Naturellement, nous sommes maintenant largement habitués aux promesses farfelues et jamais tenues d'Elon Musk. Toujours est-il que son « ambition » de transformer Twitter en une « super app » révolutionnaire prend une tournure ridicule, sa seule annonce deux ans plus tard étant un accord avec Visa, acteur traditionnel s'il en est.
Faisant fi des avis d'analystes (dont je fais partie depuis longtemps) qui considèrent qu'il s'agit d'une pure chimère, le rêve de répliquer dans les pays occidentaux le succès des plates-formes mobiles universelles chinoises – WeChat en tête – reste donc au premier plan de la stratégie de ce que sont désormais les vestiges de Twitter. Or, dans cette perspective, la mise en place d'une solution de paiement intégrée, aussi transparente et facile d'accès que possible constitue un préalable indispensable.
En réponse à ce besoin, c'est l'option Visa Direct que retient X. Grâce à celle-ci, les utilisateurs du réseau social pourront facilement alimenter leur porte-monnaie virtuel depuis une carte de paiement et, surtout, réaliser des transferts portant directement sur cette dernière (et le compte bancaire associé). La seule application mentionnée à ce stade, qui est d'ailleurs la cible normale du produit de Visa, concerne les échanges entre pairs. On est encore bien loin des usages requis pour une super app !
Plus profondément, l'innovation semble résolument en panne dans l'univers des paiements. Que l'industrie traditionnelle – aux États-Unis, avec Zelle, comme en France, avec PayLib puis Wero – ait du mal à dépasser le stade des versements entre amis est finalement compréhensible, au vu, entre autres, de ses intérêts dans les modèles existants. Qu'un trublion (auto-proclamé) passe par les mêmes voies, des années plus tard et derrière une concurrence aujourd'hui consolidée, qui plus est en s'appuyant sur un partenaire qui ne lui ouvrira guère d'horizons nouveaux, est plus désespérant.
Essayons de nous rassurer en considérant que, malgré les velléités et les déclarations tonitruantes de son propriétaire, X n'est décidément pas une référence à suivre et qu'il n'y a rien à en attendre pour le secteur financier (ni pour le reste, vraisemblablement). Malheureusement, les besoins émergents, notamment en matière de paiements, restent à couvrir et rares sont les entreprises – historiques ou startups – qui s'attellent à la tâche (dans la mesure où, bien sûr, j'exclus du champ les cryptomonnaies, qui cherchent plutôt à apporter des réponses à des questions que personne ne se pose).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Afin de lutter contre le spam, les commentaires ne sont ouverts qu'aux personnes identifiées et sont soumis à modération (je suis sincèrement désolé pour le désagrément causé…)