La première tentative de HSBC, il y a à peine plus de trois ans, de concurrencer Wise, le trublion des transferts internationaux, n'était guère convaincante. Le géant britannique revient aujourd'hui à la charge, à grand renfort de communication, avec une solution entièrement redéfinie : est-elle mieux armée que la précédente ?
D'emblée, il faut souligner les progrès sensibles enregistrés avec ce qui ressemble malgré tout plus à une évolution de l'ancien « Global Money Account » (apparemment toujours distribué, à ce jour) qu'à une véritable nouveauté. D'abord, dans une démarche qui s'affirme clairement comme une contre-attaque, Zing est ouvert à tous les consommateurs (quoique uniquement les résidents britanniques, pour l'instant) et ne concerne donc plus exclusivement les clients existants de la banque.
Autre évolution remarquable, ses concepteurs ont enfin compris quel était le facteur majeur de différenciation de leur adversaire. Le service fournit donc désormais une totale transparence sur les frais de transfert, sans « tricher » sur les taux de change, comme en ont l'habitude les établissements traditionnels. Selon les tests de TechCrunch, il s'avèrerait même que les coûts des opérations sont réellement compétitifs. Encore faudra-t-il voir si cette tendance ne ressort pas que d'une promotion de lancement.
En revanche, HSBC rate le coche sur une autre caractéristique essentielle de Wise et continue à refuser obstinément tout engagement sur les délais d'exécution des transactions. En comparaison d'une promesse d'arrivée des fonds en moins de 20 secondes (dans la moitié des cas) et de l'affichage systématique d'une estimation, les méthodes standards mises en œuvre par Zing n'autorisent probablement ni une prévision ni ce niveau de performance… même s'ils étaient souhaités.
Plus ennuyeux, il semblerait que le principe d'un porte-monnaie prépayé soit conservé dans cette itération (ce qui me conduit justement à évoquer cette idée d'une transition depuis le dispositif antérieur). Ainsi, l'utilisateur qui désire envoyer une somme d'argent ne peut le faire que depuis son compte Zing, dans l'une des 10 devises que celui-ci supporte. Dans le cas où son solde est insuffisant, il doit d'abord le provisionner avant de procéder au mouvement. Ce détail peut paraître anecdotique, il n'en nuit pas moins à l'expérience de ceux qui veulent réaliser un transfert de temps à autre.
En synthèse, douze ans après la naissance de Wise, dont les 5% de part de marché qu'elle assure avoir conquis constitue une épine dans le pied, de plus en plus douloureuse, des grands groupes financiers mondiaux, ces derniers ne parviennent toujours pas à appréhender correctement les clés de son succès et encore moins à les répliquer. Comme toujours (et comme, par exemple, Santander avec PagoFX, rapidement fermé), HSBC compte sur sa réputation pour masquer ses faiblesses… mais cet argument n'a plus beaucoup de poids dans le monde « digital » contemporain.
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