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C'est pas mon idée !

jeudi 31 mars 2011

Crédit Agricole : comparez votre profil d'épargnant avec celui de vos pairs

Crédit Agricole - Diagnostic Epargne
En attendant l'éclosion de Tookam attendue pour demain (1er avril, espérons que le drôle d'oiseau ne se transforme pas en poisson), signalons une autre initiative récente du Crédit Agricole Pyrénées Gascogne, décidément très actif, présentée par son directeur général, Jean Philippe, sur son blog.

Le mini-site "Diagnostic Epargne" se présente comme un outil, simple, accessible et un brin ludique, de diagnostic et de conseils pour se constituer une épargne "raisonnée". Là où le banquier lambda va vous proposer des produits auxquels vous ne comprenez rien (lui non plus, d'ailleurs, parfois), ce nouveau service aborde le sujet de manière didactique, en réduisant le sujet (complexe) à 4 grandes catégories.

Son utilisation est aussi à la portée de tous : vous donnez quelques informations sur votre situation de famille, votre capacité d'épargne mensuelle, la répartition de vos économies actuelles et le tour est joué. Vous obtenez une proposition de profil d'épargne qui convient à votre situation, sous forme graphique (similaire à l'image ci-dessous), et une série de conseils avisés, sur chacun des 4 domaines retenus.

Le plus intéressant est cependant la deuxième étape du processus, dans laquelle la répartition de votre épargne est mise en regard de la moyenne de celles des autres clients de la banque au profil comparable au votre (déterminé par l'âge, la situation familiale et la capacité d'épargne).

Crédit Agricole - Diagnostic Epargne

On voit donc là une (première ?) application de l'idée que je développe souvent ici, du potentiel de valeur que représentent les gisements de données que la banque détient sur ses clients. Naturellement, le comportement "moyen" des consommateurs ne tient pas lieu de conseil (celui-ci est délivré dans l'étape suivante, dont les résultats sont très différents) mais qui n'a jamais eu envie de se comparer aux autres ? Pour cette seule raison, cette petite fonction aura certainement du succès auprès de ses utilisateurs.

Et espérons voir de nouvelles idées (utiles) suivre la même direction...

Les pratiques de développement menacent la sécurité des données

Vol de données
Quand j'étais jeune développeur débutant (dans une banque française), la sécurité n'était pas encore une préoccupation majeure. A l'époque, nous avions tous accès aux applications de production, donc aux données qu'elles géraient. Un quart de siècle plus tard, la prise de conscience des risques a mis un terme à ces mauvaises habitudes et les données (en particuliers celles concernant les clients) sont désormais bien protégées.

En êtes-vous bien certain ? Une enquête, commanditée par Informatica (qui n'est, bien entendu, pas neutre dans le débat), auprès de plus de 400 professionnels "seniors" de l'informatique dans les services financiers (au Royaume-Uni) semble montrer que les pratiques de développement en vigueur comportent toujours de graves lacunes en matière de sécurité.

Selon cette étude, 85% des personnes interrogées utilisent des données réelles, issues des environnements de production, dans leurs projets informatiques, pour le développement et (surtout, peut-on supposer) pour les tests. De plus, dans la moitié des cas, ces fonctions sont externalisées. Jusque-là rien de très surprenant : la qualitifcation des logiciels requiert "naturellement" des cas d'utilisation réels pour identifier (et corriger) les anomalies et il est souvent irréaliste de vouloir créer de toutes pièces des jeux de données pertinents.

Le plus grave est surtout que 43% des répondants déclarent ne prendre aucune mesure particulière pour protéger les informations utilisées dans ce contexte ! Les politiques de protection des données deviennent beaucoup plus lâches dans les équipes projet des DSI, dans la plupart des cas par absence d'une responsabilité clairement identifiée. Suivant la même logique, parmi les 38% de répondants utilisant des ressources dans le cloud pour les développements, près de la moitié ne se préoccupent pas de la sécurisation de la solution retenue. Un comble quand on entend régulièrement les réticences des entreprises à adopter le cloud computing par crainte pour la confidentialité de leurs données !

Ce ne sont pourtant pas les solutions qui manquent. Par exemple, en ce qui concerne la gestion des informations "client", les technologies d'anonymisation ou de "masquage" des données sont maintenant éprouvées et deviennent relativement faciles à mettre en oeuvre (elles arrivent même dans les environnements de production).

Je dois avouer être un peu sceptique sur les chiffres rapportés par Informatica, la méthodologie de l'enquête n'étant pas précisée. Mais je suis tout de même persuadé que le risque qu'elle souligne reste réel et qu'il mérite bien un (r)appel à la vigilance...

[Tech] Platform Computing apprivoise les "big data"

Platform Computing
Dans tous les secteurs, les volumes de données numériques explosent, tout comme les besoins d'exploiter celles-ci, notamment dans les outils décisionnels des entreprises, dont les utilisateurs attendent des résultats toujours plus précis et plus pertinents, plus rapidement. Aujourd'hui, les technologies traditionnelles atteignent leurs limites et il faut se tourner vers de nouvelles solutions pour faire face aux défis du traitement de l'information de masse.

Parmi ces approches émergentes, communément rassemblées sous le concept de "Big Data", le projet Hadoop de la fondation Apache figure en bonne position. Inspiré par les travaux de Google sur MapReduce (utilisé pour gérer les gigantesques index de son moteur de recherche), il propose un jeu de composants destiné à gérer les volumes importants d'informations, de leur stockage à leur utilisation par les applications, en adoptant un modèle distribué (sur des centaines ou des milliers de machines) des traitements et des données.

Avec la popularisation croissante de cette plate-forme, Platform Computing, spécialiste de la gestion de "grilles" de calcul, annonce, fort logiquement, que ses solutions d'entreprise vont dorénavant intégrer la technologie Hadoop MapReduce, qui est justement le composant du projet Apache dédié au traitement des données distribuées. Un des avantages de cette intégration est, pour les clients de l'éditeur, de disposer d'une implémentation robuste et complète, en particulier du point de vue des outils d'administration.

Mais ce qui retient mon attention dans cette annonce, c'est la position particulière de Platform Computing dans la banque (notamment la banque d'investissement). En effet, ses produits sont largement adoptés dans de nombreux établissements, pour les calculs de risques, de prix, de valorisations... Cette présence va donner une visibilité particulière au projet Hadoop dans ces mêmes organisations, qui pourrait en stimuler l'utilisation, alors que les institutions financières restent encore très timides vis-à-vis de la tendance "Big Data".

PFM et personnalisation pour les services en ligne des petites banques US

Jack Henry & Associates
Jack Henry & Associates, fournisseurs de progiciels pour credit unions et autres petits établissements bancaires (avec plus de 11 000 clients), annonce une nouvelle version de son offre de banque en ligne, NetTeller, qui positionne d'emblée celle-ci parmi les plus ambitieuses du moment.

Tout d'abord, le service intègre dorénavant, dans un onglet dédié, la solution de PFM (Personal Finance Management - gestion de finances personnelles) de l'éditeur, OurCashFlow. Celle-ci est le résultat d'un partenariat avec la jeune société Lodo Software, remarquée lors du récent FinovateEurope 2011. Au menu, les fonctions classiques du genre : aggrégation de comptes (multi-banques), catégorisation des transactions, tableaux de bord, suivi de budget et d'objectifs, alertes personnalisées...

L'autre innovation apportée par l'éditeur, baptisée "My NetTeller", propose aux utilisateurs finaux de configurer eux-mêmes leur environnement de banque en ligne, pour un accès immédiat aux services qu'ils utilisent le plus souvent. La personnalisation des pages est simple à réaliser : le client sélectionne les widgets qui l'intéressent dans la palette mise à sa disposition (virement, paiement de facture, téléchargement des écritures...) et les positionne sur son "tableau de bord".

