Le besoin de rénover en profondeur les cœurs de systèmes informatiques commence à se faire sentir dans les institutions financières du monde entier. Mais nulle part comme en Australie la tendance n'a encore pris autant d'ampleur. Un article de la revue American Banker sur le chantier en cours à la National Australia Bank (NAB) permet d'en tirer quelques enseignements utiles.
A l'instar de ses consœurs locales (j'ai déjà eu l'occasion d'écrire sur le cas de CommBank), le projet "NextGen" de NAB – qui fait partie d'un programme de transformation plus large, impliquant aussi le réseau d'agences, les centres d'appel, les médias sociaux... – a été lancé il y a quelques années (en 2009), déclenché par le constat du rythme accéléré d'évolution des technologies et des attentes des clients, auquel le système existant devenait incapable de faire face.
Et, comme dans la plupart des initiatives similaires, NAB a fait le choix d'une solution du marché (en l'occurrence il s'agit d'Oracle Banking que le géant du logiciel vient de lancer), abandonnant donc une longue tradition de développement spécifique interne (commune, hélas, à toutes les banques que je connais !). Les arguments évoqués pour justifier cette orientation sont simples : les progiciels actuels ont atteint une excellente maturité et offrent une trajectoire d'évolution (à long terme) claire et cohérente.
Cependant, la stratégie de NAB comprend également ses particularités. La première d'entre elles est son approche du déploiement du nouveau système, qui constitue évidemment un défi majeur de ce type de chantier. Ainsi, c'est UBank, sa filiale de banque exclusivement en ligne, qui a servi de cobaye pour valider l'implémentation. Un choix triplement intelligent, parce qu'il concerne une population limitée de clients (300 000, tout de même), potentiellement plus compréhensifs à des dysfonctionnements informatiques éventuels ou à des ajustements nécessaires et aussi plus réceptifs aux innovations qui deviennent possibles avec cette rénovation.
Autre originalité, dans l'infrastructure cette fois : la banque adopte le "cloud computing" pour héberger ses applications en rationalisant au maximum ses investissements. Mais le modèle retenu n'est pas tout à fait classique, puisque, bien que basé sur l'offre d'infrastructure à la demande d'IBM, tout est installé dans les centres de production de NAB. A la clé, tous les bénéfices de flexibilité d'un nuage public (y compris une facturation à l'usage) sans les inquiétudes et risques associés (notamment en termes de sécurité).
Dernier impact notable du chantier, l'organisation a été revue. La disparition du poste de CIO ("Chief Information Officer", ce qui correspondrait à peu près à un "DSI Groupe" en France) peut paraître anecdotique mais la nomination, à sa place, d'un "directeur général de la transformation d'entreprise" est certainement plus significative, reconnaissant implicitement (et concrètement, à travers sa responsabilité dans l'architecture d'entreprise, par exemple) le rôle de l'informatique dans l'ensemble des métiers de la banque.
Ecrivant ces lignes le 31 décembre 2012, cette démonstration d'une transformation réussie (jusqu'à maintenant) m'incite à proposer aux banquiers de s'en inspirer pour prendre au moins une résolution ambitieuse pour 2013 : lancer les réflexions, sinon les projets, en vue de remplacer leurs systèmes obsolètes.
A l'instar de ses consœurs locales (j'ai déjà eu l'occasion d'écrire sur le cas de CommBank), le projet "NextGen" de NAB – qui fait partie d'un programme de transformation plus large, impliquant aussi le réseau d'agences, les centres d'appel, les médias sociaux... – a été lancé il y a quelques années (en 2009), déclenché par le constat du rythme accéléré d'évolution des technologies et des attentes des clients, auquel le système existant devenait incapable de faire face.
Et, comme dans la plupart des initiatives similaires, NAB a fait le choix d'une solution du marché (en l'occurrence il s'agit d'Oracle Banking que le géant du logiciel vient de lancer), abandonnant donc une longue tradition de développement spécifique interne (commune, hélas, à toutes les banques que je connais !). Les arguments évoqués pour justifier cette orientation sont simples : les progiciels actuels ont atteint une excellente maturité et offrent une trajectoire d'évolution (à long terme) claire et cohérente.
Cependant, la stratégie de NAB comprend également ses particularités. La première d'entre elles est son approche du déploiement du nouveau système, qui constitue évidemment un défi majeur de ce type de chantier. Ainsi, c'est UBank, sa filiale de banque exclusivement en ligne, qui a servi de cobaye pour valider l'implémentation. Un choix triplement intelligent, parce qu'il concerne une population limitée de clients (300 000, tout de même), potentiellement plus compréhensifs à des dysfonctionnements informatiques éventuels ou à des ajustements nécessaires et aussi plus réceptifs aux innovations qui deviennent possibles avec cette rénovation.
Autre originalité, dans l'infrastructure cette fois : la banque adopte le "cloud computing" pour héberger ses applications en rationalisant au maximum ses investissements. Mais le modèle retenu n'est pas tout à fait classique, puisque, bien que basé sur l'offre d'infrastructure à la demande d'IBM, tout est installé dans les centres de production de NAB. A la clé, tous les bénéfices de flexibilité d'un nuage public (y compris une facturation à l'usage) sans les inquiétudes et risques associés (notamment en termes de sécurité).
Dernier impact notable du chantier, l'organisation a été revue. La disparition du poste de CIO ("Chief Information Officer", ce qui correspondrait à peu près à un "DSI Groupe" en France) peut paraître anecdotique mais la nomination, à sa place, d'un "directeur général de la transformation d'entreprise" est certainement plus significative, reconnaissant implicitement (et concrètement, à travers sa responsabilité dans l'architecture d'entreprise, par exemple) le rôle de l'informatique dans l'ensemble des métiers de la banque.
Ecrivant ces lignes le 31 décembre 2012, cette démonstration d'une transformation réussie (jusqu'à maintenant) m'incite à proposer aux banquiers de s'en inspirer pour prendre au moins une résolution ambitieuse pour 2013 : lancer les réflexions, sinon les projets, en vue de remplacer leurs systèmes obsolètes.