Face aux profonds changements du monde qui nous entoure – le réchauffement climatique, avec ses conséquences, n'en étant qu'un parmi d'autres – l'assurance, menacée, doit impérativement s'adapter. Dans cette perspective, Allianz France lance avec l'ENSAE (et la Fondation du Risque) une chaire consacrée aux risques émergents.
D'emblée, la compagnie reconnaît que les mutations rapides que nous connaissons aujourd'hui représentent un défi considérable pour ses métiers, à la fois en raison de l'apparition de phénomènes – par exemple météorologiques – dont la fréquence, la sévérité et la quasi-certitude remettent en cause la possibilité même d'une garantie et par leur nouveauté et leur développement fulgurant, laissant les actuaires sans le recul nécessaire au recueil des données qui permettraient de les modéliser.
Le projet de recherche pluridisciplinaire qu'elle met sur pied vise donc d'abord à tenter de pallier ces manques afin de créer des méthodes d'analyse quantitative lui procurant la capacité de comprendre et anticiper l'évolution des risques, sous toutes leurs facettes, en vue d'améliorer leur couverture. Cette approche sera notamment appliquée sur le champ des catastrophes naturelles engendrées par le bouleversement du climat, en particulier la prédiction de leur ampleur et les tendances à moyen et long terme.
Mais, parce qu'il devient de plus en plus vraisemblable que certains risques ne pourront plus être couverts à travers des méthodes traditionnelles, il ne sera pas uniquement question de l'assurabilité. Ainsi, des réflexions seront également menées sur les stratégies à déployer afin de distribuer les responsabilités (et les charges) entre les différentes parties prenantes – assureurs, réassureurs, assurés, pouvoirs publics… – selon leurs attentes et leurs comportements (qu'il faudra donc aussi étudier).
Pour les mêmes raisons, qui commencent donc à s'imposer, un autre axe important des travaux portera sur la prévention. Fréquemment négligée jusqu'à maintenant, celle-ci prend de la sorte une place de premier plan dans la panoplie de l'assurance, autant dans un objectif de réduction de la probabilité des sinistres que pour une meilleure maîtrise des dommages pris en charge. Pour Allianz, cet aspect constitue en outre une réponse à un immense enjeu d'inclusion. Il s'avérera en effet critique pour pouvoir proposer une protection aux personnes et entreprises sans accès à l'assurance.
Il y a quelques semaines, je partageais mon point de vue sur les inévitables ruptures qui attendent l'industrie de l'assurance dans le contexte des transformations actuelles, en soulignant combien elle devrait innover, voire se réinventer totalement, pour conserver sa raison d'être. L'initiative d'Allianz fait écho à ces préoccupations et il reste à espérer que, au-delà des recherches menées via cette chaire, les applications concrètes de leurs résultats ne tarderont pas trop à naître… car il y a une certaine urgence.
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