bien de la société »…

dimanche 12 janvier 2025

Allianz se penche sur les risques émergents

Allianz
Face aux profonds changements du monde qui nous entoure – le réchauffement climatique, avec ses conséquences, n'en étant qu'un parmi d'autres – l'assurance, menacée, doit impérativement s'adapter. Dans cette perspective, Allianz France lance avec l'ENSAE (et la Fondation du Risque) une chaire consacrée aux risques émergents.

D'emblée, la compagnie reconnaît que les mutations rapides que nous connaissons aujourd'hui représentent un défi considérable pour ses métiers, à la fois en raison de l'apparition de phénomènes – par exemple météorologiques – dont la fréquence, la sévérité et la quasi-certitude remettent en cause la possibilité même d'une garantie et par leur nouveauté et leur développement fulgurant, laissant les actuaires sans le recul nécessaire au recueil des données qui permettraient de les modéliser.

Le projet de recherche pluridisciplinaire qu'elle met sur pied vise donc d'abord à tenter de pallier ces manques afin de créer des méthodes d'analyse quantitative lui procurant la capacité de comprendre et anticiper l'évolution des risques, sous toutes leurs facettes, en vue d'améliorer leur couverture. Cette approche sera notamment appliquée sur le champ des catastrophes naturelles engendrées par le bouleversement du climat, en particulier la prédiction de leur ampleur et les tendances à moyen et long terme.

Mais, parce qu'il devient de plus en plus vraisemblable que certains risques ne pourront plus être couverts à travers des méthodes traditionnelles, il ne sera pas uniquement question de l'assurabilité. Ainsi, des réflexions seront également menées sur les stratégies à déployer afin de distribuer les responsabilités (et les charges) entre les différentes parties prenantes – assureurs, réassureurs, assurés, pouvoirs publics… – selon leurs attentes et leurs comportements (qu'il faudra donc aussi étudier).

Actualité Allianz France

Pour les mêmes raisons, qui commencent donc à s'imposer, un autre axe important des travaux portera sur la prévention. Fréquemment négligée jusqu'à maintenant, celle-ci prend de la sorte une place de premier plan dans la panoplie de l'assurance, autant dans un objectif de réduction de la probabilité des sinistres que pour une meilleure maîtrise des dommages pris en charge. Pour Allianz, cet aspect constitue en outre une réponse à un immense enjeu d'inclusion. Il s'avérera en effet critique pour pouvoir proposer une protection aux personnes et entreprises sans accès à l'assurance.

Il y a quelques semaines, je partageais mon point de vue sur les inévitables ruptures qui attendent l'industrie de l'assurance dans le contexte des transformations actuelles, en soulignant combien elle devrait innover, voire se réinventer totalement, pour conserver sa raison d'être. L'initiative d'Allianz fait écho à ces préoccupations et il reste à espérer que, au-delà des recherches menées via cette chaire, les applications concrètes de leurs résultats ne tarderont pas trop à naître… car il y a une certaine urgence.

samedi 11 janvier 2025

Une IA dédiée à la banque pour RBC

RBC
Dans l'euphorie générale qui entoure l'intelligence artificielle générative et tandis que les mises en œuvre opérationnelles restent tout de même relativement rares, la canadienne RBC collabore avec le spécialiste Cohere afin de développer une plate-forme spécifiquement adaptée aux exigences et aux contraintes de l'industrie bancaire.

La solution North que vient de présenter la jeune pousse (fondée en 2019 à Toronto) est déjà focalisée sur les besoins des entreprises, prenant notamment en compte leur fréquente volonté de disposer d'une installation privée, capable de fonctionner même dans un environnement déconnecté d'internet, entraînée avec leurs propres données, sans risquer de compromettre la sécurité et la confidentialité. La version pour les banques concoctée avec RBC capitalise naturellement sur ces propriétés.

La vision portée par les deux partenaires consiste à exploiter la connaissance des particularités des métiers de la finance de l'institution afin de concevoir des modèles directement adaptés à ceux-ci, destinés à la commercialisation (et donc non réservés à l'établissement canadien). Les autres axes distinctifs de cette déclinaison sectorielle, comprennent une attention renforcée à la protection des informations sensibles et à l'explicabilité des résultats fournis, en alignement avec les principes d'IA responsable.