Si on ajoute à ces nouveautés la future introduction des solutions de gestion de factures de BillShrink, esquissée par l'annonce d'un partenariat entre les deux éditeurs, les banques clientes de Jack Henry & Associates peuvent se réjouir. En effet, le dynamisme de leur fournisseur leur donne accès à des fonctions innovantes qui les placent rapidement en bonne position face à leurs "grandes" concurrentes, au moins sur le secteur de la richesse des services en ligne.

mercredi 30 mars 2011

Nouvelles applications iPad pour BNP Paribas & Société Générale

iPad
Après la banque privée et la banque de détail, c'est la banque d'investissement qui s'intéresse maintenant sérieusement aux applications pour l'iPad d'Apple. Ainsi, à quelques heures d'intervalles, les branches CIB (Corporate and Investment Banking) de BNP Paribas et Société Générale[lien PDF] ont dévoilé leurs dernières réalisations.

Société Générale
SG Research, publiée par le département Cross Asset Research de la Société Générale, offre "simplement" à ses clients institutionnels un accès mobile à l'ensemble de ses publications, notes et autres documents de recherche et d'analyse sur tous les secteurs et classes d'actifs.

Seule touche d'originalité, l'application permet aux utilisateurs de télécharger les documents sur leur appareil, pour une consultation confortable même en l'absence de connexion (rapide) au réseau.

BNP Paribas
MobileMarkets, distribuée par la division britannique de BNP Paribas, est le pendant mobile de son portail internet GlobalMarkets et a une ambition un peu plus large, sur la même cible. Outre la consultation des publications de la banque, elle propose aussi de suivre les indicateurs de marchés et donne accès aux applications de trading et de "post-trade".

L'option de téléchargement local des documents est également présente mais la vraie particularité de mobileMarkets réside dans ses capacités de personnalisation. Le client est en effet invité à "créer" ses propres écrans en assemblant à sa convenance les 28 widgets disponibles (d'autres sont à venir), qui lui permettront ainsi d'accéder plus simplement et plus rapidement à l'information la plus utile pour son métier.

Avec ces annonces, l'utilisation de la tablette d'Apple pour la consultation de documents s'affirme comme une tendance forte dans la banque. Si les applications restent encore proches d'une simple "publication életronique", il est intéressant de noter l'introduction progressive de nouvelles options qui finiront par rendre ce cas d'usage unique et différenciant par rapport aux solutions existantes, imprimées ou en ligne.

OCBC sur Android, paiement de facture via code barre

OCBC
Sur les talons de la Danske Bank, la singapourienne OCBC ("Oversea Chinese Banking Corportation") lance[lien PDF] une application de banque mobile intégrant une fonction de paiement de facture par capture photo. A la différence de la danoise, celle-ci est proposée pour les téléphone équipés du système Android et utilise un code barre pour extraire les éléments de la facture.

Selon la banque, le paiement des factures est une des trois fonctions les plus utilisées sur les services en ligne qu'elle offre à ses clients. Il était donc logique pour elle de concentrer ses efforts sur cette option dans le développement de sa nouvelle application pour Android.

Son fonctionnement est sans fioritures : après identification et sélection de la rubrique ad hoc, l'utilisateur prend une photo du code barre apparaissant sur la facture, grâce auquel les détails de celle-ci sont automatiquement alimentés dans le logiciel. Il ne reste alors qu'à valider le paiement. Pour plus de confort, il est également possible d'enregistrer les informations bancaires du fournisseur pour une réutilisation ultérieure.

La fonction de "scan and pay" ne peut, pour l'instant, être utilisée qu'avec une poignée de facturiers (trois opérateurs mobiles et un fournisseur d'électricité), la banque promettant que cette liste s'allongera progressivement.

Cette restriction tend à indiquer que, contrairement à la situation des pays nordiques (plus favorable à l'expérience de Danske Bank), le code barre n'est pas un standard pré-existant et qu'il doit être d'abord implémenté par les émetteurs pour pouvoir profiter de l'application mobile. On peut donc supposer que ce pré-requis ne constitue pas un obstacle majeur et que la pression combinée d'une des banques les plus importantes de Singapour et de la concurrence va probablement pousser vers une généralisation rapide.

N'y aurait-il pas une banque en France capable de stimuler un développement similaire ?

Petite dédicace à Denis Vacher (Insiden) qui avait "imaginé" cette application en octobre dernier ;-)

mardi 29 mars 2011

Chez Suncorp, les PC personnels sont les bienvenus !

Suncorp
Les initiatives "BYOPC" ("Bring Your Own PC" - "amenez votre propre PC") sont dans l'air du temps et quelques entreprises technologiques (par exemple Citrix ou IBM) se sont lancées depuis plusieurs mois. Malgré quelques timides expérimentations, les institutions financières, pour leur part, sont jusqu'à maintenant restées très frileuses sur le sujet.

Suncorp, une de plus importantes banques et compagnies d'assurance australiennes, devient donc, à ma connaissance, la première à généraliser cette pratique à l'ensemble de ses effectifs. Dès le mois d'août prochain, quand les infrastructures seront en place, tous les collaborateurs seront invités à apporter leur propre matériel, quel qu'il soit (tablette, PC…, sous Windows, MacOS, Linux…), et l'utiliser pour leur travail.

Si le renouvellement du parc de quelques 20 000 PCs de l'entreprise n'est plus d'actualité avec cette nouvelle approche, les employés qui le souhaitent pourront tout de même continuer à bénéficier d'un PC fourni par leur employeur. Ce qui sera certainement nécessaire car il n'est pas prévu, à ce stade, de subvention pour l'achat d'un appareil personnel, contrairement à une pratique assez répandue.

Le représentant de Suncorp cité par l'article de The Australian balaye en quelques mots les craintes (habituelles) pour la sécurité des applications et des données sensibles manipulées dans le secteur de la finance. Il considère en effet que l'environnement de travail, fourni sous forme d'une "machine virtuelle" authentifiée et signée (le socle technique s'appuie sur une combinaison de solutions Citrix et libres), est au moins aussi sécurisé qu'un PC d'entreprise.

Et il ne manque pas de souligner que l'objectif pour l'employeur est de laisser les utilisateurs libres de choisir le matériel qui leur convient le mieux, avec lequel ils seront les plus productifs, augmentant leur satisfaction et, par voie de conséquence, le taux de rétention des collaborateurs. Le volet financier de l'opération, qui n'est pas détaillé, n'entre probablement pas en ligne de compte, au moins dans un premier temps, en raison des investissements consentis pour la mise en place de l'infrastructure nécessaire.

Suncorp n'en est pas à sa première initiative dans la diversification des matériels supportés et elle a bien pris conscience de l'évolution des attentes de ses employés. Ainsi, depuis déjà quelques temps, la politique d'équipement mobile a ouvert le choix à l'iPhone, qui représente maintenant un parc de 1250 appareils (pour 600 BlackBerrys).

L'objectif de Suncorp n'est pas si anodin qu'il pourrait paraître (ni hypocrite, par rapport aux réductions de coûts potentielles) : attirer et retenir les meilleurs talents (en particulier chez les jeunes) est un art difficile et plusieurs études montrent un réel attrait pour cette possibilité de choisir son équipement informatique. Les entreprises qui l'auront compris (et appliqué) avant les autres auront un avantage concurrentiel indéniable pour leurs recrutements

3 startups des antipodes

Startmate
A l'occasion de leur visite dans la Silicon Valley, TechCrunch nous parle des 5 premières jeunes sociétés participant au programme d'incubation australien Startmate, dont les solutions innovantes intéresseront les entreprises du monde entier. Arrêtons-nous sur 3 d'entre elles.


Comme je le rappelais dans un précédent article, malgré le buzz qui entoure les médias sociaux, les consommateurs, dans leur immense majorité, utilisent les canaux traditionnels pour contacter leurs "fournisseurs" et soumettre leurs plaintes et autres demandes. Parmi ces moyens, la messagerie électronique figure en bonne place : 10 milliards de mails seraient envoyés chaque année dans ce but. Chorus veut rendre plus efficace le traitement de ce flux de messages, avec l'objectif ultime d'améliorer le service aux clients.

Pour ce faire, le service de Chorus examine en temps réel les mails reçus et, grâce à une fonction d'"analyse de sentiments", détermine leur objet et l'état d'esprit de leur expéditeur. Ils sont ensuite catégorisés et triés dans la boîte de réception du destinataire, qui va ainsi pouvoir répondre en priorité aux clients les plus furieux, susceptibles des réactions les plus dangereuses pour la réputation de l'entreprise (notamment sur les réseaux sociaux !). L'ensemble est complété de tableaux de bord qui permettent de suivre l'évolution dans le temps du niveau de satisfaction des clients, à travers leurs messages.


