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C'est pas mon idée !

mercredi 22 janvier 2025

La carte biométrique bouge encore…

Idemia
Apparue en 2018, la carte biométrique – qui permet de valider un paiement par empreinte digitale sur son lecteur intégré au lieu de la saisie d'un code – comporte plusieurs limitations gênantes. Idemia, fournisseur pionnier, veut lever une d'elles en proposant un enrôlement direct sur le smartphone du porteur. Qui introduit d'autres frictions.

Commençons par un bilan pour une innovation que j'ai jugée, dès la première expérimentation, sans intérêt pour l'utilisateur final. Bien que, selon une enquête, les consommateurs semblent attirés par ses promesses de sécurité renforcée et que ses promoteurs se félicitent de son développement, l'estimation d'un volume de livraisons de 37 millions d'unités dans le monde à l'horizon 2028 est tristement dérisoire face aux près de 30 milliards de cartes qui devraient être distribuées à la même échéance ou aux 5,5 milliards d'adeptes de porte-monnaie électroniques projetés pour 2027.

Outre son coût – généralement (toujours ?) reporté sur le client sous prétexte de garantie superflue –, un frein à l'adoption, surtout du côté des émetteurs, réside dans l'impératif de mettre en place un processus d'enregistrement de l'empreinte digitale sur la carte. Celui-ci requiert en effet un déploiement en agence, impliquant installation, formation des agents, prise en charge des demandes, gestion des incidents… Exigence incongrue dans un contexte de « digitalisation » massive des opérations courantes.

Afin de pallier ce handicap, Idemia offre donc désormais une solution autonome : l'utilisateur connecte un lecteur à son téléphone, y insère sa carte puis suit les instructions formulées dans l'application de sa banque et le tour est joué, les données biométriques sont inscrites dans la puce. On perçoit hélas immédiatement le défaut du système, impliquant l'envoi d'un composant complémentaire, qui surenchérit le prix et risque d'engendrer des frustrations chez les personnes réfractaires à l'informatique. Sans même parler de l'empreinte environnementale d'un gadget à usage unique.

Annonce Idemia

En résumé, ce n'est pas avec un tel ajout – qui trouve ici une confirmation supplémentaire de sa conception pour les besoins des émetteurs et non de leurs clients, dans une approche centrée sur la technologie, sans considération pour le design – que la carte biométrique va résorber ses lacunes et, surtout, son retard par rapport aux modes de paiement via mobile, dont la popularité, la sécurité et la qualité de l'expérience utilisateur (en particulier à l'enrôlement) sont infiniment plus convaincantes.

Par exemple, je suis étonné que personne, ni du côté de l'industriel ni du côté des banques ayant inscrit le produit à leur catalogue, n'ait envisagé d'en faire la promotion auprès des individus souffrant de déficiences visuelles, auxquels il procurerait une réponse idéale aux difficultés de saisie de code secret (qui suscitent leurs propres innovations). Certes, il ne s'agirait que d'un marché de niche… mais, par rapport à celui d'aujourd'hui, il a le mérite de viser une vraie problématique rencontrée par les clients.

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