Notons encore que North se présente à la fois sous la forme d'un module logiciel prêt à intégrer de manière transparente dans des applications ou des processus existants et comme une plate-forme dotée d'une interface conviviale permettant à l'utilisateur de l'interroger à la manière d'un ChatGPT. Dans tous les cas, l'ensemble de ses modèles, personnalisés pour chaque client, est mis à contribution lors de chaque requête.

North

Pour RBC, comme pour les autres banques susceptibles de la suivre, la promesse de Cohere constitue une réponse attractive à certains des principaux obstacles à l'adoption sans réserve de l'IA, au-delà de ses quelques initiatives (classiques) précédentes, entre aide à la recherche d'information des conseillers et, dans la branche des marchés de capitaux, assistance à l'analyse financière. La perspective est d'autant plus importante que la réglementation pourrait à terme imposer la mise en œuvre de tels garde-fous.

RBC ne se départit d'ailleurs pas de la prudence caractéristique de son milieu. Quand Cohere met en avant la faculté de créer facilement des agents intelligents, qui piloteraient en totale autonomie les outils de l'entreprise (y compris propriétaires), elle se contente d'évoquer les usages, basiques, de recherche simplifiée d'information ou de synthèse automatique de contenus. Ces applications devraient certes contribuer à une amélioration de la productivité – probablement à une échelle modeste, toutefois – mais on est là bien loin de la révolution qu'est supposée amener la technologie !

vendredi 10 janvier 2025

EToro éclaire les investisseurs

eToro
L'engouement massif pour l'investissement qui s'est développé notamment dans le sillage de la crise sanitaire a entraîné une foule de débutants dans un univers dont ils ignoraient souvent les principes élémentaires. Face à cette situation, la plate-forme eToro introduit une série d'outils destinés à les aider à aborder les marchés sereinement.

Même si son approche « sociale » a toujours été un moyen de faciliter l'entrée des néophytes dans les arcanes de la bourse, la pléthore d'instruments aujourd'hui disponible dans les applications de la jeune pousse est à la fois intimidante pour ses nouveaux utilisateurs et, surtout, propice aux risques d'erreurs basiques et tragiques pour des personnes qui veulent simplement faire fructifier leurs économies, sans posséder ni expérience ni connaissance des fondamentaux de la finance.

L'exemple le plus trivial est celui de la diversification du portefeuille, une des premières règles à respecter impérativement afin de limiter les dangers de la volatilité. Une partie de la population ignore certainement ce précepte et ceux qui en ont entendu parler ne savent probablement pas ce qu'il recouvre exactement ni comment l'implémenter efficacement. Avec eToro, ceux-là disposeront dorénavant d'un tableau de bord spécifique sur lequel ils obtiendront directement les informations nécessaires.

Point particulièrement intéressant, il n'est pas uniquement question d'analyse passive mais également de conseils opérationnels. Ainsi, outre un aperçu de la répartition effective de leurs actifs sur toutes les dimensions importantes – catégories, secteurs, géographies, bourses – qui leur permettent d'appréhender concrètement l'adéquation de leur stratégie, ils bénéficieront aussi, s'ils le souhaitent, de recommandations pratiques, personnalisées, afin de rectifier les éventuels déséquilibres identifiés.

eToro

Une approche similaire est par ailleurs proposée sur une perspective globale des risques sous-jacents. Plus précisément, la solution met en exergue les lignes du portefeuille qui exercent l'impact le plus puissant sur son score général de risque. Et, là encore, s'il désire réduire son niveau d'exposition, l'investisseur se voit préconiser des titres présentant le moins de corrélation avec ceux qu'il détient déjà, dans l'optique, toujours, d'optimiser la distribution de son épargne, en quelques gestes.