Pour Noosbox, c'est encore la messagerie électronique qui est au coeur de son produit. Celui-ci est un add-on pour GMail, disponible dans la Google Apps MarketPlace, qui propose à chaque utilisateur de partager avec ses collègues, en un clic, les échanges enregistrés dans sa boîte de réception.

En dépit des bienfaits des outils collaboratifs (dont les Google Apps), largement déployés dans toutes les organisations, le mail reste l'outil de communication numéro 1, avec ses inconvénients : échanges individuels qui pourraient intéresser le groupe, discussions parallèles redondantes et incohérentes, multiplications des destinataires en "copies carbone", absence d'historique pour un nouvel arrivant... autant de situations que la solution de Noosbox peut gérer élégamment. Avec un peu d'optimisme, on rêvera même qu'elle stimule les réflexes collaboratifs de ses utilisateurs !


La dernière startup de ce panorama s'adresse un public plus ciblé, celui des équipes en charge (ou simplement impliqués dans) des projets d'applications web. Ceux qui font partie de cette population connaissent certainement les difficultés rencontrées dans la gestion des anomalies. Même lorsque des outils spécialisés sont mis en place, le dialogue entre les développeurs et les testeurs (au sens large, il peut même s'agir d'utilisateurs) est souvent difficile, engendrant de multiples échanges d'information et, parfois, des incompréhensions, faute de précision et de clarté dans les descriptions de problèmes.

BugHerd aide à résoudre ces difficultés en intégrant la gestion et le suivi des anomalies directement dans le contexte de l'application. Il s'agit en effet d'un module intégré dans le navigateur qui permet aux testeurs de sélectionner visuellement l'élément incriminé, fournir une description du problème, lui attribuer un niveau de gravité et assigner sa résolution à un membre de l'équipe de développement. Celui-ci va alors retrouver, avec le même outil, la liste des anomalies enregistrées, toujours présentées dans l'interface graphique de l'application.

BugHerd est distribué gratuitement jusqu'au 30 mai, n'hésitez pas à le tester !

lundi 28 mars 2011

Westpac invente « l'épargne d'impulsion » sur iPhone

Westpac Impulse Saver
Dans la lignée des applications mobiles originales développées par des banques, Impulse Saver (pour iPhone) de la néo-zélandaise Westpac obtient une place d'honneur. Elle tire son origine du constat que les consommateurs dépensent en moyenne (nationale) plus de 16 millions de dollars par jour en achats d'impulsion : pourquoi alors ne pas développer l'épargne d'impulsion ?

Après une première étape d'inscription (plus complexe qu'il ne semblerait réellement nécessaire), l'utilisation de l'application devient extrêmement simple puisque son interface est uniquement composée d'un énorme bouton "Save" ("Epargne"). Un appui sur celui-ci déclenche un virement immédiat sur le compte d'épargne de l'utilisateur, du montant qu'il a configuré initialement (entre 2 et 50 dollars). Chaque fois qu'il s'apprête à réaliser une petite dépense impulsive, le client peut ainsi choisir à la place d'alimenter ses économies d'un seul geste et, à terme, réaliser ses grands projets plus rapidement.

"Impulse Saver" est un nouvel exemple d'application s'écartant des traditionnels services bancaires (que propose également Westpac), offrant un service unique et particulièrement adapté à une utilisation mobile (pour une fois, ai-je envie d'ajouter). Si elle peut prêter à sourire, l'initiative n'en répond pas moins à un objectif bien précis de la banque de développer l'usage des comptes d'épargne. En effet, l'enquête sur les dépenses d'impulsion révèle aussi que la moitié des clients de l'établissement ne possèdent pas ou n'utilisent pas fréquemment un tel compte…

American Express entre dans la danse du paiement électronique

Serve
Après la timide introduction d'un service de paiement P2P par Visa il y a quelques jours, American Express frappe un grand coup avec le lancement de Serve, une plate-forme complète de paiements électroniques, destinée à tous les consommateurs, clients ou non de la marque. PayPal va enfin trouver là un concurrent sérieux !

En effet, Serve intègre d'emblée les principales fonctions qui ont fait le succès du vétéran du secteur, auxquelles s'ajoutent quelques nouveautés. Pour commencer, l'utilisateur crée un compte, identifié par son adresse de messagerie, qu'il adosse, en option, à un ou plusieurs comptes bancaires (dans une banque américaine), cartes de débit ou de crédit. A défaut, le compte peut aussi être alimenté par des transferts réalisés depuis un autre compte Serve, les "retraits" étant alors effectués par chèque. Ce compte peut être utilisé pour des échanges d'argent entre utilisateurs (paiements P2P) et pour les paiements en ligne, du moins lorsque les commerçants commenceront à proposer cette option.

Serve établit également une passerelle avec les paiements dans le monde réel : le client bénéficie automatiquement d'une carte prépayée liée à son compte, utilisable auprès de tous les commerçants (aux Etats-Unis uniquement, pour l'instant) ou dans les distributeurs automatiques acceptant la carte American Express. Elle peut également être utilisée pour les achats en ligne, en attendant l'adoption du moyen de paiement "Serve" par les e-commerçants.

Autre particularité, la plate-forme propose la création de sous-comptes (jusqu'à 4) associés à un compte principal, qui permettront de définir des profils de dépense spécifiques (montant utilisable, plafonds par période, modes d'utilisation, alertes…), par exemple pour les enfants.

Les services sont accessibles via le site web dédié mais également au travers d'applications mobiles (pour iPhone et Android) et, plus original, une application Facebook.

Dernier point notable, American Express est très agressif sur le volet des coûts. Les seuls frais que supporteront les utilisateurs sont une commission de 2,90% + 30 cents par rechargement du compte (sauf en cas d'utilisation d'un virement ou d'une carte de débit, aucun frais n'étant alors perçu) et un prélèvement de 2 USD par retrait en distributeur. Toutes les autres opérations sont gratuites. Les commerçants acceptant la carte American Express bénéficieront eux-mêmes d'une réduction de leurs frais sur les achats réalisés avec la carte "Serve".

Plus de dix ans après les débuts de PayPal, on pouvait croire que les acteurs traditionnels des paiements avaient baissé les bras devant leur concurrent. Visiblement, American Express a décidé de relever le défi, ce qui était prévisible depuis l'acquisition début 2010 de Revolution Money, dont Serve est l'émanation. Sur le papier, le nouveau service a de beaux atouts pour réussir à entamer le quasi-monopole dont jouit la filiale d'eBay, au moins aux Etats-Unis, en espérant que les utilisateurs internationaux puissent bientôt profiter de tous les avantages offerts…

dimanche 27 mars 2011

L'impératif de la banque mobile

Deux études (américaines) publiées récemment viennent rappeler aux banques que le canal mobile n'est plus une option et qu'elles devraient prendre conscience qu'il s'agit désormais d'un média à part entière, dont l'importance ne fait que croître, dans leurs stratégies de contacts avec leurs clients.

En premier lieu, comScore présente un panorama de l'adoption de la banque mobile aux Etats-Unis en 2010. Près de 30 millions de personnes utilisent désormais ce canal, une augmentation de plus de 50% par rapport à 2009. Encore plus significatif, à la question de désigner leur principal moyen d'accès aux services bancaires, un quart des répondants choisissent le mobile, derrière l'utilisation du web sur un PC (pour près de la moitié) mais loin devant l'agence (environ 10%).

Parmi les différents modes d'interaction mobiles, l'accès par le navigateur du téléphone reste le plus utilisé mais les applications pour smartphones affichent la plus forte croissance, dépassant maintenant largement les interactions par SMS. Cette évolution est certainement due au bond des ventes de smartphones et à l'explosion du nombre d'établissements proposant des applications pour ces plates-formes, démontrant au passage l'appétence des consommateurs pour celles-ci.

