Depuis la naissance de Robinhood en 2013, la démocratisation des outils d'investissement direct sur les marchés a fortement progressé. Des freins importants subsistent pourtant, notamment lors des premiers pas, pour une partie de la population susceptible de profiter de leurs opportunités. Voilà où Staax se distingue, de manière originale.
Bien que, comme tant d'autres, l'application de la startup propose aux consommateurs d'acquérir des actions, fonds indiciels et autres catégories d'actifs, y compris par fractions (pour ceux qui disposent de moyens limités, entre autres), son angle d'attaque se place sur un registre totalement différent, puisqu'il prend la forme d'un module de paiements entre particuliers ! Mais ce dernier comporte une étrange caractéristique : les montants échangés par son intermédiaire sont automatiquement convertis en titres.
Pour commencer, l'utilisateur doit créer son profil et lui associer une carte de débit ou un compte bancaire, qui servent de socle aux mouvements d'argent comptant, puis il va sélectionner ses cinq valeurs (ETF ou actions) préférées. Dès lors, quand un de ses contacts lui transfère une somme, par exemple pour un cadeau ou un remboursement, il doit également choisir sur quel support parmi les cinq favoris elle sera investie, sachant que le destinataire peut cependant toujours opter pour un versement en dollars.
Pour le reste, le logiciel offre les fonctions classiques d'une solution moderne de trading : des contenus informatifs et pédagogiques, le suivi en temps réel du portefeuille, la possibilité de liquider ses positions à tout moment, la faculté de partager les opérations exécutées avec son réseau (à la demande), la gratuité totale des transactions (le principal modèle économique envisagé repose sur la vente des données du carnet d'ordre, comme Robinhood, à moins qu'un principe d'abonnement premium ne soit imaginé)…
Au premier abord, le concept peut paraître un peu absurde, mais il répond clairement, sinon totalement, à un enjeu précis. Bien que l'investissement représente un moyen privilégié de préparer l'avenir, les novices restent intimidés au moment d'ouvrir un compte et d'initier leur stratégie, tandis que ceux qui ont déjà franchi cette étape ne développent pas pour autant le réflexe de compléter leurs achats dès qu'ils accumulent quelques liquidités, en raison des frictions qui encombrent les parcours existants.
Avec Staax, le processus, potentiellement décliné pour tous les règlements entre amis, devient entièrement transparent. Dans ce sens, l'approche ressemble aux quelques expérimentations d'épargne des arrondis sur les dépenses observées ces dernières années, mais elle possède au moins deux avantages significatifs : les montants engagés devraient être plus conséquents, ce qui peut en faire un but en soi (là où les centimes ne sont qu'un encouragement), et, surtout, l'impulsion de départ émane d'un proche.
Naturellement, cette spécificité est aussi une limitation, dans le sens où les personnes évoluant dans un cercle d'exclus n'auront quasiment aucune chance d'être touchées. Mais le raisonnement d'une des co-fondatrices de la jeune pousse est de considérer que dans de nombreux groupes (dont celui de ses relations), il serait intéressant de stimuler le passage à l'acte en procurant la capacité d'offrir facilement les prémices d'un portefeuille à ceux qui hésitent puis de les aider à le remplir, sans leur compliquer la vie.
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