La démarche adoptée par eToro mériterait d'inspirer tous les acteurs qui, sous couvert d'éducation financière (indispensable), se contentent de partager quelques contenus pédagogiques avec leurs clients. Tout le monde sait qu'un apprentissage reposant uniquement sur la diffusion d'informations, même dans des formats attractifs, n'a qu'une portée restreinte. Tandis que son intégration dans le contexte personnel, accompagnée de suggestions d'actions correctives, est infiniment plus percutante. Naturellement, il n'y a pas que dans l'investissement qu'une telle méthode est envisageable.

jeudi 9 janvier 2025

Une app au secours des cyclistes

MoveIMA
Si la mobilité est aujourd'hui à la mode, elle est encore très souvent focalisée sur l'automobile, malgré la popularité croissante des moyens de transport « doux », bicyclette et trottinette en tête. C'est à l'intention de ces derniers que le spécialiste de l'assistance IMA offre désormais à ses clients italiens une application d'alerte en cas d'accident.

Avec l'augmentation des usages, le nombre d'accidents est en forte progression et, faute de protection par une carrosserie ainsi que d'infrastructures routières adaptées, leurs conséquences sont souvent graves. Ainsi, selon des statistiques officielles, plus de 16 000 occurrences ont été enregistrées en 2023 en Italie, avec un taux de mortalité particulièrement élevé. Or, quand survient le pire, le délai d'intervention des secours est critique afin de limiter la sévérité des éventuelles blessures et de leurs séquelles.

C'est pour cette raison qu'IMA a développé MOVEIMA avec les concepteurs de la solution Liberty Rider. Reprenant à l'identique les principes que cette dernière met au service des motards, elle promet de détecter, grâce aux capteurs du smartphone du porteur, les incidents qui surviennent lors de ses trajets en vélo (classique ou électrique) ou en trottinette. Dès qu'une anomalie est repérée et sans réaction de la victime, après trois tentatives d'appel téléphonique, les secours sont dépêchés sur les lieux.

MoveIMA

Pour les assureurs qui promeuvent de plus en plus la couverture contre les aléas de la mobilité douce, soit à travers des contrats spécifiques soit dans un cadre plus large, l'ajout d'une option telle que MOVEIMA présente au moins autant d'intérêt que celle que beaucoup d'entre eux ont déjà intégrée pour les motards. Grâce à une prise en charge plus rapide des accidents de personne, elles peuvent espérer réduire leur incidence médicale, donc les coûts (d'hospitalisation et autres) et l'indemnisation correspondante.

Même si, en comparaison de la moto, ces moyens de transport sont majoritairement employés en zone urbaine, où le risque de se trouver isolé lors d'un accident est beaucoup plus faible, la mise en œuvre automatique d'une procédure standard éprouvée pour déclencher une intervention, sans devoir compter sur la réactivité des spectateurs présents, procure un avantage non négligeable pour l'efficacité de la démarche.

Depuis des années, les outils mobiles destinés aux automobilistes, à vocation de prévention ou d'assistance (parfois par des voies indirectes), se sont multipliés, répondant naturellement aux défis des produits d'assurance qui leur sont dédiés. Avec la transition écologique et son impact sur les comportements, il est peut-être temps, maintenant, de réfléchir à l'accompagnement proactif des adeptes des nouveaux modes de déplacement, en tenant compte de leurs enjeux spécifiques de sécurité.

mercredi 8 janvier 2025

Umi, l'assistant de bien-être familial

Umi
À l'occasion du CES, la grande messe annuelle de l'électronique grand public, Panasonic dévoilait hier Umi, un assistant universel de bien-être familial propulsé à l'intelligence artificielle (évidemment), auquel il semble pourtant manquer quelques compétences dans le domaine financier… Une opportunité à saisir alors que les besoins explosent.

Naturellement, les outils destinés à accompagner les initiatives d'amélioration personnelle, entre autres sur le plan de la forme physique ou de l'alimentation, n'ont rien de nouveau et certains d'entre eux vantent déjà leur exploitation de l'IA en vue de prodiguer des conseils adaptés aux besoins et préférences de chacun. Dans leur prolongement, la proposition de Panasonic appuie cependant sur deux axes complémentaires originaux qui démultiplient la valeur potentielle du concept.

