Le pionnier, Zopa (au Royaume-Uni), fête [lien PDF] son sixième anniversaire cette semaine, son alter ego américain, Prosper.com, soufflait sa cinquième bougie le mois dernier, mais les sites de prêts-emprunts P2P ("P2P Lending"), parmi lesquels nous citerons encore Lending Club, sont déjà en voie d'atteindre l'âge de raison.
Pour les trois exemples cités, et malgré quelques différences "techniques", le principe est identique : il s'agit de rapprocher des emprunteurs et des prêteurs individuels. Les premiers expriment leurs besoins de financement et les seconds choisissent les projets auxquels il vont allouer des fonds, par petites sommes, en répartissant leurs prêts sur de multiples demandes afin de réduire le risque de défaut moyen.
Après des débuts un peu hésitants, ce modèle séduit maintenant de plus en plus de consommateurs, pour lesquels il constitue une alternative aux offres classiques des banques. Le total des financements (depuis leur lancement) atteint ainsi 125 millions de livres pour Zopa, 220 millions de dollars pour Prosper (qui compte plus d'un million de "membres") et 200 millions pour Lending Club.
La raison de ce succès est simple : en réduisant leurs charges de fonctionnement (grâce à leurs modèles directs), les sites de P2P Lending peuvent réduire la marge entre les taux de rémunération proposés aux prêteurs et les taux des prêts accordés aux emprunteurs. Les deux parties sont ainsi gagnantes et obtiennent en moyenne des conditions de 20 à 30% plus intéressantes que celles offertes par leurs banques. Pour les consommateurs américains, par exemple, l'emprunt en P2P est une alternative populaire pour éviter les charges (parfois exorbitantes) de leurs cartes de crédit.
De plus, les taux de défaut, qui constituaient une forte incertitude au lancement de ces sites, s'avèrent très bas (de l'ordre de 2% chez Lending Club et 0,7% chez Zopa, le taux le plus bas du marché britannique pour des prêts personnels non garantis). La composante "sociale" des sites, qui établit un lien personnel (bien que virtuel) entre les participants, prouve là son effet positif sur les relations de confiance qui doivent nécessairement s'établir.
La période de doute est sans doute passée : les services de P2P Lending sont là pour durer et commencent à représenter un marché non négligeable. Quand Zopa estime que les 5 millions de livres prêtées chaque mois sur son site représentent plus de 2% du total des prêts personnels (non garantis) du Royaume-Uni, les institutions financières peuvent s'inquiéter de cette concurrence émergente. Ou bien, elles peuvent choisir de travailler avec ces nouveaux acteurs, comme le propose Lending Club, auquel certains établissements américains envoient les clients qu'elle ne peuvent satisfaire.
Et en France ? Nous en sommes toujours au même point, de blocage réglementaire, qui nous prive de ce modèle. Espérons que le lancement (prochain) promis de FriendsClear (pas la version "Pro", déjà opérationnelle, plus proche de la microfinance) secoue le marché…
Pour les trois exemples cités, et malgré quelques différences "techniques", le principe est identique : il s'agit de rapprocher des emprunteurs et des prêteurs individuels. Les premiers expriment leurs besoins de financement et les seconds choisissent les projets auxquels il vont allouer des fonds, par petites sommes, en répartissant leurs prêts sur de multiples demandes afin de réduire le risque de défaut moyen.
Après des débuts un peu hésitants, ce modèle séduit maintenant de plus en plus de consommateurs, pour lesquels il constitue une alternative aux offres classiques des banques. Le total des financements (depuis leur lancement) atteint ainsi 125 millions de livres pour Zopa, 220 millions de dollars pour Prosper (qui compte plus d'un million de "membres") et 200 millions pour Lending Club.
La raison de ce succès est simple : en réduisant leurs charges de fonctionnement (grâce à leurs modèles directs), les sites de P2P Lending peuvent réduire la marge entre les taux de rémunération proposés aux prêteurs et les taux des prêts accordés aux emprunteurs. Les deux parties sont ainsi gagnantes et obtiennent en moyenne des conditions de 20 à 30% plus intéressantes que celles offertes par leurs banques. Pour les consommateurs américains, par exemple, l'emprunt en P2P est une alternative populaire pour éviter les charges (parfois exorbitantes) de leurs cartes de crédit.
De plus, les taux de défaut, qui constituaient une forte incertitude au lancement de ces sites, s'avèrent très bas (de l'ordre de 2% chez Lending Club et 0,7% chez Zopa, le taux le plus bas du marché britannique pour des prêts personnels non garantis). La composante "sociale" des sites, qui établit un lien personnel (bien que virtuel) entre les participants, prouve là son effet positif sur les relations de confiance qui doivent nécessairement s'établir.
La période de doute est sans doute passée : les services de P2P Lending sont là pour durer et commencent à représenter un marché non négligeable. Quand Zopa estime que les 5 millions de livres prêtées chaque mois sur son site représentent plus de 2% du total des prêts personnels (non garantis) du Royaume-Uni, les institutions financières peuvent s'inquiéter de cette concurrence émergente. Ou bien, elles peuvent choisir de travailler avec ces nouveaux acteurs, comme le propose Lending Club, auquel certains établissements américains envoient les clients qu'elle ne peuvent satisfaire.
Et en France ? Nous en sommes toujours au même point, de blocage réglementaire, qui nous prive de ce modèle. Espérons que le lancement (prochain) promis de FriendsClear (pas la version "Pro", déjà opérationnelle, plus proche de la microfinance) secoue le marché…
Patrice,
RépondreSupprimerPourrais-tu expliquer quel est le blockage réglementaire dont tu parles ?
La réponse courte est que l'intermédiation de prêts-emprunts est soumise en France à l'obtention d'une licence d'établissement de crédit.
RépondreSupprimerUne réponse plus longue et plus argumentée est proposée par FriendsClear.