La création par Umpqua Bank d'une filiale dédiée représentait à mes yeux une intéressante démonstration de maturité de l'innovation au sein d'une institution financière. Las, l'annonce de la cession de Pivotus Ventures à Kony, fournisseur de plates-formes technologiques, conduit à s'interroger sur la pérennité de ce genre d'initiatives.
A priori, le choix d'externaliser la fonction innovation de l'entreprise constitue un pari très audacieux, car, en contrepartie d'une autonomie d'action importante, le risque est considérable de disperser les efforts dans des directions éloignées du cœur des préoccupations du reste de l'organisation. En l'espèce, la culture développée dans Umpqua Bank semblait réussir à éviter les dérives, comme le démontre le lancement récent de l'application GoTo, héritière d'une expérimentation plus ancienne.
Pivotus Ventures a même, dans une certaine mesure, réussi l'exploit de démultiplier la valeur de sa démarche d'innovation pour sa parente – dont la taille somme toute modeste limite nécessairement le potentiel – en ouvrant son modèle à des partenaires (étrangers), à commencer par la britannique Nationwide, en 2016, rejointe ensuite par une banque néerlandaise et une « credit union » australienne. Même si les relations ne sont pas rompues, la vente de la structure va certainement mettre un frein à cet élan.
Alors, pourquoi cette séparation ? L'explication donnée par le directeur général d'Umpqua, évoquant le besoin de développer un écosystème pour accélérer sa transformation, est peu satisfaisante, puisqu'elle n'aborde pas les causes profondes susceptibles de justifier son abandon presque total du contrôle de l'innovation. Les résultats sont-ils en cause ? Quoi qu'il en soit, les 3 petites années d'existence de la filiale (qui paraissent tout de même avoir été productives) suffisent-elles à établir un jugement définitif ?
A priori, le choix d'externaliser la fonction innovation de l'entreprise constitue un pari très audacieux, car, en contrepartie d'une autonomie d'action importante, le risque est considérable de disperser les efforts dans des directions éloignées du cœur des préoccupations du reste de l'organisation. En l'espèce, la culture développée dans Umpqua Bank semblait réussir à éviter les dérives, comme le démontre le lancement récent de l'application GoTo, héritière d'une expérimentation plus ancienne.
Pivotus Ventures a même, dans une certaine mesure, réussi l'exploit de démultiplier la valeur de sa démarche d'innovation pour sa parente – dont la taille somme toute modeste limite nécessairement le potentiel – en ouvrant son modèle à des partenaires (étrangers), à commencer par la britannique Nationwide, en 2016, rejointe ensuite par une banque néerlandaise et une « credit union » australienne. Même si les relations ne sont pas rompues, la vente de la structure va certainement mettre un frein à cet élan.
Alors, pourquoi cette séparation ? L'explication donnée par le directeur général d'Umpqua, évoquant le besoin de développer un écosystème pour accélérer sa transformation, est peu satisfaisante, puisqu'elle n'aborde pas les causes profondes susceptibles de justifier son abandon presque total du contrôle de l'innovation. Les résultats sont-ils en cause ? Quoi qu'il en soit, les 3 petites années d'existence de la filiale (qui paraissent tout de même avoir été productives) suffisent-elles à établir un jugement définitif ?
J'ai une autre hypothèse à formuler : le départ du PDG d'Umpqua Bank, Ray Davis, initié à la fin de 2016 et finalisé au début de 2018, marque la fin d'un cycle de croissance exceptionnelle fondée sur une stratégie d'innovation constante, et son successeur désire rompre avec ce passé. Il n'est certes pas absurde de vouloir profiter du remplacement du dirigeant (surtout après 25 ans de « règne ») pour réorienter les priorités, mais il est moins raisonnable de donner l'impression de succomber à des caprices.
Le cas d'Umpqua Bank est loin d'être isolé et, très souvent, l'innovation est la première victime des mouvements de personnes, car elle s'inscrit, plus que toute autre activité, dans une logique de long terme souffrant difficilement des ruptures de rythme. Mais peut-être faut-il voir aussi dans ces accidents une manifestation de la résistance globale de l'organisation au changement, qui ferait que, à travers la nomination d'un nouveau patron, le besoin d'une pause dans la transformation s'exprimerait automatiquement.
A contrario, la capacité d'une culture et d'une stratégie d'innovation (en tant que valeurs fondamentales) àsurvivre prospérer indépendamment des dirigeants signalerait une vraie maturité en la matière. En l'état, beaucoup d'institutions financières sont plutôt dans une approche « forcée », qui ne parvient à avancer que par des efforts permanents et ne demande qu'à se relâcher à la première occasion. À cette aune, le départ annoncé de Francisco González de la tête de BBVA sera un test critique pour l'espagnole.
Le cas d'Umpqua Bank est loin d'être isolé et, très souvent, l'innovation est la première victime des mouvements de personnes, car elle s'inscrit, plus que toute autre activité, dans une logique de long terme souffrant difficilement des ruptures de rythme. Mais peut-être faut-il voir aussi dans ces accidents une manifestation de la résistance globale de l'organisation au changement, qui ferait que, à travers la nomination d'un nouveau patron, le besoin d'une pause dans la transformation s'exprimerait automatiquement.
A contrario, la capacité d'une culture et d'une stratégie d'innovation (en tant que valeurs fondamentales) à
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