En premier lieu, Umi met ainsi l'accent sur un aspect collectif qui est rarement abordé dans le domaine. Qu'il s'agisse de la famille à proprement parler ou, éventuellement, d'une autre typologie de groupe (par exemple de voisinage), la plate-forme vise autant au bonheur partagé qu'à la sérénité individuelle. Elle inclut donc, dans cette perspective, une logique de coaching dédiée à la communication dans le groupe, à l'organisation d'activités en commun, à l'équilibre entre temps personnel et familial…

D'autre part, l'ambition sous-jacente est de fournir une solution unique capable de prendre en charge toutes les dimensions du problème. Véritable agent virtuel omniscient, Umi est prêt à préconiser, sur demande explicite ou de manière proactive, les actions à entreprendre afin de réduire le stress de son utilisateur et l'aider à se sentir mieux dans son quotidien, quel que soit le domaine concerné. Il peut même suggérer le recours à un soutien humain pour les sujets les plus complexes ou sensibles.

Panasonic Well – Umi

Le service, qui devrait être déployé aux États-Unis en 2025, constitue une formidable source d'inspiration pour ce que pourrait être un assistant de bien-être financier. Conscient des multiples composantes de l'équation – les dépenses au jour le jour, l'endettement, les projets d'avenir… – et intégrant les contraintes de la cellule familiale, avec ses priorités, ses habitudes et ses comportements divergents, celui-ci élaborerait une stratégie cohérente, concrétisée par des recommandations régulières.

Mais cette vision ne représente qu'une étape. En effet, à terme, ces compétences d'argent devraient être intégrées au cœur du coach générique, au fonctionnement duquel elles participent directement (notamment pour la planification budgétaire des activités proposées). Il est d'ailleurs surprenant que Panasonic n'en évoque pas même l'hypothèse. Sachant que sa démarche consiste à assembler dans Umi les capacités de divers partenaires, un tel ajout n'est toutefois probablement qu'une question de temps.

Petit à petit, le bien-être s'impose comme un thème de premier plan, préoccupation croissante pour les individus et potentiel immense pour les entreprises. Ses innombrables ramifications dans toutes sortes de métiers – dont la banque et l'assurance – ajoutent certes à la difficulté d'offrir des solutions pertinentes et efficaces mais elles fournissent aussi un excellent moyen d'entrer dans une sphère de confiance pluri-disciplinaire susceptible d'ouvrir des portes sur de nouvelles opportunités.

mardi 7 janvier 2025

Les robots sont parmi nous

Serve
Un soir de décembre, à Los Angeles, un taxi autonome (Waymo) tourne à une intersection et percute un robot de livraison (Serve) qui, selon celui qui a filmé la scène, aurait traversé au feu rouge et un peu trop hésité avant de remonter sur le trottoir. Aucun dommage pour cette fois mais un tel scénario soulève des questions… d'assurance.

Bien sûr, le développement des algorithmes de pilotage automobile assisté ou automatique ont depuis quelque temps suscité des réflexions sur les couvertures appropriées aux accidents qu'ils sont susceptibles de provoquer… mais, le plus souvent, elles portent sur leur relation avec l'environnement existant et, en particulier, les autres usagers – humains – de la route. Cependant, la multiplication des objets circulant sur la voie publique sans personne aux commandes introduit des défis additionnels.

La problématique est évidemment moins critique quand aucun individu n'est impliqué mais, a contrario, elle peut rapidement prendre de l'ampleur si, comme le confirme un représentant de Waymo dans un article de TechCrunch, les véhicules n'exercent pas la même prudence extrême au voisinage de choses inanimées (ici correctement détectée) qu'en cas de détection d'une forme de vie, ce qui accroît mécaniquement le risque de collision et, au moins au premier niveau, de litiges entre entités logicielles.

Comment seront donc traitées ces péripéties ? Sur l'événement documenté, il semblerait que, après quelques instants de remise au point, les deux appareils (dont le taxi, inoccupé à ce moment-là) aient repris leur route comme si de rien n'était. Peut-être ont-ils procédé à une évaluation de leurs dégâts respectifs auparavant et, quoi qu'il en soit, toutes les données utiles sont captées et conservées, afin de permettre un diagnostic a posteriori. Cependant, aucun constat formel d'accident n'a été établi ni n'était prévu.