Un autre volet intéressant de l'étude est celui qui porte sur les motifs de non adoption de la banque mobile. Si on écarte les raisons liées à des préférences personnelles, les craintes pour la sécurité des transactions constituent le premier facteur de réticence (pour un tiers des personnes interrogées), suivies, pour les propriétaires de smartphones (le reste ayant d'autres préoccupations), par la lenteur de l'accès et l'absence d'offre. Ces résultats peuvent donner de précieuses indications aux institutions financières qui souhaitent développer l'usage du canal mobile...

De son côté, le rapport de Javelin Strategy aborde le sujet sous l'angle des "Générations Y" (les jeunes de 12 à 32 ans) et de leurs rapports à la finance. Le cabinet d'analystes justifie ce ciblage en rappelant que, selon ses prédictions, les revenus de cette catégorie de population dépasseront ceux de leurs aînés d'ici 10 ans et devraient donc faire l'objet de toutes les attentions de la part des banques, dès maintenant.

Or il est difficile de séduire ces jeunes ! En particulier, ils affichent les plus faibles taux de satisfaction vis-à-vis de leurs banques et se déclarent facilement prêts à en changer pour celle qui leur proposera de meilleurs services. Sachant que leur préférence va aux interactions en ligne et mobiles (les "Gen Y" sont 50% plus nombreux que la moyenne globale à adopter le canal mobile), les institutions financières ne pourront les attirer et les retenir qu'en leur offrant des services à la hauteur de leurs attentes (dont les applications mobiles mais aussi la gestion de finances personnelles, les paiements P2P...).

La bonne nouvelle est que ces canaux directs représentent des opportunités de réduction de coûts, bienvenues pour accueillir des clients qui, s'ils sont destinés à porter la richesse future, restent aujourd'hui financièrement peu attractifs pour les banques.

Naturellement, ces études portent sur le marché américain, et les consommateurs européens ont peut-être des comportements différents. Mais il n'existe pas de raisons objectives pour lesquelles les grandes tendances ne seraient pas identiques. Et dans le contexte actuel où la plupart des banques françaises proposent les mêmes services et applications mobiles, il serait temps de prendre en compte les attentes des "Gen Y", qui sauront adopter rapidement les offres qui les séduisent...

Brèves : médias sociaux, paiement, mobile

Sans surprise, l'actualité continue à démontrer l'engouement des fournisseurs dans les domaines des médias sociaux, des moyens de paiement et du mobile (ces deux derniers étant souvent associés, d'ailleurs). Passons en revue les quelques annonces récentes qui méritent de ne pas être totalement ignorées.

Coremetrics
IBM, par l'intermédiaire de sa filiale Coremetrics, présente un nouveau service (dans le cloud) d'analyse "marketing" des médias sociaux. IBM Coremetrics Social propose ainsi de suivre en temps réel, sur le web public, l'impact des campagnes de communication des entreprises et l'écho que rencontrent leurs marques, produits et services sur Facebook, Twitter...

IBM n'est évidemment pas le premier éditeur à offrir un tel service mais l'arrivée du géant du logiciel démontre que l'analyse des interactions sociales est désormais au seuil de la maturité et devient incontournable pour les grandes entreprises. Dans un contexte où les investissements dans le marketing "social" progressent fortement et doivent justifier leur rentabilité, les approches "artisanales" de la mesure d'impact ne suffisent plus.


Podio
L'utilisation des réseaux sociaux en entreprise est également en plein développement. Dans le prolongement d'une tendance récente (voir le cas d'Asana, par exemple), Podio s'écarte des modèles classiques des réseaux publics, où les liens se créent entre utilisateurs, privilégiant plutôt la constitution de communauté autour de "projets".

La plate-forme, dont la disponibilité générale vient d'être annoncée[lien PDF] mais qui aurait déjà séduit 8 000 organisations (dont Greenpeace) et 20 000 utilisateurs, a l'ambition d'être le point d'accès à tous les processus de l'entreprise (gestion des notes de frais, du recrutement...). Pour ce faire, elle intègre un "AppStore", permettant à chacun d'ajouter de nouvelles fonctions à son portail personnel, qu'elle complète, si cela ne suffit pas, de la possibilité de créer de nouvelles applications (avec la promesse que cette option est accessible à quiconque, sans programmation).


YESpay
Du côté des moyens de paiement, le mobile reste au coeur de toutes les attentions. Les récentes annonces de l'intermédiaire britannique YESpay sont particulièrement dignes d'intérêts en raison du large spectre que ciblent ses nouvelles solutions, à destination des consommateurs et des commerçants.

Pour les premiers, YESpay-wallet est un porte-monnaie web et mobile, "virtualisant" la ou les carte(s) Visa et Mastercard du porteur. Pour payer, en ligne ou en boutique, l'utilisateur lance l'application et choisit la carte à débiter. Il suffit alors de présenter au commerçant le code barre qui s'affiche à l'écran pour réaliser la transaction, le code étant converti en un numéro de carte sur les serveurs de YESpay. Le support du paiement sans contact (NFC), qui devrait simplifier l'opération, est également en projet.

Outre la fonction de paiement, la solution est également présentée comme un support de promotions, bons de réduction et autres offres marketing dématérialisées, offrant diverses capacités de ciblage, en particulier par géolocalisation.

YESpay met à disposition des commerçants des APIs ("Application Programming Interfaces", interfaces de programmation), qui permet d'intégrer les paiements par porte-monnaie virtuel dans leurs solutions, mais également une application, StoreManager Mobile, transformant le smartphone en un terminal de paiement, capable d'accepter les règlements par carte ou par mobile.


Charge Anywhere
De son côté, Charge Anywhere est un des nombreux éditeurs de logiciels de point de vente sur mobile intégrant les paiements, avec un lecteur de carte optionnel connecté au smartphone par Bluetooth.

La nouvelle version de sa solution pour Android, dévoilée au salon CTIA, est une des premières à exploiter l'interface NFC intégrée au téléphone Nexus S de Google pour accepter les paiements sans contact sans accessoire supplémentaire.

Depuis l'arrivée des technologies NFC dans les téléphones, leur utilisation pour le paiement était prévisible. Voilà qui est fait. On peut maintenant s'attendre rapidement à de nouvelles initiatives qui vont peut-être enfin faire décoller le marché...


Le spécialiste du commerce électronique et des paiements First Data choisit, pour sa part, de cibler le couponing mobile, avec l'annonce de mVoucher. Celui-ci fonctionne à la manière d'un compte virtuel (avec sa plate-forme de suivi et de gestion), stockant coupons de réduction, offres promotionnelles, bonus de fidélité...

Ceux-ci sont matérialisés par un code 2D, envoyé via une bannière publicitaire, par mail ou SMS, qu'il suffit de présenter au commerçant (via un lecteur de code ou simplement en lui fournissant le code associé) pour bénéficier de l'offre correspondante.

Ici encore, l'éditeur promet l'intégration d'une interface sans contact (NFC), quand le marché sera mûr pour l'accepter.


Le système d'exploitation Android de Google gagne rapidement des parts de marché mais reste en retrait dans son adoption en entreprise, faute de prise en compte des attentes spécifiques, en particulier en matière de sécurité, de son utilisation en environnement professionnel.

C'est donc avec intérêt qu'on suivra le développement de WhisperCore, actuellement en version beta (pour le Nexus S uniquement), une couche logicielle qui promet de chiffrer la totalité de l'espace de stockage des smartphones sous Android, protégeant ainsi l'ensemble des données présentes sur l'appareil.


Terminons enfin avec la sortie de la deuxième version beta de la prochaine génération d'outils d'administration informatique de Microsoft, System Center Configuration Manager 2012, dont la grande surprise est son ouverture aux systèmes d'exploitation mobiles de la concurrence, Android, iOS (Apple) et Symbian. Un éclair de lucidité de l'éditeur, qui se rend enfin compte que le monde de l'entreprise n'est pas fait que de ses solutions...

samedi 26 mars 2011

Trophées "Finance-Innovation" de Microsoft

Trophées Microsoft Finance-Innovation
A l'occasion de son Symposium de l'Innovation, Microsoft, avec la participation du pôle de compétitivité Finance-Innovation, a distingué, parmi 30 candidatures, 4 jeunes pousses françaises pour leurs solutions originales exploitant les dernières technologies de l'éditeur.

