Parce qu'elle se considère désormais comme une entreprise technologique (du secteur financier), la géante JPMorgan Chase impose, depuis cette année, que ses nouvelles recrues – initialement dans ses divisions de gestion d'actifs et de banque d'investissement – apprennent quelques rudiments de la programmation informatique.
Pour l'inauguration du programme, en complément d'une offre pré-existante qui met plus de 7 000 cours de code à la disposition de ses employés, c'est une initiation au langage Python qu'ont dû obligatoirement suivre les 300 analystes embauchés dans les équipes de gestion d'actifs et environ un tiers des collaborateurs de la banque d'investissement. Il est déjà prévu en 2019, au moins pour le premier groupe, une extension du cursus à des notions de data science, de machine learning et de cloud computing.
Le premier objectif visé à travers cette démarche de grande ampleur est d'inculquer progressivement une culture informatique parmi les effectifs de la banque, de manière à ce que tout un chacun possède un langage commun avec les professionnels qui lui fournissent les outils qu'il manipule au quotidien (ou qui sont déployés auprès de ses clients) et soit conscient des possibilités et des limites des technologies qui interviennent, d'une manière ou d'une autre, dans tous les aspects de son métier.
Les sujets d'enseignement proposés dénotent en outre une deuxième ambition pour l'institution. Former les analystes (en particulier) aux méthodes d'analyse et de traitement des données représente en effet un enjeu croissant d'agilité des organisations. Car les collaborateurs sont de plus en plus appelés à prendre en charge eux-mêmes une partie de leurs besoins logiciels (accompagnés en cela par des solutions faciles à appréhender), laissant à leur DSI uniquement les projets les plus complexes et les plus lourds.
L'initiative de JP Morgan constitue incontestablement un progrès vers l'indispensable élimination des barrières présentes entre les métiers bancaires et les équipes informatiques, qui introduisent des frictions permanentes, génératrices de délais, de dérives, de gaspillages… En revanche, ce que l'entreprise ne semble pas adresser est la non moins essentielle acculturation technologique de ses dirigeants et de ses managers, alors qu'elle investit 10 milliards de dollars par an dans ses Systèmes d'Information.
Enfin, derrière la vogue de l'apprentissage du code, le pendant d'une sensibilisation de tous les employés à la programmation, qui devrait être une formation (permanente) des informaticiens aux activités de la banque, paraît totalement oublié. Or, et mon expérience personnelle me le démontre tous les jours, l'ignorance des besoins auxquels les solutions qu'ils bâtissent sont censées répondre est une autre cause majeure de projets mal ficelés, de relations difficiles avec les donneurs d'ordre et d'inefficacité généralisée…
Pour l'inauguration du programme, en complément d'une offre pré-existante qui met plus de 7 000 cours de code à la disposition de ses employés, c'est une initiation au langage Python qu'ont dû obligatoirement suivre les 300 analystes embauchés dans les équipes de gestion d'actifs et environ un tiers des collaborateurs de la banque d'investissement. Il est déjà prévu en 2019, au moins pour le premier groupe, une extension du cursus à des notions de data science, de machine learning et de cloud computing.
Le premier objectif visé à travers cette démarche de grande ampleur est d'inculquer progressivement une culture informatique parmi les effectifs de la banque, de manière à ce que tout un chacun possède un langage commun avec les professionnels qui lui fournissent les outils qu'il manipule au quotidien (ou qui sont déployés auprès de ses clients) et soit conscient des possibilités et des limites des technologies qui interviennent, d'une manière ou d'une autre, dans tous les aspects de son métier.
Les sujets d'enseignement proposés dénotent en outre une deuxième ambition pour l'institution. Former les analystes (en particulier) aux méthodes d'analyse et de traitement des données représente en effet un enjeu croissant d'agilité des organisations. Car les collaborateurs sont de plus en plus appelés à prendre en charge eux-mêmes une partie de leurs besoins logiciels (accompagnés en cela par des solutions faciles à appréhender), laissant à leur DSI uniquement les projets les plus complexes et les plus lourds.
L'initiative de JP Morgan constitue incontestablement un progrès vers l'indispensable élimination des barrières présentes entre les métiers bancaires et les équipes informatiques, qui introduisent des frictions permanentes, génératrices de délais, de dérives, de gaspillages… En revanche, ce que l'entreprise ne semble pas adresser est la non moins essentielle acculturation technologique de ses dirigeants et de ses managers, alors qu'elle investit 10 milliards de dollars par an dans ses Systèmes d'Information.
Enfin, derrière la vogue de l'apprentissage du code, le pendant d'une sensibilisation de tous les employés à la programmation, qui devrait être une formation (permanente) des informaticiens aux activités de la banque, paraît totalement oublié. Or, et mon expérience personnelle me le démontre tous les jours, l'ignorance des besoins auxquels les solutions qu'ils bâtissent sont censées répondre est une autre cause majeure de projets mal ficelés, de relations difficiles avec les donneurs d'ordre et d'inefficacité généralisée…
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