Robot Serve

Nul doute que si les circonstances s'avéraient graves, une alerte serait transmise aux entreprises impliquées, qui dépêcheraient alors quelqu'un sur place de manière à engager les démarches requises (déclaration de police, évacuation des robots…). Mais ne serait-il pas envisageable d'automatiser une partie de celles-ci ? Ne devrait-on pas, par exemple, mettre en place un protocole permettant aux machines d'entamer elles-mêmes un partage d'information en vue de résoudre un éventuel conflit ?

En l'état, les responsabilités seraient déterminées au cas par cas, vraisemblablement par les assureurs des entreprises, à partir des informations que ces dernières acceptent de leur fournir ou sont obligées, contractuellement, de mettre à leur disposition. Leurs experts – assistés dans ces tâches par des agents intelligents, le cas échéant – devront toutefois apprendre à exploiter ces sources pour émettre un jugement et convenir des modalités de prise en charge. Serait-il possible d'automatiser certaines étapes ?

Le monde des robots est en train de s'inventer et il se développe rapidement, entraînant toutes sortes de nouveaux challenges auxquels il faudra bien répondre à court terme. Le secteur de l'assurance figurera parmi les plus mis à contribution dans cette révolution : saura-t-il imaginer et mettre au point les solutions adaptées ?

dimanche 5 janvier 2025

Meta et paiement, l'histoire sans fin

WhatsApp
Depuis plus de 10 ans, Meta cherche à exploiter le potentiel de ses plates-formes afin de développer des applications de paiement social. Une de ses initiatives récentes les plus prometteuses, en Inde, vient tout juste de franchir [PDF] une étape décisive. Mais le rêve d'échanges transparents à l'échelle de la planète reste toujours aussi lointain…

La tentation est évidemment grande pour le géant des médias sociaux de capitaliser sur son audience de centaines de millions d'individus afin de proposer une solution de paiement universelle qui, dans ses espoirs les plus fous, deviendrait le standard incontournable des échanges d'argent entre particuliers… voire au-delà. Hélas, de ses premiers pas sur Facebook jusqu'à son aventure avortée avec sa cryptomonnaie Diem (ex-Libra), les plans se sont révélés plus difficiles à concrétiser que prévu.

À défaut, et en parallèle, Meta a engagé une approche plus pragmatique à partir de 2018, en ciblant un des marchés les plus prometteurs pour celle-ci : l'Inde avec sa population d'1,4 milliards d'habitants, dont 500 millions enregistrés sur WhatsApp, et où les moyens de paiement évoluent aujourd'hui rapidement entre tradition (des espèces) et modernité (de la « digitalisation » menée à marche forcée par le gouvernement). Cependant, là aussi, la réalité, entre autres réglementaire, impose ses contraintes.

L'agrément accordé à ce que tout le monde nomme désormais WhatsApp Pay était assorti d'une condition de déploiement par paliers. Le lancement initial était ainsi limité à 40 millions d'utilisateurs et, deux ans plus tard, quand les optimistes envisageaient une ouverture totale, le plafond n'était en fait relevé qu'à 100 millions. Ces chiffres semblent élevés – et ont certainement permis de valider le concept – mais ils constituaient un handicap. Ce n'est que le mois dernier que toute restriction était levée.

Paiements sur WhatsApp

L'histoire n'est vraisemblablement pas terminée mais les péripéties vécues jusqu'à maintenant démontrent combien l'ambition de révolutionner les paiements, même pour une des firmes les plus puissantes de la Silicon Valley, peut se révéler difficile à matérialiser, entre les délais engendrés par des obstacles en tout genre, les craintes suscitées par le pouvoir que veulent s'arroger certains acteurs de la technologie ou encore les simples difficultés pratiques à unifier un domaine fragmenté.

Voilà une éclatante confirmation de ma conviction de toujours que la menace des « GAFA » sur le secteur financier ne réside pas dans une hypothétique entrée dans le cœur de ses métiers. Une telle mission s'avère extrêmement complexe à exécuter… pour des bénéfices qui resteraient modestes. Contrairement à Meta (qui persiste, dans une certaine mesure) ou X (dont la mégalomanie de son propriétaire croit y parvenir), les autres géants de l'internet savent maintenant que la bataille se joue uniquement sur l'expérience utilisateur et ne requiert donc que de capter la relation avec le client.

samedi 4 janvier 2025

Un test anti-discrimination pour l'IA

BBVA
Avant d'investir massivement dans l'intelligence artificielle générative, les entreprises – et encore plus celles, particulièrement timorées, du secteur financier – veulent s'assurer qu'elles en maîtrisent les risques, dont ceux qu'induisent les biais sociaux. En collaboration avec IBM, BBVA investit donc dans la mise au point d'un protocole de test.