Le premier prix a été attribué à Limonetik et sa plate-forme "Limoney", qui permet de transformer les moyens de paiement alternatifs (comptes prépayés, bons cadeaux...) en un numéro de carte bancaire virtuel, utilisable sur les sites de commerce en ligne, sans impact sur ceux-ci.

Deuxièmes ex-æquo au palmarès, figurent In-Webo et Riskelia. La première propose des systèmes d'authentification forte, d'abord sur mobile et, plus récemment, via des plug-ins pour les navigateurs web. La seconde développe des modèles d'analyse de risques extrêmes, destinés à compléter les approches traditionnelles qui perdent toute pertinence dans les cas de forte rupture sur les marchés.

Enfin, le jury a eu un "coup de cœur" pour Leetchi.com et sa plate-forme de gestion des dépenses de groupes. Celle-ci facilite la création de cagnottes, portées sur un compte virtuel, qui peuvent ensuite être dépensées en ligne (en particulier avec Limonetik) ou virées sur un compte bancaire.

Je suis peut-être un peu blasé mais ce palmarès me semble assez décevant : sans vouloir dénigrer aucune d'elles, les sociétés récompensées ne sont plus toutes jeunes et leurs solutions sont relativement mûres et connues (Limonetik ou Leetchi.com), ne sont plus très originales (In-Webo) ou n'ont pas de forte valeur "technologique" (Riskelia).

L'innovation française serait-elle aussi mal en point qu'on nous le répète sans arrêt ? Je préfère croire qu'un des critères des trophées explique cette situation, à savoir l'utilisation des produits de Microsoft. En effet, aujourd'hui, les start-ups se tournent généralement vers le logiciel libre pour construire leurs plates-formes en toute liberté. Ce n'est pas le programme Bizspark de l'éditeur, avec ses conditions financières avantageuses, qui peut inverser cette tendance. Le modèle économique du géant du logiciel, ancré dans une tradition dépassée (on pourrait l'appeler le "modèle du 20ème siècle"), n'a plus beaucoup d'atouts pour séduire les créateurs d'entreprises...

vendredi 25 mars 2011

Creads, agence de comm' en crowdsourcing

Creads
Le crowdsourcing, pratique qui consiste à faire appel à la "foule" (des internautes, en général) pour exécuter diverses tâches, se développe progressivement dans de multiples domaines. Ainsi, après l'innovation, le développement et le test de logiciels, la détection de fraude..., je viens de découvrir Creads, qui applique ce modèle à la communication.

Cette jeune agence française propose en effet aux entreprises de toutes tailles de confier à sa communauté de 34 000 créatifs (à ce jour), la recherche d'un nom (de société, de produit...) ou d'un slogan, la conception de leurs logos, voire la réalisation de leurs supports imprimés ou de leurs sites web.

Le principe retenu s'apparente à celui du concours : les clients soumettent leurs demandes, formalisées avec l'aide de l'équipe de Creads, et les publient sur la plate-forme de la startup. Les inscrits (professionnels, freelances, étudiants...) disposent alors de quelques jours pour soumettre leurs créations, à l'issue desquels s'ouvre une courte période de vote de la communauté, du client et de ses "invités". Ce vote permet non seulement au demandeur d'orienter son choix mais également de sélectionner les propositions qui seront récompensées.

Côté financier, justement, les règles sont simples : hormis dans le cas de concours personnalisés, l'entreprise paye un forfait fixe (environ 400 euros pour une création de nom et 1000 euros pour un logo) dont la plus grande partie est répartie entre le vainqueur, sélectionné par le client, et des "compensations" généralement attribuées aux 5 à 10 meilleures créations, selon le classement global.

La plate-forme de Creads semble rencontrer le succès. Outre sa respectable communauté de créatifs, visiblement très actifs (avec, notamment, une moyenne de 150 réponses pour une recherche de nom, 80 pour une création de logo), l'agence revendique plus de 500 clients parmi lesquels figurent de grands noms tels que, dans le secteur financier, MMA et Société Générale. Pour l'exemple, cette dernière à fait appel à l'agence pour trouver le nom d'une carte de crédit ("Majorelle", dont il ne semble pas qu'il ait été retenu, finalement).

Pour le béotien de la communication que je suis, l'adoption du crowdsourcing est un choix idéal dans ce secteur, même s'il ne correspond pas à tous les besoins, en offrant aux entreprises une grande variété de compétences et de sensibilités qu'il serait impossible de trouver dans une agence traditionnelle. Il ne faut cependant pas sous-estimer les difficultés de cette approche, qui requiert un état d'esprit et un mode d'interaction spécifiques de la part du client (les commentaires et discussions sur la plate-forme le montrent bien). Aux créatifs, Creads propose une visibilité et des occasions d'exercer leurs talents sur des projets diversifiés et motivants, qu'ils peuvent choisir à leur guise, avec une véritable rémunération à la clé.

Au final, Creads a créé un modèle où tout le monde est gagnant et qui ne demande qu'à s'épanouir !

Nouveautés sur les GABs : conversion de devise et donations

GAB
Le développement de nouveaux usages pour les GABs ("guichets automatiques de banque") se poursuit : après, entre autres, la distribution de coupons de réduction du Crédit Mutuel ou la visioconférence de Citibank, voici deux nouveaux exemples de fonctions originales arrivant sur les distributeurs.

Le premier représente une innovation "marginale", qui sera certainement très appréciée des voyageurs : Fifth Third Processing Solutions (fournisseur de solutions de paiement) et Planet Payment ("processeur" de paiements) annoncent l'introduction sur les 11 000 guichets automatiques du premier de la conversion du montant des retraits dans la devise du porteur. L'utilisateur étranger pourra ainsi voir, dans la devise de son compte, le montant exact (et garanti) de l'opération, au moment de la réaliser, sans avoir à attendre la réception de son relevé pour en prendre connaissance.

Le second exemple est celui de Wells Fargo qui a activé, pour la première fois sur la totalité de ses distributeurs, une fonction de donation mise en place depuis 2005, à l'occasion des catastrophes qui viennent de frapper le Japon. Déployée en moins de 48 heures sur les 9 000 GABs de la banque, une nouvelle option proéminente permet aux consommateurs de réaliser un don, de 2 à 250 USD, sans frais, à la Croix Rouge américaine. A la grande surprise de ses initiateurs, l'opération a déjà permis de recueillir plus d'un million de dollars en 10 jours !

A travers ces deux annonces, on voit que ce sont à la fois des améliorations des fonctions "de base" et de nouveaux usages qui font l'objet d'innovations sur les guichets automatiques. Et les réponses de consommateurs montrent que les bonnes idées rencontrent facilement le succès...

jeudi 24 mars 2011

La nouvelle application iPhone du Crédit Agricole cible l'achat immobilier

Heureux Propriétaire pour iPhone
La première vague des applications de banque mobile sur iPhone est maintenant passée et toutes les grandes marques (et quelques-unes plus modestes) sont désormais présentes sur l'AppStore d'Apple. Mais les banques ne restent pas inactives et commencent à proposer de nouveaux services, plus ciblés, à leurs clients. C'est le cas du Crédit Agricole avec l'application "Heureux Propriétaire", destinée à tous ceux qui souhaitent acquérir leur premier bien immobilier.

Son originalité est de combiner conseil financier et petites annonces pour délivrer une valeur unique à ses utilisateurs. Le principe consiste en effet à filtrer les annonces (fournies par SeLoger.com et Square Habitat, le réseau immobilier du Crédit Agricole) en fonction de la capacité de remboursement mensuelle du candidat à l'achat (et de la localisation souhaitée, naturellement). Mais ce n'est pas tout car le logiciel intègre également les critères (relativement complexes) d'attribution du Prêt à Taux Zéro (PTZ+) pour optimiser les propositions.


Cette initiative rappelle celle de la Commonwealth Bank of Australia, dont je parlais en août dernier, et le succès australien semble réplicable en France puisque l'application est actuellement en cinquième position du classement des applications gratuites de la catégorie "Finances".

L'actualité mobile du Crédit Agricole est riche, ces derniers temps. PacifiCA, filiale spécialisée dans l'assurance, vient en effet de lancer son application pour iPhone, dédiée à la déclaration de sinistres. Et la sortie de la version pour Android de "Mon Budget" serait confirmée pour le mois de juin...

