Aujourd'hui, la fraude est devenue un véritable fléau pour le commerce en ligne et la seule protection des moyens de paiement s'avère insuffisante pour lutter contre les menaces qui sont chaque jour plus variées, plus élaborées et plus efficaces. Il est donc indispensable de compléter les dispositifs existants par des moyens "intelligents" de détection des comportements d'achats suspects. CyberSource, filiale de Visa, annonce un tel système, d'une ampleur inégalée à ce jour.
La nouvelle solution "Decision Manager" exploite en effet l'historique de toutes les transactions enregistrées par CyberSource et Visa (plus de 60 milliards par an, dont celles qui se sont avérées frauduleuses) pour analyser en temps réel les demandes d'autorisation de paiement, en ligne mais aussi sur les points de vente ou dans les centres d'appel, et alerter immédiatement (en moins de 2 secondes) le commerçant en cas de doute.
Pour réaliser cette prouesse, de multiples informations du contexte de la transaction sont extraites (localisation par adresse IP, "empreinte" du matériel utilisé, adresse de livraison...) et corrélées avec les données historiques, en utilisant diverses techniques (listes blanches / noires, moteurs décisionnels à base de réseaux neuronaux...), pour en évaluer le niveau de risque automatiquement. Le commerçant garde un certain contrôle sur le résultat, grâce à une interface graphique lui permettant de configurer les règles qu'il souhaite appliquer (avec un mode "passif" qui donne la possibilité de voir l'effet d'une règle avant de la mettre en oeuvre).
Ce type de solution est évidemment rendu possible par les immenses progrès des technologies d'analyse de données massives et il est certain qu'elles sont appelées à se développer dans tous les secteurs sensibles à la fraude. Ce qui est surprenant (voire choquant) est qu'un réseau de paiement comme celui de Visa ne propose "CyberSource Decision Manager" que comme une option (payante) alors qu'on perçoit bien qu'elle devient une nécessité pour les commerçants...
C'est d'autant plus choquant et surprenant que l'efficacité de ce type de technique est directement liée à la capacité d'analyser la part la plus importante possible des transactions qui sont réalisées avec le plus d'informations possible sur chaque transaction.
RépondreSupprimerDonc soit les transactions des commerçants non abonnés ne sont pas traitées, ou traitées avec un niveau d'information moins riche, (ce que je ne crois pas) et l'on perd en efficacité; soit elles sont traitées comme les autres, et viennent alimenter un système qui ne profite pas aux commerçants en question.
Un modèle "freemium" serait probablement plus équitable.