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C'est pas mon idée !

mercredi 1 janvier 2025

Le grand défi de 2025

2025
Près d'un an et demi après la présentation du texte sur l'accès aux données financières (FiDA) concocté par la Commission Européenne, sa validation par le Conseil de l'UE au début du mois de décembre ouvre la voie à sa ratification prochaine au Parlement. Et le compte à rebours pour sa mise en œuvre effective sera alors déclenché.

Si l'annonce initiale avait suscité une large indifférence que je soulignais au tournant de 2024, le franchissement d'une étape supplémentaire dans le processus législatif a fini par réveiller les principales intéressées (par exemple le Crédit Mutuel), qui, sans surprise, se rebellent contre les nouvelles exigences susceptibles de peser sur leurs activités. Il paraît toutefois peu probable que cette vague de protestations pèsent sérieusement sur le vote final, auquel il va donc falloir se préparer sans tarder.

En effet, si la loi est adoptée dans les prochains mois et s'il devait se confirmer que son entrée en application interviendra dans les 18 mois – et même en intégrant quelques retards inévitables –, l'ampleur du chantier qu'elle représente imposera à la plupart des acteurs concernés de le lancer dans le courant de l'année. L'expérience précédente avec les données de paiement – dans le cadre de la DSP2 – peut en cela servir de référence, y compris en tenant compte des leçons apprises à cette occasion.

Pour se faire une idée de la complexité, il faudra, dans chaque ligne métier – dont celles qui n'ont aujourd'hui que peu de recul sur la mise en place d'interfaces publiques (API) sur leurs systèmes (dans l'assurance, par exemple) – identifier les données à partager, les mettre en forme afin de les aligner sur les spécifications réglementaires, déployer les moyens de leur ouverture sécurisée et leur administration, implémenter les mécanismes d'autorisation d'accès (qui restent toujours sous le contrôle du client)…

Réaliser un tel programme d'ici la fin 2026 (en prenant un peu de marge) sera impossible si les études ad hoc ne sont pas entamées rapidement, en particulier sur les possibilités et les modalités d'accès (en interne) aux sources d'information nécessaires, qui risquent de constituer le premier obstacle à surmonter dans un certain nombre de métiers (je pense entre autres à la gestion d'actifs). À défaut, les retardataires pourraient s'exposer à des sanctions… mais ce ne sera peut-être pas le plus grave.

Car, en filigrane, se profile la question des usages. La banque ouverte de première génération n'a certes guère tenu ses promesses de ce point de vue. Cependant, avec sa couverture étendue, exhaustive, et sa formalisation avancée (notamment sur les contrats d'interface), la finance ouverte qu'esquisse désormais FiDA pourrait créer de véritables opportunités de nouveaux produits et services, que les organisations les plus avancées seront en meilleure position de saisir. L'enjeu concurrentiel n'est pas négligeable !

Voilà pourquoi, entre pression réglementaire et catalyse de l'innovation, je pense que la FiDA devrait figurer au sommet des priorités du secteur financier européen en 2025.

Annonce de la Commission Européenne

JE VOUS SOUHAITE UNE EXCELLENTE ANNÉE 2025 !

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