Pour être précis, les chercheurs du géant de l'informatique ont développé une première version en anglais (adaptée ensuite en japonais), tandis que ceux de la banque l'ont déclinée en espagnol, évidemment plus adaptée à ses propres besoins, en partant du constat que, l'essentiel des données ingurgitées par les modèles d'IA étant dans la langue de Shakespeare et les autres étant, à l'inverse, beaucoup moins représentées, ces dernières souffrent beaucoup plus de dérives problématiques.

L'approche retenue, qualifiée de « stress test » car elle se base sur une tentative de manipulation des résultats fournis par le système à évaluer, est finalement simple dans son principe. Elle consiste en une série de « prompts » (questions posées) contenant eux-mêmes une formulation stigmatisante (relative à un handicap, l'origine, le physique, la religion, une maladie…) destinée à orienter faussement la réponse (imposée entre oui, non et ne sait pas) et à vérifier si l'IA tombe dans le piège qui lui est ainsi tendu.

Via la combinaison d'une petite centaine de caractéristiques utilisées dans la vie courante pour dénigrer une catégorie de population (extraites de la littérature scientifique sur les discriminations) avec une quarantaine de situations hypothétiques dans lesquelles elles sont susceptibles de s'exprimer (négativement), ce sont plus de 10 000 interrogations prêtes à l'emploi qui sont générées au total, accompagnées de la réponse qui dénote effectivement un biais, afin d'automatiser l'analyse.

BBVA – Test Anti-Discrimination

Le corpus de textes construit de la sorte, comprenant les « stigmates », les situations et l'assemblage final des deux est partagé en accès libre (ici pour son incarnation en espagnol). BBVA prend soin d'affirmer qu'il ne s'agit que d'une première itération qui nécessitera des améliorations, pour lesquelles elle fait justement appel à la communauté. Elle mentionne notamment de possibles ajouts de caractères discriminants, à partir de sources européennes. En outre, elle envisage, pour ses propres usages, des variantes dédiées spécifiquement au domaine bancaire.

Les expérimentations initiales menées avec le jeu de test ont tristement confirmé que les principaux modèles du commerce – GPT en tête, bien entendu – se révèlent très sensibles aux biais sociaux qui leur sont soumis et de manière encore plus prononcée dans une langue autre que l'anglais. Pour BBVA, il semble impératif de prendre conscience de ce phénomène et de l'éliminer avant de considérer un déploiement d'applications de l'intelligence artificielle générative. Malheureusement, aucune piste systématique n'est proposée pour l'instant pour corriger les errements observés.

vendredi 3 janvier 2025

KBC adopte la solution de Doconomy

KBC
En pleine saison des bonnes résolutions de nouvel an (si elles sont aussi populaires en Belgique), Doconomy annonce une nouvelle collaboration avec KBC, dont l'application bancaire intégrera le module d'assistance à l'épargne issu de son acquisition de Dreams Technology, désormais saupoudré d'incitations écologiques.

S'inscrivant dans une démarche globale de responsabilité sociétale et environnementale (RSE), l'institution financière propose donc à ses clients – en visant plus particulièrement les jeunes de moins de 25 ans – de mettre à profit les capacités de la jeune pousse d'origine suédoise afin de les accompagner dans la réalisation de leurs projets, petits et grands, autant que possible dans le respect des enjeux de développement durable.

Le fonctionnement de la nouvelle option est, dans ses grandes lignes, relativement classique : l'utilisateur décrit le ou les objectifs qu'il se fixe – avec descriptif, photo, échéance et montant total – puis il se voit prescrire différentes méthodes d'épargne en vue de les remplir. Outre le simple versement périodique, il peut choisir, entre autres, une variante « intelligente », qui détermine une somme optimale selon l'équilibre de son budget, ou encore la cagnotte surprise automatique, différente chaque semaine. Cette variété donne à chacun la faculté de trouver le système qui lui convient.