CyberSource met en place un "radar anti-fraude" pour le commerce en ligne

CyberSource
Aujourd'hui, la fraude est devenue un véritable fléau pour le commerce en ligne et la seule protection des moyens de paiement s'avère insuffisante pour lutter contre les menaces qui sont chaque jour plus variées, plus élaborées et plus efficaces. Il est donc indispensable de compléter les dispositifs existants par des moyens "intelligents" de détection des comportements d'achats suspects. CyberSource, filiale de Visa, annonce un tel système, d'une ampleur inégalée à ce jour.

La nouvelle solution "Decision Manager" exploite en effet l'historique de toutes les transactions enregistrées par CyberSource et Visa (plus de 60 milliards par an, dont celles qui se sont avérées frauduleuses) pour analyser en temps réel les demandes d'autorisation de paiement, en ligne mais aussi sur les points de vente ou dans les centres d'appel, et alerter immédiatement (en moins de 2 secondes) le commerçant en cas de doute.

Pour réaliser cette prouesse, de multiples informations du contexte de la transaction sont extraites (localisation par adresse IP, "empreinte" du matériel utilisé, adresse de livraison...) et corrélées avec les données historiques, en utilisant diverses techniques (listes blanches / noires, moteurs décisionnels à base de réseaux neuronaux...), pour en évaluer le niveau de risque automatiquement. Le commerçant garde un certain contrôle sur le résultat, grâce à une interface graphique lui permettant de configurer les règles qu'il souhaite appliquer (avec un mode "passif" qui donne la possibilité de voir l'effet d'une règle avant de la mettre en oeuvre).

Ce type de solution est évidemment rendu possible par les immenses progrès des technologies d'analyse de données massives et il est certain qu'elles sont appelées à se développer dans tous les secteurs sensibles à la fraude. Ce qui est surprenant (voire choquant) est qu'un réseau de paiement comme celui de Visa ne propose "CyberSource Decision Manager" que comme une option (payante) alors qu'on perçoit bien qu'elle devient une nécessité pour les commerçants...

Citi Pologne intègre le virement mobile par "bump"

Citi Mobile
Citi Handlowy, filiale polonaise de la géante américaine, présente la dernière version de son application mobile pour Android et iPhone, intégrant une fonction de virement P2P (de "pair à pair") par "bump" (choc). Un an après son introduction par PayPal, il s'agit de la première adoption de cette approche par une institution financière "traditionnelle".

Pour effectuer un transfert d'argent, les deux clients de Citi lancent l'application sur leurs smartphones et y sélectionnent la fonction "B2T". Ils doivent ensuite préciser qui est l'émetteur et le destinataire, choisir un pseudonyme ainsi que les comptes à débiter et créditer (respectivement) et, pour le payeur, le montant à envoyer. Après "bump" de leurs téléphones, un clic valide la transaction, qui est immédiatement réalisée.

La procédure reste donc relativement complexe et la simplification par rapport à un virement classique (par transmission d'un RIB) n'est, au mieux, que marginale. Mais, comme dans le cas de PayPal, son aspect ludique est le premier critère qui peut rendre cette fonction populaire et en faire un succès.

A minima, l'intégration de la technologie "bump" par Citi démontre sa capacité à innover, en répliquant rapidement (à l'échelle d'une banque) une idée originale, appliquée à une nouvelle fonction de transfert P2P. Selon le communiqué de presse, le développement de l'application mobile est par ailleurs guidé par les demandes des clients, recueillies, entre autres, sur Facebook. Dans le même esprit, un concours public est prévu prochainement pour choisir le nom définitif de l'option "B2T".

mercredi 23 mars 2011

L'assurance sur mobile, une réalité au Ghana

Ghana
Dans le prolongement de l'article d'hier sur l'utilisation des technologies dans le secteur de l'assurance, MFS Africa, "facilitateur" de services financiers mobiles, annonce aujourd'hui le lancement, avec la compagnie Hollard Insurance et l'opérateur MTN, de mi-Life, une nouvelle offre d'assurance vie entièrement accessible par téléphone mobile.

Comme dans les autres expériences similaires, c'est la combinaison d'un faible accès aux services financiers et d'une forte pénétration de la téléphonie mobile qui suscite cette innovation. MTN aurait ainsi 9 millions de clients au Ghana, dont 2 millions ayant déjà adopté sa solution de "banque mobile", lancée en 2009. Il est donc logique de capitaliser sur ce succès pour développer de nouveaux services, adaptés aux besoins locaux, sur le même modèle.

Le produit mi-Life, encore au stade du pilote, propose aux ghanéens de souscrire une assurance vie d'un capital de 500 à 2000 cedis (soit de l'ordre de 200 à 1000 euros), pour une prime de 1 à 5 cedis. Toutes les opérations, de la souscription à la liquidation en passant par le paiement des primes, sont accessibles par une simple application installée sur le mobile (y compris les modèles les plus simples) par l'opérateur. Celui-ci met également en place des relais dans ses implantations physiques, recommandant à ses clients de s'adresser à ses agents pour bénéficier de conseils lors de la souscription.

La micro-finance (au sens large) est en plein développement et le mobile, dont l'adoption explose dans les pays émergents, en constitue un excellent vecteur de généralisation, permettant d'atteindre une large population sans difficultés. Il reste à espérer que le développement des offres apporte réellement à ces personnes la "vie meilleure" que leur promettent les fournisseurs…

Natixis propose la signature des ordres de paiement sur mobile

Natixis
Poursuivant discrètement sa démarche d'innovation ouverte, le "Lab Cash Management" de Natixis annonce[communiqué au format PDF] l'intégration d'une nouvelle fonction de signature des ordres de paiement dans son application mobile myCashManagement[lien iTunes], destinée aux trésoriers d'entreprise.

L'application pour BlackBerry et iPhone, présentée comme une expérimentation construite avec ses utilisateurs, permettait déjà aux trésoriers de suivre les ordres de paiement sur un smartphone, avec un système de notification d'"annonces" paramétrable. La nouvelle fonction mySignature leur propose donc désormais de valider les ordres d'exécution sur le même support, pour gérer leurs encaissements et décaissements en tout lieu et à tout moment.

Les efforts de création d'applications bancaires mobiles destinées aux professionnels et aux entreprises sont suffisamment rares pour saluer cette initiative. Celle-ci s'inscrit d'ailleurs dans les grandes tendances du moment (notamment aux Etats-Unis), qui voient la gestion de trésorerie comme un des domaines où les opportunités sont les plus intéressantes pour les outils sur mobile.

Profitons également de cette annonce pour revenir sur une autre expérimentation du "Lab Cash Management", qui visait à créer une communauté des trésoriers d'entreprise, sur un site dédié. Après quelques mois d'existence, un peu plus d'une centaine d'inscrits, 13 discussions sur le forum, il est malheureusement difficile de considérer qu'elle est une réussite. Il faut certainement voir là un exemple de la difficulté à animer une petite communauté, très spécialisée (et certainement peu familière avec les réseaux sociaux)...

L'innovation n'est pas jalonnée que de succès. Regrettons tout de même que Natixis ne semble pas essayer de faire évoluer son approche pour la rendre plus séduisante auprès de sa cible. Malgré tout, il est rassurant de constater que la banque ne se décourage pas, en continuant à développer de nouvelles idées.

En Afrique du Sud, les clients de FNB retirent de l'argent avec leur mobile

First National Bank
La First National Bank d'Afrique du Sud a lancé un nouveau service sur ses guichets automatiques bancaires ("GAB"), permettant à ses clients d'effectuer des retraits d'argent, sans carte, en utilisant simplement leur téléphone mobile.

Pour effectuer l'opération, l'utilisateur se connecte à son service de banque mobile, choisit l'option de retrait et sélectionne le compte sur lequel il souhaite réaliser celui-ci (compte courant, épargne...). Après validation, la banque lui envoie un code par SMS, qu'il lui suffit de saisir, dans la demie-heure qui suit, sur le distributeur pour retirer l'argent.

