La trésorerie constitue un pilier stratégique des entreprises et l'optimisation de sa gestion représente un enjeu majeur pour leur bonne santé, voire pour leur survie. Bank of America l'a bien compris, qui enrichit encore une fois ses solutions prédictives dédiées, en ciblant dorénavant les délais d'encaissement des factures émises.
Intégrée dans sa plate-forme intelligente de pilotage des créances client, dont une des principales fonctions concernait, jusqu'à maintenant, le rapprochement automatique des flux financiers entrants, la nouvelle option établit, à partir des mêmes sources d'information (qui comprennent jusqu'à l'analyse des courriels et de leurs pièces jointes), une courbe estimative des règlements à percevoir au cours des semaines et des mois (6 au maximum, apparemment) à venir, affinée régulièrement au fil des opérations.
Attention, il ne s'agit pas ici, comme le font tous les professionnels depuis la nuit des temps, de réaliser une simple projection basée sur les échéances contractuelles fixées lors de la création des factures, rarement respectées. Les algorithmes de la banque s'appuient sur les pratiques habituelles de paiement de chaque débiteur, telles qu'elles ressortent de l'historique de comptabilité, pour déterminer la date probable de réception des fonds avec la meilleure précision possible. Ces estimations individuelles sont ensuite combinées dans le but de produire une vision tendancielle par semaine.
Ainsi armé, le responsable financier dispose d'un aperçu réaliste des rentrées d'argent futures de l'entreprise et possède toutes les données requises pour ajuster sa stratégie, qu'il doive anticiper un besoin de financement (pour lequel il pourra retenir une approche d'affacturage sur les créances les plus pertinentes) ou qu'il détecte une opportunité exceptionnelle d'épargne ou d'investissement. Le seul reproche qui pourrait être adressé à Bank of America est que ce tableau de bord prévisionnel semble indépendant de son outil de prédiction de trésorerie. Le syndrome des silos organisationnels ?
L'initiative de l'institution américaine offre une illustration supplémentaire de l'immense potentiel de valeur qu'offre l'intelligence artificielle, même sous une forme élémentaire, pour peu que les acteurs qui en détiennent l'indispensable matière première se donnent la peine de l'exploiter. De toute évidence, ces capacités deviennent un facteur important de compétitivité, non seulement au sein du secteur bancaire mais également face aux industries de domaines adjacents (par exemple les spécialistes de la comptabilité), avec lesquelles les recouvrements de services sont de plus en plus flagrants.
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