Le principe sous-jacent est connu et confirmé par les réactions des consommateurs. Le fait d'associer chaque euro mis de côté à une cible formelle constitue un encouragement à prolonger l'effort dans la durée mais également limite la tentation de dépenser la réserve avant le terme prévu. Les rêves les plus fréquents s'étalent du plus modeste – accumuler un fonds d'urgence pour d'éventuels mauvais jours – au plus ambitieux – acquérir un bien immobilier – en passant par l'achat d'une voiture.

Doconomy

Au-delà d'une mention explicite, la communication officielle ne fournit hélas aucune précision sur la manière dont les préoccupations environnementales – qui figuraient pourtant dans l'ADN initial de Doconomy – s'invitent dans l'équation. Ne s'agit-il que d'une assimilation superficielle – à base de contenus pédagogiques, peut-être – ou bien est-elle un peu plus profonde – par exemple sous la forme de suggestions d'ajustements sur les projets (voyage sans transport aérien, voiture plus « propre »…) ?

L'autre volet – sociétal – de la RSE est heureusement mieux pris en compte, avec un dispositif qui participe au bien-être financier des consommateurs, d'autant mieux que son insertion transparente au cœur de la banque mobile le rend plus accessible et plus facile à mettre en œuvre. Naturellement, il ne s'agit que d'une des dimensions du sujet (avec les dépenses du quotidien, l'endettement et la protection) mais, au milieu d'une industrie qui le néglige dans son ensemble, c'est un début prometteur pour KBC.

jeudi 2 janvier 2025

Les subtilités du bien-être financier par l'exemple

Yomoni
Le spécialiste de l'investissement en ligne Yomoni présentait il y a quelques semaines les résultats d'une enquête sur les comportements des français et, en particulier, les tensions qu'ils ressentent entre épargne et style de vie. Voilà une excellente occasion de souligner les paramètres individuels susceptibles d'affecter le bien-être financier.

Le principal enseignement de cette étude porte sur un sujet rarement mentionné quand il est question d'argent, alors qu'il paraît crucial pour la vie quotidienne des français (et autres terriens) : la pression sociale. Ils sont en effet plus de 7 sur 10 à avouer qu'ils dépensent au-dessus de leurs moyens (31% occasionnellement et 42% souvent) afin d'aligner leur niveau de vie sur celui de leurs proches. Et si une minorité l'accepte avec plaisir, ce sentiment d'obligation génère du stress chez 56% d'entre eux.

Le phénomène a (évidemment) de profondes conséquences sur la situation financière des intéressés, surtout quand, pour la moitié de ces derniers, il affecte plus de 10% de leur budget, voire plus de 30% ( dans 15% des cas) ! Le découvert bancaire constitue la première manifestation de la dérive, chez près de 9 personnes sur 10, jusqu'à devenir une règle permanente chez 21% des victimes de la contrainte d'image, qui sont dans le rouge tous les mois (un autre quart l'étant en moyenne une fois par trimestre).

Le paysage est presque aussi contrasté dans le registre de l'épargne. Ainsi, 16% des répondants déclarent ouvertement ne se préoccuper que de leur existence au jour le jour et 19% supplémentaires sont tentés d'adopter une telle attitude, les jeunes générations étant naturellement surreprésentées dans ces deux catégories. Et parmi ceux qui ne mettent rien de côté, presque 3 sur 10 en font un choix explicite, tandis que seulement 42% se disent limités par leur revenus (le reste n'y pense simplement pas).

Yomoni – Épargne ou Style de Vie ?

Que nous apprennent donc ces grandes tendances ? D'abord que les individus expriment des états d'esprit très disparates vis-à-vis de l'argent, entre ceux qui se laissent influencer par leur cercle social et ceux qui s'en moquent, ceux qui s'inquiètent de trop dépenser et les insouciants, ceux qui pensent à préparer leur avenir et ceux qui vivent uniquement le moment présent… Face à une telle diversité, il est impossible de proposer un modèle d'accompagnement uniforme vers le bien-être financier.