Le premier cas d'utilisation décrit par la FNB est celui du client qui n'a pas sa carte bancaire sur lui et se trouve dans l'obligation de s'adresser à un guichet pour procéder à un retrait d'espèces. Bien que ce cas puisse sembler marginal, la banque a réalisé des études confirmant sa fréquence, qui pourrait donc être réduite en supposant que les personnes sont moins susceptibles d'oublier leur téléphone mobile que leur carte ou leur portefeuille (ce qui est effectivement le cas, selon de nombreuses enquêtes).

Au-delà de cet exemple, le service offre bien d'autres opportunités. Tout d'abord, il permet de choisir le compte sur lequel le retrait va être réalisé, ce qu'aucune carte (ou presque) ne propose aujourd'hui. Surtout, la cible d'utilisateur peut être élargie à tous les détenteurs de compte ne possédant pas de carte, pour lesquels la seule option disponible est le retrait en agence, service à faible valeur ajoutée qui représente un coût important pour la banque. La seule réserve dans ce cas est le taux de pénétration de la banque mobile dans la population concernée. Enfin, la solution peut également renforcer, à la marge, le niveau de sécurité des transactions, dans un pays où la fraude sur les distributeurs (notamment le skimming) est une menace réelle.

Quel que soit son succès, l'innovation de la FNB est digne d'intérêt, combinant des utilisations originales du mobile et des guichets automatiques dans un but d'amélioration de la qualité du service au client et de l'efficacité opérationnelle de la banque.

Le PFM de Boursorama devient multi-banques

Boursorama
Boursorama (groupe Société Générale) était déjà, depuis 2010, l'une des rares banques hexagonales à offrir un service de gestion de finances personnelles (PFM, « Personal Finance Management »), elle est désormais la première à ouvrir [communiqué en PDF] sa solution aux comptes détenus dans d'autres établissements.

Depuis le 1er février dernier, la nouvelle version de MoneyCenter permet en effet aux clients de Boursorama Banque d'intégrer automatiquement les données des principales banques françaises (Société Générale, BNP Paribas, Le Crédit Lyonnais, Banque Postale, Caisse d’Epargne, Crédit Agricole d’Ile de France, HSBC, Crédit Mutuel et CIC) pour leur présenter une vue globale de leurs finances.

En dehors de cette nouveauté, les fonctions proposées dans MoneyCenter restent classiques : catégorisation des opérations (historisées « à vie »), visualisation graphique de situation, suivi de budget et d'objectifs, alertes personnalisées, gestion du patrimoine (non seulement financier mais aussi immobilier et autres), pilotage des contrats et de leurs échéances…

Boursorama MoneyCenter

Alors que MoneyCenter est une réalisation interne, Boursorama a choisi, pour cette évolution, de faire appel à Yodlee, n°1 mondial (mais centré sur le marché US) de l'aggrégation de compte multi-banques, qui fait ainsi son entrée sur le marché français.

Il reste tout de même quelques efforts à faire pour amener la nouvelle plate-forme au niveau de l'état de l'art (aujourd'hui représenté par BBVA, à mon avis). Par exemple, le nombre de banques supportées, même si les principales en font partie, est encore limité, ce qui est certainement du à l'arrivée récente de Yodlee en France. Plus gênant, le PFM reste indépendant des services de banque en ligne et exclut toute possibilité de réaliser directement des opérations bancaires, qui requièreront donc l'ouverture d'une session sur un autre site. Je ne doute cependant pas que ces défauts seront progressivement corrigés.

Boursorama indique que MoneyCenter accueille actuellement 30 000 utilisateurs, ce qui doit représenter environ 10% de sa clientèle (de banque). Avec une estimation d'un tiers de français multi-bancarisés (et 70% des épargnants), l'intégration automatisée des comptes externes va certainement faire croître sensiblement ce nombre. Il est regrettable que la majorité des banques françaises ne semble pas s'intéresser à ce qui s'affirme comme une forte attente de la part de leurs clients.

mardi 22 mars 2011

McKinsey : l'innovation dans l'assurance passe par les technologies

McKinsey Quarterly
Les consultants de McKinsey proposent[1] ce mois-ci une analyse du potentiel des technologies de l'information et de la communication pour le développement du secteur de l'assurance. Les thèmes abordés ne constitueront pas une surprise pour les lecteurs fidèles mais les exemples concrets qui l'émaillent rendent cet article particulièrement intéressant.

Avant d'entrer dans le vif du sujet, je m'attarderai un instant sur les deux principales causes, selon les auteurs, des réticences des assureurs à changer de point de vue sur les technologies : d'une part, la perception des DSI comme un centre de coût, absorbant 25% des dépenses opérationnelles pour une faible rentabilité et, d'autre part, l'importance d'entretenir la confiance des clients, avec une relation personnalisée, qui serait menacée par un excès d'automatisation.

Sur ce dernier point, que martèle également le COO de Generali Allemagne dans une interview accompagnant l'article, je suis sceptique... Opposer confiance et technologie et, inversement, associer relation personnelle et confiance me semblent en effet être une vision du passé, dont de nombreux acteurs (de l'assurance ou d'autres secteurs) ont pu démontrer qu'elle n'avait plus beaucoup de validité (ou à tout le moins, qu'elle n'est pas exclusive).

Le premier domaine dans lequel l'informatique peut apporter une valeur ajoutée immédiate est l'automatisation des processus, aujourd'hui encore exécutés "manuellement", pour la plupart, avec un grand nombre d'intervenants impliqués. Pour le traitement des sinistres, par exemple, les systèmes modernes permettent de filtrer les demandes, en fonction de leur valeur estimée, leur complexité et du risque de fraude, pour procéder automatiquement au remboursement dans une partie des cas et faire appel aux spécialistes uniquement lorsque cela est jugé utile.

Dans cet esprit, un grand assureur automobile (non nommé) prépare actuellement une solution combinant un ensemble de capteurs sur les véhicules de ces clients et un logiciel complexe pour détecter les accidents, localiser les lieux, évaluer les dommages... et procéder au remboursement immédiat. L'établissement espère ainsi économiser 30 à 40% de ses coûts de traitement des sinistres. Moins futuristes, les applications mobiles qui se répandent pour déclarer les accidents (le dernier exemple en date étant celui de Pacifica), constituent une première étape dans cette direction.

Autre domaine privilégié des technologies, n'en déplaise (donc) aux tenants de la relation personnelle exclusive, ce sont naturellement les nouveaux canaux d'interaction avec la clientèle ou pour les communications internes. Ils permettent non seulement d'améliorer l'efficacité des processus en place mais également, dans certains cas, de développer de nouveaux produits.

Tout d'abord, plusieurs compagnies exploitent les réseaux sociaux pour le partage d'information : par exemple, les 17 000 agents de State Farm ont créé un groupe sur Facebook pour échanger sur les problématiques de service client et de gestion des sisnistres. Ce sont aussi parfois les partenaires qui innovent pour les assureurs, à l'image de la chaîne de réparateurs Motorcare qui a ouvert un réseau reliant directement les compagnies à ses 800 garages allemands, réduisant ainsi le coût des réparations de 20%.

Côté produits, les pays émergents voient l'introduction de la souscription par SMS, pour des assurances vie à court terme (chez South African Metropolitan Life) ou le renouvellement d'assurance automobile (chez Axa Thailand). Plus proche de nous, une autre compagnie (non nommée) envisage la création d'une protection journalière contre les accidents de ski, accessible sur mobile et dont la prime serait portée sur la facture téléphonique.

L'informatique peut également faciliter la personnalisation des produits, pour une meilleure adaptation aux besoins de la clientèle, sans nuire aux exigences de "production de masse" qui permettent de maîtriser les coûts. Le résultat est une combinaison idéale de flexibilité (donc de satisfaction des clients) et de productivité.

La mutualisation des risques, au coeur du métier de l'assureur, peut aussi profiter des progrès de l'analyse de données, en offrant de meilleures capacités de segmentation, plus fines, pour proposer des conditions plus favorables aux consommateurs dont les profils sont les moins risqués.

Les technologies représentent également une menace pour les compagnies traditionnelles. Les auteurs de l'article imaginent par exemple la création de "mutuelles ad hoc", par des groupes d'affinité qui se constitueraient indépendamment sur les réseaux sociaux et négocieraient directement leurs contrats avec des réassureurs, sur un modèle d'achat groupé, en vogue en ce moment...