Pour les uns, il faudra concocter un programme destiné à rassurer – sur la capacité à surmonter les difficultés, à anticiper les accidents de la vie, à réaliser les projets à moyen et long terme… Pour les autres, le défi consistera plutôt à faire prendre conscience des risques pris et de l'importance de penser à demain… Ce sont de la sorte, une multitude d'approches différentes qu'il est nécessaire d'envisager, de concevoir, de mettre en œuvre et de proposer à chacun selon son profil, une fois ceui-ci établi.

Au-delà de la vente de produits bancaires ou d'assurance et de la maîtrise des risques, par exemple de surendettement, l'enjeu est de fournir à chaque client, quels que soient son contexte et ses préférences, les moyens de profiter de la vie sereinement en exploitant au mieux les solutions financières disponibles afin de satisfaire ses besoins et ses envies, y compris ceux qui ne seraient pas immédiatement apparents. C'est un gage de confiance et de fidélité qui dépasse tout ce que le marketing peut inventer.

mercredi 1 janvier 2025

Le grand défi de 2025

2025
Près d'un an et demi après la présentation du texte sur l'accès aux données financières (FiDA) concocté par la Commission Européenne, sa validation par le Conseil de l'UE au début du mois de décembre ouvre la voie à sa ratification prochaine au Parlement. Et le compte à rebours pour sa mise en œuvre effective sera alors déclenché.

Si l'annonce initiale avait suscité une large indifférence que je soulignais au tournant de 2024, le franchissement d'une étape supplémentaire dans le processus législatif a fini par réveiller les principales intéressées (par exemple le Crédit Mutuel), qui, sans surprise, se rebellent contre les nouvelles exigences susceptibles de peser sur leurs activités. Il paraît toutefois peu probable que cette vague de protestations pèsent sérieusement sur le vote final, auquel il va donc falloir se préparer sans tarder.

En effet, si la loi est adoptée dans les prochains mois et s'il devait se confirmer que son entrée en application interviendra dans les 18 mois – et même en intégrant quelques retards inévitables –, l'ampleur du chantier qu'elle représente imposera à la plupart des acteurs concernés de le lancer dans le courant de l'année. L'expérience précédente avec les données de paiement – dans le cadre de la DSP2 – peut en cela servir de référence, y compris en tenant compte des leçons apprises à cette occasion.

Pour se faire une idée de la complexité, il faudra, dans chaque ligne métier – dont celles qui n'ont aujourd'hui que peu de recul sur la mise en place d'interfaces publiques (API) sur leurs systèmes (dans l'assurance, par exemple) – identifier les données à partager, les mettre en forme afin de les aligner sur les spécifications réglementaires, déployer les moyens de leur ouverture sécurisée et leur administration, implémenter les mécanismes d'autorisation d'accès (qui restent toujours sous le contrôle du client)…

Réaliser un tel programme d'ici la fin 2026 (en prenant un peu de marge) sera impossible si les études ad hoc ne sont pas entamées rapidement, en particulier sur les possibilités et les modalités d'accès (en interne) aux sources d'information nécessaires, qui risquent de constituer le premier obstacle à surmonter dans un certain nombre de métiers (je pense entre autres à la gestion d'actifs). À défaut, les retardataires pourraient s'exposer à des sanctions… mais ce ne sera peut-être pas le plus grave.

Car, en filigrane, se profile la question des usages. La banque ouverte de première génération n'a certes guère tenu ses promesses de ce point de vue. Cependant, avec sa couverture étendue, exhaustive, et sa formalisation avancée (notamment sur les contrats d'interface), la finance ouverte qu'esquisse désormais FiDA pourrait créer de véritables opportunités de nouveaux produits et services, que les organisations les plus avancées seront en meilleure position de saisir. L'enjeu concurrentiel n'est pas négligeable !

Voilà pourquoi, entre pression réglementaire et catalyse de l'innovation, je pense que la FiDA devrait figurer au sommet des priorités du secteur financier européen en 2025.

Annonce de la Commission Européenne

JE VOUS SOUHAITE UNE EXCELLENTE ANNÉE 2025 !