[1] Article en consultation libre après inscription gratuite.

Danske Bank mobile : une photo, un clic, la facture est payée !

Danske Bank mobile
Déjà première banque européenne à proposer un service de dépôt de chèque par mobile, la danoise Danske Bank continue à innover avec l'intégration[1] du paiement de facture "numérisée" dans ses applications pour iPhone et Android.

Les principes de fonctionnement reprennent la recette du succès du dépôt de chèque : l'utilisateur prend une photo de sa facture puis sélectionne le compte à débiter, il ne lui reste alors qu'à valider la transaction pour finaliser le paiement. Pour être plus précis, c'est une photo d'un élément spécifique, une ligne de "codage" (apparemment) standard sur les factures des pays nordiques, qui permet la reconnaissance.


Voilà une nouvelle fonction apportant un peu plus de valeur aux applications de banque mobile et permettant à la Danske Bank de se démarquer de la concurrence. Il faut tout de même noter que l'idée n'est pas totalement originale : Mitek, spécialiste du domaine, avait présenté sa propre solution il y a quelques mois.

On ne peut que regretter que ce modèle soit difficile à transposer en France, faute d'identifiant standardisé, d'autant plus que, contrairement à de nombreux autres pays, le paiement de facture ne fait pas partie du spectre habituel des services offerts par nos banques. Cependant, si la situation devait évoluer, il serait certainement préférable (et encore plus simple pour les clients) de généraliser la présentation de facture dématérialisée, intégrée à la banque en ligne.

[1] Lien en suédois

lundi 21 mars 2011

Le nouveau site de Bankwest bouleverse les standards

Bankwest
Quand la "Bank of Western Australia" ("Westbank", filiale de la "Commonwealth Bank of Australia") a décidé de refondre son site web "vitrine", elle a d'abord analysé les sites les plus réussis, dans le domaine bancaire et au-delà. Le résultat est un étonnant mélange de simplicité et de fonctions inspirées des sites de commerce en ligne, bien loin des standards du secteur...

A l'arrivée sur le nouveau site, le visiteur découvre une page d'accueil particulièrement dépouillée, déclinée en deux versions pour les particuliers et les entreprises. Chacune présente, outre deux offres mises en avant, un accès aux services de banque en ligne (85% des visites ne sont qu'un passage vers ceux-ci) et un champ de recherche proéminent.


Le moteur de recherche, conçu pour faciliter la navigation, a en effet fait l'objet d'un soin particulier, proposant par exemple des suggestions de recherches apparentées en temps réel, avec des liens directs vers les pages les plus pertinentes.

L'influence des sites de commerce en ligne se retrouve, elle, plutôt du côté des outils mis à disposition, dont, par exemple, un "panier", dans lequel l'internaute peut placer tous les services qui l'intéresse, ou encore des comparateurs qui permettent de sélectionner des produits et d'en comparer dynamiquement toutes les caractéristiques en un clin d'oeil. La banque indique aussi mettre en oeuvre des mécanismes de personnalisation "subtils" qui, semble-t-il, adaptent les offres mises en avant en fonction de la navigation de l'utilisateur.

Malgré quelques imperfections (notamment les menus de navigation, trop riches à mon goût, et l'absence d'une fonction de check-out global du panier), dont on peut imaginer qu'elles seront progressivement corrigées, Westbank présente une nouvelle vision du site bancaire, qui rompt radicalement avec les traditions...

Encore un bel exemple d'innovation inspirée par l'application de bonnes pratiques issues d'autres secteurs !

L'achat groupé arrive dans les banques (Monabanq, Crédit Agricole)

Achat groupé
Le concept d'achats groupés ne date pas d'hier mais il a pris une nouvelle dimension avec le web et, plus récemment, Groupon et ses multiples clones en ont fait la tendance à la mode. Il n'est donc pas surprenant que les banqes s'y intéressent, même si elles doivent adapter le modèle à leurs activités. Deux établissements français, Monabanq et le Crédit Agricole Sud Rhône Alpes, se sont déjà lancés...

Pour Monabanq, il s'agit déjà de la deuxième opération du genre. Elle propose un taux de rémunération particulièrement attractif à l'ouverture d'un livret d'épargne, qui va augmenter selon le nombre de souscripteurs, de 4,80% à 6% au maximum (pour une durée limitée à 3 mois, cependant). La précédente édition était limitée aux 2 000 premières demandes et avait été souscrite entièrement avant l'échéance. Il semblerait que la promotion en cours connaisse le même succès, le taux ayant déjà atteint 5,94%...

Monabanq

Du côté du Crédit Agricole Sud Rhône Alpes, la démarche est plus ambitieuse puisqu'elle concerne le crédit immobilier. L'opération cible les nouveaux clients de 18 à 30 ans à qui elle proposera, à compter du 28 mars prochain et pour 3 mois, 500 prêts immobiliers de 50 000 euros sur 241 à 300 mois, à un taux qui variera entre 3,5% et 3% selon le nombre de souscripteurs.


Pour les deux banques, l'objectif est clairement d'acquérir de nouveaux clients. Si l'opération de Monabanq peut apparaître comme une simple offre promotionnelle, celle du Crédit Agricole me semble plus mûrement réfléchie. En effet, outre sa cible spécifique des jeunes, et malgré sa portée plus limitée (tout le monde n'a pas un projet immobilier à financer dans les 3 mois), elle aura beaucoup plus de chances de fidéliser à long terme les nouveaux clients ainsi recrutés... De plus, la promotion accordée a certainement un sens "business", la souscription groupée d'emprunts permettant probablement à la banque de réduire ses coûts, justifiant ainsi un taux plus avantageux.

Il est toujours réjouissant de voir des institutions financières innover en adaptant des modèles issus d'autres secteurs. Et les opportunités ne manquent pas...

dimanche 20 mars 2011

Socialware ouvre LinkedIn aux institutions financières

Socialware + LinkedIn
Pour de nombreuses institutions financières, l'accès de leurs collaborateurs aux réseaux sociaux publics représente une opportunité qu'elles souhaitent exploiter mais aussi une menace, matérialisée par la crainte de mauvaises utilisations et, de plus en plus, par les exigences réglementaires émergentes auxquelles elles doivent faire face.

Pour limiter les risques, les établissements les plus avancés mettent en place une politique d'utilisation des réseaux sociaux dans l'entreprise, que les collaborateurs sont engagés à connaître et respecter. Mais pour la majorité, la confiance ne suffit pas et, faute de capacités de contrôle "a priori", les accès sont interdits et bloqués sur le réseau d'entreprise.

Pour répondre à ces inquiétudes, Socialware propose un ensemble de solutions dédiées. La plus complète d'entre elles, Compass, permet notamment d'automatiser la mise en oeuvre des politiques d'accès, en contrôlant les autorisations de connexion (par utilisateur et par réseau social) ou encore en analysant et filtrant les messages émis par les collaborateurs, quelle que soit leur localisation ou l'appareil utilisé. Les exigences réglementaires sont également prises en compte : la plate-forme est capable d'archiver tous les messages et fournit des fonctions avancées de recherche dans les archives, qui pourront permettre de faire face aux éventuelles requêtes des autorités financières.

Continuant à développer son offre (qui existe depuis moins d'un an), Socialware annonce un partenariat avec LinkedIn, qui étend les fonctions accessibles sur la plate-forme leader des communautés professionnelles dont, qui plus est, 13% des utilisateurs font partie du secteur financier. Avec cette extension, la solution deviendra ainsi plus "transparente" pour les utilisateurs, ce qui devrait permettre de retirer du réseau social les meilleurs bénéfices pour l'entreprise.

Bien que certains puissent s'en inquiéter, la surveillance des accès aux médias sociaux depuis les entreprises est vouée à se répandre, comme cela est déjà le cas, très souvent, pour la messagerie électronique. L'émergence et l'arrivée à maturité de solutions adaptées est, en ce sens, une bonne nouvelle car elles aident à lever les barrières à l'utilisation de ces nouveaux supports d'échange dans l'environnement professionnel. Socialware propose une plate-forme sérieuse, déjà adoptée par l'assureur New York Life, qui méritera de retenir l'attention des établissements à la recherche de ce type de produit.